On ne peut pas le nier, la chanteuse Sarah Bourdon est habitée par un grand souci d’authenticité. Un mot fourre-tout, certes, mais qui fait du sens chez elle. Son second album de soul pop intitulé Mouvement en serait la preuve concrète selon la jeune femme de 29 ans. Rencontre avec une passionnée.
Lors de la sortie du disque le 27 janvier, Sarah Bourdon était tellement occupée que son équipe a décidé de revenir à la charge pour rencontrer d’autres journalistes montréalais. La belle affaire: nous avons répondu à l’appel.
« Franchement, je n’ai pas été en ville [la métropole québécoise] depuis le lendemain du lancement, explique Bourdon en entrevue. J’étais vraiment prise ailleurs (Québec, Trois-Rivières, Saguenay-Lac-Saint-Jean). Je suis revenue à Montréal récemment. »
Visiblement, Sarah Bourdon est sollicitée. Son album plait. Et tout baigne. Du moins, à son avis.
« Tout se passe bien […] Mieux qu’au premier disque. Je ne suis pas pareille. C’est beau d’être une artiste et d’écrire des tounes, mais tu es d’abord et avant tout un être humain. Il faut une bonne confiance en soi pour présenter [adéquatement] un nouvel album. La différence réside dans le cheminement. Mouvement, je l’assume entièrement et il fait partie de moi. Je suis heureuse d’en discuter. Un journaliste (Dominic Tardif) a dit que mon album précédent avait connu un "retentissement confidentiel ". C’est vrai. »
Éclats de candeur
Après avoir accompagné Yann Perreau en tournée (une expérience qu’elle a qualifié de très angoissante au début, mais qui s’est finalement avérée gratifiante et formatrice à plein de niveaux) l'auteure-compositrice propose un opus de 11 chansons remplies d’éclats de candeur et d’une désarmante « sincérité ». On aime beaucoup ou on n’aime pas du tout.
« J’essaie de faire de la musique qui est en harmonie avec ce que je ressens et avec mon évolution personnelle, raconte la chanteuse, avec conviction. Je n’inventerai pas des personnages. Je n’irai pas puiser des histoires que j’ai vues chez le voisin. J’aime m’inspirer de choses qui vivent en dedans. »
« Je trouve qu’il y a une corrélation vraiment importante entre une personne, son cheminement et l’art, poursuit-elle. Je veux livrer des sujets qui me ressemblent. Le premier disque a été fait rapidement, sans grands moyens. Mouvement a été plus longuement réfléchi et plus mûri. »
Intime conviction
Un bémol à l’album, les textes manquent un tantinet d’originalité. Non pas que les paroles soient dénudées de maturité. C’est plutôt cette redondance dans les thèmes de l’amour (Amour enclume, L’ouvre-Boîte) et des jours qui passent... Ces histoires souvent chantées par d’autres auteures québécoises comme Marie-Pierre Arthur, Fanny Bloom ou encore Catherine Leduc.
Commentaire péjoratif ? Pas vraiment. Car l’ingénuité un brin poétique qui se dégage des univers de Bourdon est, comme chez certaines autres chanteuses, assez invitante: ça et là on ressent l’étrange sensation de partager, de belle façon, l’intimité d’une inconnue.
Et avouons-le, cette écriture imagée, souriante, voire soyeuse est l’une des raisons pour lesquelles tant de mélomanes aimeront le joli Mouvement de Sarah Bourdon.
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