GROSSETO, Italie - La décision du capitaine du Costa Concordia de ne pas ordonner l'évacuation immédiate du paquebot est la seule responsable de la mort de 32 personnes, ont déclaré mardi au tribunal les procureurs à l'occasion de leurs présentations finales.
Un verdict pourrait être prononcé dès cette semaine contre Francesco Schettino après 19 mois de procès. Schettino est accusé d'avoir causé le naufrage du 13 janvier 2012 près de l'île italienne du Giglio, d'homicide involontaire et d'avoir abandonné son navire avant que les 4200 personnes à bord n'aient été en sécurité.
Le procureur Alessandro Leopizzi prétend que tous auraient survécu si Schettino avait rapidement ordonné l'évacuation après que le Costa Concordia se soit éventré sur un récif quand il est passé trop près de la petite île toscane.
C'était plutôt «chacun pour soi» lors d'une évacuation tardive et chaotique, a dénoncé M. Leopizzi.
Les avocats de Schettino affirment de leur côté que l'évacuation a été compliquée par des équipements défectueux, et qu'il tentait de se diriger plus à bâbord. Ils réclament son acquittement pour homicide involontaire et abandon de navire.
Schettino prétend que le récif ne se trouvait pas sur ses cartes nautiques.
«Personne n'a jamais été aussi coupable» que Schettino, a dit le coprocureur Stefano Pizza, avant de qualifier l'accusé de «répréhensible». Il a demandé aux trois juges une condamnation sur toute la ligne et a de nouveau réclamé une peine de 26 ans de prison.
Une Française qui a survécu au naufrage était présente mardi. Elle a raconté aux journalistes la mort du mari d'une amie et les problèmes rencontrés par certains survivants. «Mais M. Schettino, lui, va bien», a dit Anne Decré.
Schettino doit «apprendre à (accepter) ses responsabilités. Depuis le début il cherche à remettre ses responsabilités» à d'autres, a dit M. Pizza.
M. Leopizzi a noté que le Costa Concordia a mis plusieurs heures à se renverser sur le côté, alors que de l'eau de mer s'engouffrait dans sa cale. L'inclinaison prononcée a éventuellement rendu impossible le déploiement de canots de sauvetage.
Certains survivants ont nagé 50 mètres dans des eaux glaciales pour se mettre en sécurité; d'autres se sont noyés dans le navire ou à l'extérieur. Des survivants coincés à bord ont été secourus par des hélicoptères au moment où Schettino était déjà sur la rive, sain et sauf.
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