Le matin du 26 avril, tous les services de l'Hôpital Royal-Victoria fermeront leurs portes pour déménager au nouveau campus Glen, à l'ouest du centre-ville. En quelques heures, cet immense hôpital qui trône au-dessus de Montréal depuis 122 ans deviendra inutilisé.
Un texte de Jean-Sébastien Cloutier
Des kilomètres de corridors seront déserts, des centaines de pièces laissées à l'abandon. « La vision d'un Hôpital Royal-Victoria vide, vacant, placardé, barricadé. Ça va être la nouvelle réalité de Montréal », affirme Hélène Panaioti, directrice des communications et des affaires publiques pour Les amis de la Montagne.
Il n'y a pas que le vieil hôpital qui sera déserté. Presque tout le site du Royal-Vic aussi. En incluant l'Institut Allen Memorial à l'ouest et les 1130 places de stationnements à ciel ouvert, il couvre une superficie de 13 hectares; soit plus de 22 terrains de football. Ce sera donc un grand trou au flanc du Mont-Royal.
L'Université McGill a un projet - le seul à ce jour - qui propose de réutiliser une bonne partie des lieux. Situé juste à côté, l'établissement souhaite y élargir son campus. « Nos étudiants actuellement sont tassés sur le campus, et là, on a besoin de plus d'espace. C'est ce que le Vic va, dans le fond, nous permettre de faire. C'est d'offrir de meilleurs espaces d'enseignement à nos étudiants, de meilleurs espaces de recherche pour nos professeurs », explique le vice-président aux relations externes à l'Université McGill, Olivier Marcil.
L'Université a déjà dépensé un million de dollars d'études pour son projet. Elle souhaiterait notamment préserver les bâtiments patrimoniaux de style victorien pour y installer des résidences étudiantes et des bureaux. Les autres bâtiments pourraient être démolis ou transformés pour bâtir du neuf. On y trouverait des salles de classe et un amphithéâtre.
« En démolissant ce qui est non patrimonial et en rebâtissant en moderne, on en profiterait pour reverdir le site, se débarrasser de plusieurs stationnements, recréer une ouverture vers le Mont-Royal. »
— Olivier Marcil, vice-président aux relations externes à l'Université McGill