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Procès Esseghaier-Jaser : une vidéo compromettante

Procès Esseghaier-Jaser : une vidéo compromettante
Capture d'écran

La couronne a dévoilé lundi une vidéo importante au procès des deux présumés terroristes qui voulaient faire dérailler un train dans le Niagara en décembre 2012. On y voit Raed Jaser et Chiheb Esseghaier examiner un pont ferroviaire qu'ils prévoyaient endommager pour provoquer un déraillement.

Un texte de Jean-Philippe Nadeau

Au sixième jour du procès, les jurés ont pu voir la vidéo, qui a été captée par un drone à l'insu des deux accusés en septembre 2012, dans l'est de Toronto.

Esseghaier, Jaser et l'agent du FBI ont visité en plein jour, entre 11 h et midi, le chemin de fer qui enjambe le ruisseau Highland à Scarborough, tout proche du lac Ontario.

Le pont est une nouvelle cible pour les deux présumés complices, qui ont déjà visité un pont ferroviaire dans la région de Niagara dont la structure était « trop solide ».

Confusion géographique

Raed Jaser s'interroge sur le nom du lac qu'il ne connaît pas. La taupe lui répond qu'il s'agit du Lac Michigan, mais Raed Jaser n'en est pas convaincu.

« Je crois plutôt que c'est le lac Massachusetts », dit-il avant de se raviser.

Il ignore en outre que la rive qu'il aperçoit au loin est en fait l'État de New York et croit qu'il s'agit en fait d'une île au milieu d'un lac « grand comme un océan ».

Une nouvelle cible

À entendre l'enregistrement de leur conversation, les deux hommes sont satisfaits du nouveau pont qu'ils ont choisi, parce qu'il est plus proche de Toronto, plus isolé et moins solide selon eux que le précédent.

Ils vont y passer 50 minutes pour étudier les points faibles de la structure comme la rouille.

Raed Jaser ne croit pas qu'ils seront en mesure de couper les rails, mais son présumé complice souligne qu'il est possible de le faire en utilisant « une torche à haute intensité ».

Lorsqu'un train de Via Rail passe à côté d'eux, Jaser s'écrie « Voici notre cible! », mais il s'inquiète que le conducteur n'ait eu le temps de le dévisager.

Ils s'étonnent d'ailleurs de croiser des trains de banlieue GO et de Via Rail qui activent leur sirène pour les prévenir de dégager la voie.

Des cyclistes et des randonneurs passent aussi sur la passerelle qui passe sous le pont.

Les deux accusés précisent qu'ils devront retourner sur le site pour calculer la vitesse du train à l'aide d'un radar et d'une caméra.

Ils comptent aussi réaliser une vidéo menaçante avec des messages islamistes préenregistrés avant leur attaque.

L'enregistrement doit être mis en ligne pour effrayer l'opinion publique en Amérique et forcer le Canada et les États-Unis à retirer leurs troupes d'Afghanistan.

La tension monte

Les conversations enregistrées à leur insu montrent toutefois que le fossé commence à se creuser entre les deux individus.

Chiheb Esseghaier est très enthousiaste, il parle fort et en anglais alors que Raed Jaser lui dit de se calmer, de parler en arabe et de mieux surveiller ses arrières.

Jaser confiera d'ailleurs en aparté à la taupe qu'il a des doutes sur son ami, parce qu'il ne prend pas leur mission assez au sérieux.

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