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Lac-Mégantic: Québec tarde à payer des compagnies d'urgence environnementale

Lac-Mégantic: Québec doit encore des millions à des entreprises
Environment workers lay booms on the Chaudiere River near Lac-Megantic, Que., to contain the crude oil spill following a train derailment and explosion, Tuesday, July 9, 2013. At least thirteen people were confirmed dead and nearly 40 others were still missing in a catastrophe that raised questions about the safety of transporting oil by rail instead of pipeline. (AP Photo/ The Canadian Press, Jacques Boissinot)
ASSOCIATED PRESS
Environment workers lay booms on the Chaudiere River near Lac-Megantic, Que., to contain the crude oil spill following a train derailment and explosion, Tuesday, July 9, 2013. At least thirteen people were confirmed dead and nearly 40 others were still missing in a catastrophe that raised questions about the safety of transporting oil by rail instead of pipeline. (AP Photo/ The Canadian Press, Jacques Boissinot)

Plus d'un an et demi après la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic, le gouvernement québécois doit encore des millions de dollars à des entreprises qui sont intervenues pour limiter la catastrophe.

Un texte de Thomas Gerbet

« Nous n'avons pas reçu une cenne », raconte, consterné, Angelo Guglielmo, le comptable de la compagnie Accuworx. Alors que les wagons du train de la MMA brûlaient encore, le 6 juillet 2013, son entreprise a fait le voyage de Brampton en Ontario pour acheminer une mousse spéciale qui a évité d'autres explosions.

« Je suis très frustré, car personne ne peut me dire quand et comment nous allons être payés », ajoute le comptable. « On ne regrette pas d'être venu prêter main-forte lors de ce désastre, mais on regrette définitivement de ne pas être payé du tout pour ça. »

Accuraworx n'est pas la seule entreprise à attendre encore de l'argent de Québec à la suite de la tragédie qui a fait 47 morts. Nous avons recensé au moins trois autres compagnies à qui le gouvernement doit des centaines de milliers, voire des millions de dollars.

La Société d'intervention maritime (SIMEC) qui a décontaminé l'eau et les berges de la rivière Chaudière a reçu quelques paiements, mais le compte n'y est toujours pas. Même chose pour les compagnies MD-UN, de Saint-Jérôme, et RSR, de Saint-Amable, qui ont entre autres vidangé les wagons et décontaminé les sols pleins d'hydrocarbures.

Comble de l'ironie, ces entreprises se trouvent à devoir payer des impôts provincial et fédéral. Le fisc leur réclame de l'argent basé sur des revenus qu'elles n'ont pas, ou pas totalement.

« C'est décourageant », nous a dit un représentant d'une des compagnies sous le couvert de l'anonymat. Selon nos informations, le gouvernement du Québec a demandé aux compagnies de ne plus commenter publiquement cette situation. « Si je parle, cela va se retourner contre moi », nous a dit un autre représentant.

Pour sa part, le comptable de la SIMEC, Paul Pouliot préfère donner « le bénéfice du doute » au gouvernement. « C'est un cas complexe », précise-t-il.

La Montreal Maine and Atlantic, propriétaire du train, avait elle-même engagé les intervenants d'urgence environnementale dans les heures suivant le drame. Mais avec la faillite de la compagnie ferroviaire, la Ville de Lac-Mégantic et le gouvernement provincial se sont engagés à financer les travaux de nettoyage.

Québec repousse ses promesses mois après mois

Le gouvernement avait promis de procéder au paiement des entreprises avant la fin de l'été 2014, puis avant la fin octobre. Une nouvelle échéance avait été fixée à la fin décembre. Début 2015, comme les factures n'avaient toujours pas été acquittées, la promesse a été faîte aux entreprises qu'elles seraient payées avant la fin janvier. Seule une des quatre a reçu un chèque, mais insuffisant pour tout couvrir.

Le ministère de la Sécurité publique n'a pas répondu à notre demande d'explications. Quant au ministère de l'Environnement, sa réponse à nos questions nous est parvenue après huit jours et plusieurs relances.

La porte-parole du ministère, Geneviève Lebel fait valoir « la complexité des dossiers à traiter » : « Pour effectuer un paiement, le gouvernement doit d'abord s'assurer que les explications et les pièces justificatives jugées essentielles à l'analyse des dossiers, sont conformes », explique-t-elle, tout en assurant que « des équipes complètes sont dédiées au traitement de ces réclamations ». La firme Pomerleau est chargée par Québec et la Ville de Lac-Mégantic d'effectuer ces vérifications.

Le gouvernement affirme que 95 % des compagnies qui sont intervenues après la catastrophe ont été payées.

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