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«Est-ce que Citizen Péladeau est en train de se payer un parti politique?» - Pierre Céré

«Est-ce que Citizen Péladeau est en train de se payer un parti politique?» - Pierre Céré

LAVAL - L'avance décisive de Pierre Karl Péladeau dans la course à la chefferie a fait réagir ses adversaires samedi matin au Conseil national du Parti québécois à Laval.

Un PQ dirigé par PKP arriverait à égalité avec le PLQ de Philippe Couillard dans les intentions de vote, selon un sondage Léger-Le Devoir-Le Journal paru samedi.

L'ex-magnat de la presse obtient également 63% des intentions de vote parmi les péquistes. Sa plus proche rivale, Martine Ouellet, arrive loin derrière, avec 10%.

Pour Pierre Céré, bon dernier dans le sondage, Pierre Karl Péladeau doit tout de suite placer ses actions de contrôle de Québecor dans une fiducie sans droit de regard. «Il y a un malaise certain», dit-il, évoquant la séparation des pouvoirs législatifs et judiciaires. «Est-ce qu'on pourrait imaginer qu'un juge qui deviendrait député puisse continuer à siéger comme juge?»

«Est-ce que Citizen Péladeau est en train de se payer un parti politique?», a-t-il lancé, en référence au film Citizen Kane, où un magnat de la presse ambitionne de se lancer en politique.

Invité à réagir quelques heures plus tard, Pierre Karl Péladeau a préféré tourné le tout en dérision. «En boutade, je dirais que le Parti québécois n'a jamais été à vendre, a-t-il dit. Peut-être qu'il s'est trompé de parti, il devrait parler du Parti libéral du Québec.»

Monsieur Péladeau estime que le sujet de ses actions de Québecor a déjà été amplement discuté. «Nous avons abordé cette question-là à maintes reprises, dit-il. Si ça ne fait pas 25 fois, ça ne fait pas une fois.»

Sans se rétracter sur le fond, Pierre Céré a convenu en après-midi que l'image était forte. «Bien sûr que c'est une boutade, a dit Pierre Céré. Comprenons que je ne replace que l'enjeu démocratique; le mur étanche entre le monde de l'information, et surtout sa propriété, et celui du monde politique.»

Une autre candidate, Martine Ouellet, a aussi questionné le double rôle de PKP. Alors qu'il propose de placer ses avoirs dans une fiducie sans droit de regard advenant son élection à la tête du parti, Martine Ouellet juge que PKP doit agir immédiatement pour «s'assurer de ne pas être en conflit d'intérêts».

«Je pense que comme candidat aussi, il y a une décision à prendre et cette décision-là, pour l'instant, elle n'est pas encore prise», estime-t-elle.

Guerre économique?

Toujours sur le flanc gauche, le fondateur de L'aut'journal, Pierre Dubuc, estime que Pierre Karl Péladeau demeure vulnérable aux pressions économiques du Canada anglais. «On sait que 70% des revenus de ses journaux, c'est de la publicité, souligne-t-il. Il pourrait être victime d'un boycott de ses annonceurs», s'il devient chef d'un parti séparatiste.

Idem pour Vidéotron, qui pourrait subir les pressions du fédéral via le CRTC, ajoute-t-il.

Pierre Dubuc publiera dans les prochains jours un livre intitué PKP dans tous ses états, où il affirme que PKP n'a pas connu autant de succès en affaires qu'il le prétend.

Pour sa part, Bernard Drainville attribue la popularité de Pierre Karl Péladeau à un certain vedettariat. «Je pense que l'effet de la nouveauté joue, c'est indéniable, dit-il. Et il y a l'aspect notoriété, célébrité. C'est évident que c'est un facteur. »

Même son de cloche du côté de Martine Ouellet. «Je pense qu'une grande partie de ce qui est mesuré [dans les sondages], c'est la notoriété des candidats», dit-elle.

Pour sa part, Alexandre Cloutier a esquivé la question. «Ce que je constate pour ma propre campagne c'est que le petit train avance de plus en plus vite, mais encore assez tranquillement», a-t-il commenté. Alexandre Cloutier obtient 9% des intentions de vote chez les péquistes, en légère baisse de 2% par rapport à décembre dernier.

Pierre Karl Péladeau, lui, s'est dit «honoré des intentions de vote», tout en se montrant prudent à trois ans et demi des prochaines élections générales. Il souligne que le sondage démontre que 45% des électeurs caquistes estiment qu'il serait le meilleur chef pour le PQ.

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