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Projet de loi 10: les sages-femmes dénoncent l'intransigeance de Barrette

Projet de loi 10: les sages-femmes dénoncent l'intransigeance de Barrette
Hans Neleman via Getty Images

QUÉBEC - Les carottes sont cuites: les sages-femmes ne pourront pas siéger sur les conseils d'administration des CISSS. Leur association professionnelle accuse même le ministre Barrette de «saboter l'intégration des sages-femmes dans le réseau public de la santé».

Alors qu'elles siègent présentement sur les C.A des 13 CSSS où elles opèrent, les sages-femmes perdront cette représentation dans les CISSS. Malgré des tractations de dernière minute avant son adoption sous le bâillon vendredi, les articles sur la composition des C.A dans le projet de loi 10 ont déjà été adoptés en commission parlementaire.

Dans une lettre envoyée jeudi au ministre de la Santé, la présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ) accuse le ministre Barrette «d'exclure» ses membres. «Ce faisant, vous faites subir à la profession de sage-femme un recul inacceptable qui aura des répercussions sur l'accès des femmes à leurs services», écrit Claudia Faille dans la lettre dont Le Huffington Post Québec a obtenu copie.

Malgré le dépôt d'un mémoire, le RSFQ n'a pas été invité à témoigner en commission parlementaire. Ses nombreuses tentatives de communiquer avec le ministre sont également restées sans réponse.

De plus, les réponses données par le ministre aux inquiétudes des sages-femmes démontrent une «méconnaissance» de la profession, dit la RFSQ. Gaétan Barrette a notamment suggéré que les sages-femmes soient représentées par le Conseil multidisciplinaire, qui lui sera sur le C.A, ce qui est impossible en vertu de la loi, note Claudia Faille en entrevue.

«On ne comprend pas, c'est incohérent avec ce qui semble être un désir du gouvernement Couillard de développer la profession», poursuit-elle.

En campagne électorale, le PLQ a promis de faire passer de 13 à 20 le nombre de maisons de naissance au Québec, en plus de créer 125 postes de sages-femmes d'ici cinq ans. La province compte présentement quelque 160 sages-femmes.

Philippe Couillard disait souhaiter qu'environ 10% des femmes accouchent éventuellement dans une maison de naissance, contre 3% actuellement.

Le RSFQ estime d'ailleurs que le développement du réseau de sages-femmes permettrait à la province d'économiser d'importantes sommes d'argent en réduisant le nombre d'interventions obstétricales. «Nous avons une expertise à apporter au C.A», plaide Claudia Faille.

Au bureau du ministre Barrette, on explique qu'il était impossible d'intégrer les sages-femmes aux conseils d'administration parce qu'elles ne se retrouvent pas sur l'ensemble du territoire. «Des sages-femmes auraient donc dû se déplacer pour aller siéger sur le conseil d'administration d'un CISSS d'un territoire où elles ne sont pas présentes», explique l'attachée-presse du ministre.

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