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Omar Khadr: une université chrétienne d'Edmonton l'invite à joindre ses rangs

Omar Khadr invité à joindre les rangs d'une université chrétienne
In this artists rendering, Omar Khadr appears in an Edmonton courtroom, Monday, Sept. 23, 2013. Khadr's lawyer is arguing that his client should be moved from a maximum security prison to a provincial jail. The Toronto-born Khadr was 15 when he was captured by American soldiers in Afghanistan. He last appeared in court in Guantanamo Bay, where he pleaded guilty to five war crimes in October 2010 before a U.S. military commission. He was given an eight-year sentence. (AP Photo/The Canadian Press, Amanda McRoberts)
ASSOCIATED PRESS
In this artists rendering, Omar Khadr appears in an Edmonton courtroom, Monday, Sept. 23, 2013. Khadr's lawyer is arguing that his client should be moved from a maximum security prison to a provincial jail. The Toronto-born Khadr was 15 when he was captured by American soldiers in Afghanistan. He last appeared in court in Guantanamo Bay, where he pleaded guilty to five war crimes in October 2010 before a U.S. military commission. He was given an eight-year sentence. (AP Photo/The Canadian Press, Amanda McRoberts)

Une petite université chrétienne d'Edmonton qui a tissé des liens avec le prisonnier Omar Khadr depuis six ans l'invite à étudier sur son campus, dans le cadre de sa demande de libération sous caution.

L'université King's soutient que l'admission de l'ex-prisonnier de Guantanamo, qualifié par le gouvernement canadien de terroriste, concorde parfaitement avec sa philosophie d'enseignement: former les étudiants à devenir des agents de réconciliation et de réhabilitation dans la société.

Khadr, aujourd'hui âgé de 28 ans, a plaidé coupable en 2010 — devant une commission militaire américaine très contestée — à cinq crimes de guerre commis alors qu'il avait 15 ans, en Afghanistan en 2002. Il purge actuellement le reste de sa peine de huit ans de prison à Bowden, en Alberta.

Il demandera en mars sa libération sous caution en attendant l'appel de sa condamnation, en vertu de règles de procédures américaines. Il soutient en fait que ce qu'il a commis ne constitue pas un crime de guerre au sens du droit international et même américain.

L'université King's serait maintenant heureuse d'accueillir Khadr parmi ses 715 étudiants et 50 professeurs, en autant qu'il réponde aux exigences d'admission à l'éducation aux adultes et qu'il puisse acquitter ses droits de scolarité — environ 11 000 $ par année pour une formation à temps plein —, a indiqué le vice-président de l'établissement, Dan VanKeeken. Or, l'avocat de Khadr, Dennis Edney, est prêt à payer la note.

L'université d'obédience chrétienne a déja accueilli des étudiants musulmans, sikhs ou juifs.

Les sceptiques, notamment le gouvernement conservateur, soutiennent quant à eux que Khadr est un djihadiste meurtrier et impénitent. Cela ne décourage pas la direction de l'université King's. «Il y aura toujours cette réponse radicale réactionnaire: 'Pourquoi offrir une formation universitaire à un terroriste ?'. Mais notre foi ne se nourrit pas de peur. J'espère que le gouvernement n'interviendra pas et n'alimentera pas cette peur», a expliqué M. VanKeeken.

Quant aux donateurs qui pourraient s'offusquer de cette décision, le vice-président ne se fait pas de bile. «Si vous ne croyez pas à la justice sociale et à la nécessité de faire la bonne chose, et bien vous n'avez pas votre place à King's.»

L'université a commencé à tisser des liens avec le Torontois alors que le jeune homme était encore emprisonné à Guantanamo. Des étudiants avaient organisé une conférence sur la justice, en discutant de son cas. Des professeurs ont ensuite élaboré un cursus pour que Khadr puisse étudier de sa cellule, et certains lui ont même rendu visite en prison au Canada.

Tous ses professeurs estiment que le détenu est intelligent et studieux, et qu'il ne représente aucune menace. «Ce ne sont pas des idéalistes romantiques, mais des gens instruits, les deux pieds sur terre, au jugement sûr, qui ne se laissent pas berner», soutient M. VanKeeken en parlant de ses collègues.

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