Un rapport intitulé Premières Nations, Traitement de deuxième classe dévoilé mardi par l'Institut Wellesley indique que le racisme serait un facteur majeur pour expliquer la santé généralement inférieure des Autochtones au Canada. Les disparités entre la santé des Autochtones et des non-autochtones seraient enracinées dans des politiques gouvernementales coloniales, telles que la ségrégation et les pensionnats autochtones, selon l'étude.
« Un inconscient parti pris pro blanc »
Dre Janet Smylie, une médecin métisse et auteure principale de l'étude, affirme que les stéréotypes négatifs envers les peuples autochtones et un « inconscient parti pris pro blancs » parmi les travailleurs de la santé continuent de nuire à la santé des Autochtones.
Elle soutient que les Autochtones sont victimes de racisme de la part des travailleurs de la santé si fréquemment qu'ils doivent développer des stratégies avant de se rendre aux urgences et décident parfois de tout simplement éviter des soins.
Des préjugés et un manque de respect
Michelle Labrecque affirme être une victime de ce genre de préjugé. Elle a dû se rendre trois fois à l'hôpital avant qu'on lui diagnostique finalement une fracture du pelvis. Elle affirme que ce n'est pas le seul cas de discrimination en raison de ses origines qu'elle a vécu.
Elle dit avoir visité l'Hôpital Royal Jubilee de Victoria en 2008 en raison de douleurs au ventre. Lors de cette visite, elle a discuté avec le médecin de ses problèmes d'alcool et des difficultés auxquelles elle faisait face pour se trouver une demeure. Le médecin lui a alors donné une prescription. Lorsqu'elle est arrivée à sa maison, elle a constaté que le médecin avait dessiné une bouteille de bière avec un symbole d'interdiction.
« Ça m'a atterré ce qu'ils ont dessiné sur la prescription. Je suis assez certaine que c'est discriminatoire envers les Autochtones. »
— Michelle Labrecque, patiente autochtone
Madame Labrecque dit avoir porté plainte à l'hôpital; les dirigeants lui ont répondu que le médecin avait été sanctionné, mais la patiente dit ne pas savoir ce qui est arrivé au médecin.
Pour pallier ce problème, les auteurs du rapport recommandent de recruter plus de travailleurs autochtones dans le système de santé, de former les travailleurs de santé non-autochtone sur la « sécurisation culturelle » et aussi de mettre en place des programmes de soins destinés aux Autochtones.
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