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Dans les coulisses du Cinéma l'Amour: 100 ans d'histoire, 45 ans d'érotisme (VIDÉO)

Dans les coulisses du Cinéma l'Amour

Comment en vient-on à gérer le seul cinéma érotique au Canada? Robert Casini, qui s’occupe du Cinéma l’Amour à Montréal depuis 30 ans, en sait quelque chose.

Projectionniste de formation, il a rapidement fait le tour des salles de cinéma montréalaises dans ses jeunes années avant de gagner sa vie à diffuser de la porno sur grand écran. De toute façon, il y était déjà assez souvent, puisque c’est là où la majorité des problèmes techniques avait lieu.

Voir des boules à longueur de journée, c’est bien, mais restaurer une pièce du patrimoine montréalais, c’est encore mieux. Robert Casini affirme, sourire aux lèvres, que l’endroit n’a jamais été rénové depuis sa construction en 1914.

Située au cœur de la communauté juive de Montréal, « Le Globe » était une salle de cinéma yiddish à l’époque, avant d’être rebaptisée « The Hollywood » en 1932. L’édifice, qui donne sur la rue Saint-Laurent, est un véritable bijou historique pour les amateurs de cinéma et de théâtre.

Derrière l’écran géant se trouve la scène qui avait acquis une renommée mondiale au siècle dernier. Des bancs usés par le temps et des vieux films accumulent la poussière aux côtés des meubles d’une dame décédée à l’appartement du haut.

« On doit les garder pendant cinq ans. Ça fait quatre ans et demi… j’ai hâte de m’en débarrasser », soupire Robert Casini.

Le lieu ne trouvera sa vocation de cinéma érotique qu’en 1969. D’abord baptisé « The Pussycat », le théâtre a pris le nom de « Cinéma l’Amour » en 1981 après l’adoption de la loi 101.

Des salles privées pour couples ont été construites sur le balcon du cinéma. Derrière les rideaux rouges se passent bien des choses, dit le guide, mais presque impossible de reconnaitre des amoureux qui s’adonnent aux plaisirs de la chair sur les sofas mis à leur disposition.

Faut-il être un peu exhibitionniste pour visiter le Cinéma l’Amour? « Il faut que tu viennes ici avec l’esprit ouvert. Il ne faut pas penser que les films érotiques, les films pour adultes, c’est grave. Si tu viens ici, c’est que tu veux être ici. »

Le Cinéma l'Amour, dont l'édifice fête ses 100 ans, continue de séduire les jeunes et les moins jeunes et à parfaire sa renommée à travers le monde. Loin d'être un simple peep show, une sortie dans ce cinéma est une expérience sociale en soi.

Robert Casini reconnaît que la pornographie sur Internet a fait « des dommages » à l'industrie du cinéma érotique. « C'est comme aller dans un bar, compare-t-il. Tu peux boire de la bière chez toi, tout seul, alors pourquoi la boire ailleurs? »

La première présentation est à 11 heures. Dehors, des clients attendent l’ouverture des portes pour le film Asian Girls are Sexy.

Le temps de tout ranger le matériel, les actrices porno asiatiques en ont déjà plein la bouche. Robert Casini fait signe de s’approcher. Les halètements résonnent dans la salle. « C’est impressionnant sur un écran géant, non? »

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça réveille avant son premier café du matin.

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