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«Félix et Meira»: l'amour existe encore (ENTREVUE/ PHOTOS/ VIDÉO)

«Félix et Meira»: l'amour existe encore

Auréolé du prix du meilleur film canadien au dernier Festival international du film de Toronto, Félix et Meira de Maxime Giroux (Jo pour Jonathan) sort dans nos salles vendredi prochain. Le film hivernal ancré dans le quartier Mile End retrace l’histoire d’amour entre une juive hassidique et un Québécois francophone. Une rencontre improbable où le choc des cultures trouve son antidote dans l’acceptation de l’autre.

«Félix et Meira»

Ils ne viennent pas seulement d’horizons différents. Pire, Félix (Martin Dubreuil) et Meira (Hadas Yaron) vivent dans des mondes étanches qui n’ont dans la réalité aucune chance de se télescoper. Et pourtant, Maxime Giroux a imaginé avec son fidèle acolyte Alexandre Laferrière un scénario impossible.

«Et pourquoi pas?, rétorque Giroux en entrevue téléphonique. Cette histoire est tout à fait plausible. Dans le film, je parle d’une femme hassidique, mais cela s’est déjà vu, en majorité chez les hommes, des personnes qui ont entretenu des relations amoureuses avec des gens qui ne sont pas de leur communauté.»

Pour le cinéaste, son troisième long métrage n’est pas plus improbable que les autres films. Au fond, l’important selon lui demeure l’exploration d’un milieu qu’il ne connaissait pas, celui très fermé des hassidiques. «J’ai habité longtemps au Mile End. Je les côtoyais tous les jours sans vraiment savoir qui ils sont vraiment. Félix et Meira est parti de cette volonté d’en apprendre sur eux.»

À la rencontre des hassidiques

Habité par la curiosité, Giroux s’est beaucoup documenté. Il est allé jusqu’à rencontrer d’anciens membres hassidiques auxquels il a offert plusieurs rôles dans son film. Une fiction peut-être, toutefois ajustée dans une certaine réalité. «J’ai découvert un univers fascinant et difficile à comprendre.»

Le résultat force le respect. Le réalisateur de 38 ans est parvenu à décrire les rapports complexes qu’entretiennent entre eux le religieux et la vie sociale. À travers la romance non autorisée que vivent les deux personnages principaux, il est surtout question de tolérance.

«Le film pose des questions importantes comme celle du vivre ensemble. Il se passe aujourd’hui des choses dans notre société qui nous oblige à nous questionner sur le phénomène du religieux.»

Même si Giroux se considère comme un athée, au même titre que son personnage Félix, il dit n'avoir aucune animosité envers les religions. Selon lui, l’homme demeure le principal problème. «Les religions peuvent être bonnes ou mauvaises. Tout se complique lorsque certains les utilisent pour contrôler la vie des autres, et en particulier celles des femmes.»

Et il n’existe aucune alternative en ce qui concerne la place des religions dans l’espace public, rappelle Giroux. «Si les communautés refusent d’accepter les différences, alors personne ne pourra vivre en paix. On voit déjà les conséquences de ce refus où de fortes tensions surgissent ici et là.»

Félix et Meira – FunFilm – Drame – 105 minutes – Hadas Yaron, Martin Dubreuil, Luzer Twersky, Anne-Élisabeth Bossé, Benoît Girard, Mélissa Weisz – Sortie en salle le 30 janvier 2015 – Canada, Québec.

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