Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Radio-Canada serre la vis sur les activités publiques de ses journalistes

Les journalistes de Radio-Canada ne pourront plus être payés pour des activités publiques
PC

MONTRÉAL - Radio-Canada/CBC ne permet plus depuis jeudi à ses journalistes de donner une conférence, d'animer un gala ou un atelier, en échange d'une rémunération. Une décision qui fait suite à plusieurs controverses mettant à mal l'éthique de certaines de ses personnalités journalistiques les plus en vues.

Michel Cormier, directeur général de l'information de Radio-Canada, a envoyé jeudi une note à ses employés pour leur annoncer de nouvelles règles en matière d'éthique qui viennent changer la donne.

Il affirme que les conditions de rémunération pour les activités publiques avaient été resserrées récemment, mais qu'à partir de maintenant les journalistes ne peuvent plus recevoir de cachet pour leur participation à un événement.

Il affirme que les journalistes évoluent dans un nouvel environnement où le public «s'attend à plus de transparence».

Le diffuseur public doit être particulièrement sensible à cette réalité, particulièrement à une ère où les phénomènes peuvent être amplifiés par les médias sociaux, indique M. Cormier.

Les journalistes pourront néanmoins continuer de faire des apparitions publiques, mais ils ne pourront plus recevoir de cachet. À ce sujet, Michel Cormier révèle que les activités auxquelles les journalistiques participent seront dorénavant énumérées sur le site web de Radio-Canada.

«Recevoir de l’argent d’un organisme ou un groupe quelconque, peu importe que ce soit légitime, peut être perçu comme une compromission de nos principes. Il y a également le fait que certains de ces groupes peuvent faire l’objet d’une controverse après que nous y soyons associés, car les activités de ces groupes sont aussi davantage scrutées», souligne le directeur de l'information de Radio-Canada.

Il y a environ un an, Radio-Canada/CBC avait interdit les activités rémunérées de ses journalistes auprès de groupes effectuant un «lobby important» ou tentant activement d'«influencer les politiques publiques».

«Je tiens, en terminant, à vous réitérer à quel point l’intégrité est un principe important de notre travail et à vous remercier d’en assurer le respect jour après jour. Il est le garant de la confiance que nous accorde le public», conclut Michel Cormier, qui a lui-même été journaliste et correspondant international pendant plusieurs années pour Radio-Canada.

Plusieurs controverses

Récemment, la journaliste et animatrice Amanda Lang a été au coeur d'une controverse, alors qu'elle était payée pour des conférences par la Banque Royale, tout en commentant l'actualité économique, selon le site CanadaLand. La publication en ligne affirmait aussi qu'elle aurait tenté de bloquer la publication d'un reportage peu flatteur sur l'institution bancaire.

Dans une lettre ouverte publiée jeudi soir, Amanda Lang affirme que ces allégations ne sont pas vraies. Elle dit être en accord avec les nouvelles règles en vigueur à la société d'État. «J'appuie la décision de la CBC de modifier sa politique et je n'accepterai plus dorénavant d'être payée pour des apparitions publiques. [...] Je veux continuer de faire ce travail que j'aime, qui est un privilège. Pour ce faire, je dois avoir la confiance du public», conclut-elle.

L'an dernier, le journaliste Peter Mansbridge s'est aussi retrouvé au coeur d'une controverse pour avoir accepté de livrer une conférence au nom de l'Association canadienne des producteurs de pétrole. Selon un quotidien torontois, le Toronto Sun, il avait obtenu 28 000 $ en échange de sa participation.

Le commentateur politique de CBC, Rex Murphy, a aussi été critiqué pour avoir livré différentes conférences lors d'événements commandités par des entreprises du domaine de l'énergie.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.