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Louis-José Houde: la fin d'un cycle (ENTREVUE)

Louis-José Houde: la fin d'un cycle
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Lorsque Louis-José Houde sera très âgé, qu’il racontera ses souvenirs de carrière à ses petits-enfants, il parlera de son troisième spectacle, Les heures verticales, qu’il promène en tournée depuis 2013, et pour lequel il vient d’accomplir l’exploit d’envoler 333 333 billets, comme de l’une de ses œuvres les plus engagées, les plus franches et les plus abouties.

«Il y a un peu plus de points de vue dans ce show-là, plus d’opinions, explique l’humoriste. Ça reste léger, mais je commence quand même avec des jokes d’esclavagisme et d’euthanasie, dans les dix premières minutes! Je trouve ça cool de parler de ces affaires-là en ouvrant un spectacle d’humour. C’est le fun, de développer ça, de prendre des chances. Les heures verticales va peut-être m’emmener vers un autre genre d’écriture, plus tard.»

Ces heures verticales marquent aussi pour lui la fin d’un cycle. Après avoir enchaîné trois tournées presque «back à back», comme il le dit lui-même, Louis-José aura peut-être envie d’une longue pause quand il aura fini de présenter ce spectacle, en 2016. Pause qui pourrait être meublée de mille et un projets.

Déjà, l’acteur de De père en flic et du Sens de l’humour a reçu des propositions pour rejouer au cinéma, et un tournage est «presque confirmé» pour l’an prochain. Il fricote avec François Avard un concept pour la télévision qui pourrait voir le jour éventuellement. Et c’est «tout proche » d’être officiel qu’il animera à l’automne son 10e Gala de l’ADISQ. Même s’il fait un tabac à chaque année aux commandes de la grande fête de la chanson d’ici, l’artiste signe son contrat une année à la fois et attend toujours en janvier pour manifester son intérêt aux organisateurs de l’événement.

«Je les appelle toujours en janvier, et eux, ils disent oui, s’amuse Louis-José, taquin. Ils sont fins, ils me disent tout de suite qu’ils veulent le refaire! Je préfère attendre en janvier pour être certain d’avoir le temps et les disponibilités en août, septembre et octobre pour me consacrer entièrement au gala.»

De nouvelles salles

Puis, lorsque Louis-José remontera sur scène avec une nouvelle offrande de son cru, ce sera peut-être dans des petites salles, pour bénéficier d’une plus grande proximité avec son public. Il a adoré l’expérience de son Show caché au Cabaret du Mile End, à Montréal, et au Théâtre Petit Champlain, à Québec, en 2012. Cette série de représentations était réservée aux membres de son fan club, mais il aimerait maintenant élargir la formule à un plus vaste auditoire.

L’idée de se commettre à l’occasion dans des espaces irréguliers lui plait de plus en plus; plus tôt cette semaine, il s’est payé la jolie fantaisie de se produire dans l’espace circulaire de la Tohu, à Montréal, le temps d’un tour de piste qui a été capté pour un futur DVD. S’approprier une plateforme à configuration de 360 degrés pour sa 360e prestation des Heures verticales (étonnamment, le compte tombait pile), c’était sérieux pour Louis-José, et le principal intéressé a investi plusieurs mois pour se préparer à ce défi, en étudiant notamment les performances de trois comiques américains qui se sont prêtés à l’exercice de livrer textes et mimiques à une assistance répartie tout autour d’eux: George Carlin, qui avait tenté le coup dans une salle de Phoenix en 1978, Dane Cook, qui avait testé le Madison Square Garden de New York en 2007, et Louis C.K, qui a honoré la mémoire de Carlin en prenant possession de la même enseigne que lui, à Phoenix, en 2013.

Fidélité

Bref, le verbomoteur de 37 ans ne manque pas de plans pour la suite de son parcours. Il rêve tellement grand, en fait, qu’il n’a même pas le temps de songer à prendre de jeunes talents sous son aile, comme l’a fait Martin Matte avec Adib Alkhalidey. Il craint plutôt de ne pas vivre assez vieux pour réaliser tous ses fantasmes professionnels, même s’il reconnaît que la vie l’a déjà amplement gâté.

«Je suis très, très heureux. Il arrive toujours de belles choses, par hasard, dans une carrière. Je n’aurais jamais imaginé faire des films ou animer le Gala de l’ADISQ. Mon objectif a toujours été de faire des spectacles. Ça fait 17 ans que j’en fais, 13 ans en salle, et j’en fais encore. Je me trouve vraiment très chanceux. Je suis rendu au point où, si ça arrêtait à un moment donné, je serais très triste, mais je l’ai fait assez longtemps pour être reconnaissant envers la vie.»

«On est chanceux ici, ajoute Louis-José. Les gens sont très fidèles envers l’humour. Ils reviennent voir les shows, tu développes des relations, tu revois des gens… Je pense que la situation de l’humour, ici, est unique au monde. Le monde aime rire! On est vraiment chanceux.»

Louis-José Houde présentera Les heures verticales en supplémentaires, les 6 et 7 février, à l’Olympia de Montréal, et poursuit sa tournée à travers le Québec. Pour plus d’informations, c'est ici.

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