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Élections 2015: Pascale Déry et les conservateurs arriveront-ils à amadouer Montréal?

Le pari risqué de Pascale Déry et des conservateurs
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L’ex-journaliste Pascale Déry prend le pari risqué de se lancer en politique sous la bannière du Parti conservateur du Canada (PCC) dans une circonscription rouge libéral depuis 1940. Si elle remporte l’investiture, ce sera peut-être l’occasion pour le PCC de réussir là où il a échoué depuis l’époque de Brian Mulroney.

Les conservateurs n’ont fait élire aucun député sur l’île de Montréal depuis 1988. Mais en vue de 2015, tous les efforts sont déployés pour recruter des candidats locaux qui souffleront un vent de renouveau au parti qui ne compte que cinq députés au Québec.

Pascale Déry a annoncé qu’elle quittait le réseau TVA il y a un peu plus d’une semaine, une décision qui était réfléchie, pour se présenter dans Mont-Royal. Peu après son retour de son congé de maternité en octobre dernier, elle savait qu’elle avait envie de changement, de faire autre chose.

« J’avais fait le tour et non seulement j’avais fait le tour, mais je ne voulais plus être observatrice neutre. Je voulais vraiment être dans l’action, je voulais changer les choses », dit-elle en entrevue avec Le Huffington Post Québec.

La mère de deux jeunes enfants se défend de toujours avoir exercé son métier de journaliste avec intégrité et honnêteté. Son entrée en politique est une « continuité » après 15 ans de carrière.

« Pour moi, c’est tout à fait normal et naturel de prendre mon bagage de journaliste, puis de le traîner en politique », explique Pascale Déry.

Quand Ottawa courtise Montréal

La circonscription de Mont-Royal, qui compte une importante communauté juive, a fait élire le libéral Irwin Cotler depuis 1999. Maintenant qu’il tire sa référence, Pascale Déry y voit une « fenêtre d’opportunité » pour pousser sa propre candidature.

Elle peut compter sur l’appui du ministre fédéral de la Sécurité publique, Steven Blaney, qui a salué sa « carrière journalistique impeccable » lors d’un discours au lancement de sa campagne comme candidate pour l’investiture de Mont-Royal.

Il a aussi tenu à déclarer, en anglais, que le premier ministre Harper est un « ami du Québec » et que Montréal doit retrouver sa place au sein du gouvernement.

« On a un travail important, on a besoin d’une candidate forte, d’une Montréalaise engagée qui va donner un vent de renouveau. Ce soir, je sens un vent de renouveau au Québec. »

Parfaitement bilingue, Pascale Déry croit qu’elle a le profil pour rallier tant les francophones que les anglophones, ainsi que les minorités ethniques et religieuses de la circonscription de Mont-Royal.

Qu’en est-il de la position du Canada sur Israël? « Oui, je suis juive, ça fait partie des raisons pourquoi je me lance, mais il y a plusieurs autres raisons qui me poussent à m’engager auprès des conservateurs. »

Et le contrôle de l’information?

La transparence du gouvernement Harper a été critiquée depuis son entrée au pouvoir, en 2006, ce qui n’inquiète guère Pascale Déry. Elle reconnaît qu’il est plus hermétique au Québec « parce qu’il est tellement perçu comme hostile ».

« Je ne pense pas que le PCC contrôle les médias – je pense qu’à force de se faire taper dessus, à un moment donné, c’est comme si on fermait un petit peu les portes, comme si on devient un peu plus méfiants », admet l’ancienne journaliste.

Sa carrière de journaliste ne serait donc pas en contradiction avec son allégeance conservatrice. Elle n’est pas « teintée politicienne » et n’a pas envie de sortir son cartable avec ses lignes de parti.

« Écoutez, si moi, je suis capable aujourd’hui de sortir d’une boîte comme TVA, comme Québecor, francophone, depuis 15 ans, et que je suis capable de dire avec courage que je m’en vais chez les conservateurs, je ne suis pas différente de qui que ce soit. »

Place au coming out conservateur

Selon Pascale Déry, le gouvernement Harper a permis de sortir le Canada de la récession économique des dernières années et saura faire face à la baisse des prix du pétrole. Mais les Québécois ont « peur » d’admettre les bons coups du PCC à son avis.

« Pourquoi est-ce qu’on n’est pas capables de dire que les conservateurs font un bonne job ? se questionne-t-elle. Tant qu’à moi, sur l’échiquier politique actuel, c’est très difficile de voir un autre parti politique gouverner aussi bien, sinon mieux, que le parti qui est en place en ce moment. »

Si Pascale Déry gagne sa nomination, elle se présentera contre le candidat libéral Anthony Housefather, l’actuel maire de Côte-St-Luc.

Pour l’instant, elle se dit surprise de recevoir autant d’appuis de la population et de ses anciens auditeurs. « Je pense qu’il y a plus de Québécois qui sont conservateurs qu’on ne le pense. La donne a changé, vraiment. Les gens, petit à petit, vont s’afficher conservateurs. »

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