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Charlie Hebdo: la carte des manifestations contre les caricatures à travers le monde

La carte des manifestations contre les caricatures de Charlie Hebdo

Des dizaines de milliers de manifestants. Des accès de violence vite contenus, hormis au Niger et au Pakistan... Mais des images frappantes de manifestants scandant des slogans hostiles à la France et brûlant symboliquement des drapeaux tricolores.

Des dizaines de rassemblements ont eu lieu dans plusieurs pays musulmans en fin de semaine dernière et durant le week-end pour protester contre la publication par Charlie Hebdo de nouvelles caricatures du prophète Mahomet. En Iran, une manifestation a rassemblé quelque 2000 perosnnes devant l'ambassade de France ce lundi 19 janvier.

Un million de personnes à Grozny?

La Tchétchénie, république musulmane du Caucase russe, est devenue pour quelques heures lundi l'épicentre de la contestation anti-Charlie Hebdo.

Scandant "Allah Akbar" et agitant des banderoles proclamant leur amour pour le prophète Mahomet, des centaines de milliers de manifestants se sont réunis au pied de la mosquée de Grozny, selon une journaliste de l'AFP sur place.

Les autorités locales et le gouvernement fédéral à Moscou ont évoqué de 800 000 à 1 million de manifestants. Mais il est difficile de dire avec précision combien de personnes, de Tchétchénie et de l'ensemble du Caucase russe, ont répondu à l'appel du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov. La population totale de la Tchétchénie s'établit officiellement à 1,2 million d'habitants et celle de Grozny à 220 000 habitants.

Des drapeaux français ont en outre été brûlés en Afghanistan et des menaces proférées contre les Français à Gaza. A l'instar de la Tchétchénie, la contestation contre les caricatures de Mahomet faisait tache d'huile dans plusieurs pays, même si la majorité des musulmans reste étrangère à ce mouvement de contestation.

"Dégagez de Gaza ou nous vous égorgerons"

A Gaza, le drapeau français a été brûlé et des menaces envers les Français ont aussi été proférées par environ 200 islamistes radicaux. "Français, dégagez de Gaza ou nous vous égorgerons", ont scandé devant le Centre culturel français ces hommes qui brandissaient le drapeau noir des jihadistes.

A Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan, environ 500 manifestants ont défilé et brûlé un drapeau français. Dans le Pakistan voisin, environ 250 militants de la Jamaat-e-Islami (JI), un des principaux partis islamistes du pays, ont scandé "Mort à la France", "Mort à Charlie Hebdo" à Peshawar (nord-ouest), après trois jours marqués par de nombreuses manifestations, parfois violentes, à travers le pays où des drapeaux tricolores ainsi que des effigies du président François Hollande et des dessinateurs de Charlie Hebdo ont été brûlés.

"J'appelle le gouvernement afghan et d'autres pays islamiques à couper leurs liens diplomatiques avec la France", a lancé à l'AFP Matiullah Ahmadzai, 25 ans, demandant à ce que Paris "présente ses excuses" aux musulmans.

Le Niger en proie aux violences

Au Niger, colonie française jusqu'en 1960, l'un des pays les plus pauvres du monde, dont la population est à 98% musulmane, les manifestations ont fait dix morts et une cinquantaine de blessés. Sur place, une source s'exprimant sous le couvert de l'anonymat pour l'AFP s'interroge toutefois sur le caractère "spontané" des violences, à moins de deux ans de l'élection présidentielle dans un climat de profondes tensions politiques.

"Trois jours avant les manifs, les chrétiens de Zinder (sud-est, la deuxième ville du Niger, ndlr) avaient déjà eu des informations indiquant qu'ils allaient être visés. En jean taille-basse et tee-shirts moulants, les manifestants n'avaient pas vraiment des têtes d'islamistes...", indique cette source. "L'opposition tente de tirer profit de cette grogne, et de faire caisse de résonance avec la problématique Charlie", affirme une autre.

"Des manifestations contre Charlie Hebdo ou contre Mahamadou Issoufou ?", s'interroge ainsi Jeune Afrique. Le président nigérien faisait partie des six chefs d’État africains qui ont participé à la Marche républicaine du 11 janvier à Paris et son "Nous sommes tous Charlie" lancé sur les ondes a provoqué un vent de colère dans la population. Depuis, le gouvernement du Niger a, comme le Sénégal, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, décidé d’interdire la diffusion de Charlie Hebdo, rapporte Afrik.com.

Le Niger, le Sénégal, l’Algérie, la Tunisie, ou encore le Mali, la Jordanie et la Turquie... autant de pays dont des représentants ont marché aux côtés de François Hollande le 11 janvier mais dont les autorités ont condamné la publication des caricatures. Une ambivalence également dénoncée par certains manifestants.

La France "n'insulte personne"

François Hollande a assuré lundi que la France n'"insult(ait) personne" quand elle défendait ses "idées", évoquant à demi-mot les manifestations à travers le monde contre la publication d'un dessin représentant le prophète Mahomet dans Charlie Hebdo.

"Nous n'insultons personne lorsque nous défendons nos idées, lorsque nous proclamons la liberté, au contraire, nous respectons toutes celles et tous ceux à qui nos idées s'adressent pour les faire partager", a lancé le chef de l'Etat qui s'exprimait à l'occasion du 70e anniversaire de l'Agence France-Presse.

"La France ne fait pas de leçon, à aucun pays, mais la France n'accepte aucune intolérance" et "le drapeau français, c'est toujours celui de la liberté", a-t-il encore souligné.

Découvrez ci-dessous la carte des manifestations contre Charlie Hebdo :

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