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Piratage de sites web: plusieurs grands médias inaccessibles vendredi en France

Piratage de sites web: plusieurs grands médias inaccessibles vendredi en France
scyther5 via Getty Images

Serait-ce "le grand soir" promis depuis quelques jours par les cyber-djihadistes? Vendredi matin, plusieurs sites de médias (L'Express, Le Parisien, 20 Minutes, France Info, Mediapart ou Marianne entre autres) n'étaient plus accessibles pour les internautes. L'hébergeur Oxalide, qui met à disposition ses serveurs pour tous ces médias, évoque sur Twitter un "incident".

Vers 13h, les services étaient revenus à 90% et la plupart des sites étaient de nouveau accessibles. "Le niveau actuel d’information ne permet ni d’affirmer que la responsabilité d’Oxalide soit engagée, ni qu’il s’agisse d’un acte malveillant lié à l’actualité", a expliqué Oxalide dans un communiqué. L'hébergeur note toutefois qu'il est permis d’écarter l'hypothèse d'une attaque externe de type DDos (saturer un site internet pour le rendre inaccessible).

S'il est trop tôt pour en tirer des conclusions, ces perturbations surviennent en pleine vague de cyber-attaques.

Depuis huit jours, des universités, mairies, conseils généraux, églises, musées ou PME ont vu leurs sites piratés et leurs pages d'accueil détournées pour afficher des messages idéologiques (technique du "défacement"), des actions revendiquées par des hackers "cyber-djihadistes" et dont certains avaient promis pour le 15 janvier un point d'orgue. Néanmoins, aucun piratage d'ampleur n'a été signalé jeudi sur des sites internet français.

15 000 à 20 000 sites touchés en une semaine

"Aujourd'hui c'est le jour J! Attendez-vous à des défacements massifs et de grosses grosses surprises!" ou encore "La France a perdu la guerre électronique": des messages de ce type, en anglais, ont encore été publiés jeudi sur les comptes Twitter de groupes se revendiquant comme islamistes. A titre d'exemple jeudi, le site du Musée des Confluences de Lyon ou ceux de syndicats d'entreprises et d'associations ont notamment été touchés.

Le ministère de la Défense a pour sa part annoncé avoir renforcé ses systèmes de protection quelques jours après les attentats, à la suite d'une dizaine d'attaques dont ses sites internet ont été la cible. Entre plusieurs centaines et quelques milliers de sites auraient été détournés en huit jours selon plusieurs experts, qui indiquent cependant qu'une même plateforme peut héberger des centaines d'autres sites, qui sont ainsi touchés en cascade et font monter le bilan. Selon plusieurs sources policières spécialisées, il y aurait eu entre 15 000 et 20 000 sites touchés.

Le site spécialisé dans la sécurité informatique Zataz indique pour sa part comptabiliser un total de 19.000 sites touchés depuis vendredi. Son fondateur Damien Bancal indique se baser notamment sur les revendications "d'une trentaine de groupes d'activistes" et explique que certains hébergeurs "tombés" avaient parfois 200 sites clients chacun, d'où l'effet de cascade. Selon Damien Bancal cependant, ces actions "ne sont pas une guerre mais de la communication".

La cyber-guerre Anonymous/AnonGhost

Une autre bataille se déroule également sur Internet, avec l'affrontement par piratages interposés de collectifs opposés. Depuis plusieurs jours, les hackers de la nébuleuse Anonymous ont commencé à s'en prendre aux sites réputés proches des thèses islamistes. Ansar-alhaqq.net, qui se présente comme un "site islamique francophone", a été mis hors service dès vendredi dernier, selon un tweet de OpCharlieHebdo, le compte qui fédère les opérations des Anonymous en réponse à l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo.

Les Anonymous ont mis en ligne une vidéo le 10 janvier, où ils annoncent clairement leurs intentions. "Attaquer la liberté d'expression, c'est attaquer Anonymous", souligne un hacker. "Nous vous traquerons, nous vous trouverons, nous ne lâcherons rien", martèle-t-il à destination des sites islamistes. Le collectif a mis en ligne plus de 900 comptes Twitter appartenant à des "extrémistes" présumés.

En réponse, AnonGhost, un autre groupe connu pour ses idéaux libertaires mais avec une volonté de défendre les valeurs et l'image de l'islam, est passé à l'attaque. Jeudi, il a publié une liste d'une dizaine d'employés des ministères des finances et de l'intérieur, avec nom, prénom, adresse mail et numéros de téléphones. Selon Le Monde, le groupe d'hacktivistes est fermement opposé aux caricatures du prophète. "Cessez la parution de Charlie Hebdo et tout ira bien !", a menacé l'un de ses membres.

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