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En 2015, les Cyniques riraient-ils encore de la religion?

En 2015, les Cyniques riraient-ils encore de la religion?
Radio-Canada

Ils ont brassé la cage de beaucoup de personnes, notamment celle des membres du clergé, dans les années 1960. Au lendemain de la tuerie dans les locaux de l'hebdomadaire Charlie Hebdo, l'ex-Cynique Marc Laurendeau s'est exprimé sur le rôle de l'humour dans l'espace public.

Pendant une dizaine d'années, alors que le Québec vivait sa Révolution tranquille, le groupe d'humoristes formé de Marc Laurendeau, de Serge Grenier, de Marcel Saint-Germain et d'André Dubois s'est démarqué par son ton irrévérencieux.

Marc Laurendeau est bien placé pour commenter l'attaque envers la liberté de presse commise mercredi, lui qui s'est tourné vers l'information après sa carrière en humour.

En entrevue, le journaliste et professeur de journalisme à l'Université de Montréal soutient que l'intégrisme religieux aurait sans aucun doute été abordé par les Cyniques.

« Ce serait incontournable dans les circonstances actuelles, si Les Cyniques existaient, de parler de l'intégrisme religieux, plus particulièrement musulman. Les risques que l'on prendrait face à cet intégrisme violent seraient beaucoup plus grands que ceux qu'on prenait à l'époque, mais je crois qu'on le ferait », poursuit-il.

Les Cyniques ne manquaient pas une occasion de rire des travers de l'Église catholique. Le personnage du cardinal Léger, interprété par Marc Laurendeau, est notamment devenu célèbre.

Pour lui, l'intégrisme religieux est un sujet incontournable que les humoristes doivent traiter.

« Pour un humoriste, dans une société comme la nôtre, l'intégrisme religieux, c'est un peu comme l'éléphant dans la pièce. Si vous parlez de tout autre chose, mais que vous ne parlez pas de ça, vous passez un peu à côté de la question. »

À la fin des années 1960, les Cyniques ont pris un virage résolument politique. Exit le cardinal Léger, bonjour Camil Samson et Pierre Elliott Trudeau (imités par André Dubois).

« On a vu le changement. Il a fallu qu'on diversifie nos têtes de Turc. Déjà, à la fin des années 60, ça ne faisait plus beaucoup rire de se moquer du clergé parce que les portes, par nous et par d'autres, étaient défoncées. Il a fallu qu'on change, qu'on évolue vers la politique, les personnalités artistiques connues et qu'on internationalise aussi nos têtes de Turc parce que la société avait changé. »

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