Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

L'attentat au parlement et l'attaque de Saint-Jean, événements marquants de 2014

L'attentat au parlement et l'attaque de Saint-Jean, événements marquants de 2014
OTTAWA, ON - OCTOBER 24: A soldier in the Canadian Army stands guard at the National War Memorial during a ceremony at the memorial on October 24, 2014 in Ottawa, Canada. Two days ago a gunman killed Cpl. Nathan Cirillo, a soldier guarding the memorial. The gunman then stormed the main parliament building, terrorizing the public and politicians, before he was shot dead. (Photo by Andrew Burton/Getty Images)
Andrew Burton via Getty Images
OTTAWA, ON - OCTOBER 24: A soldier in the Canadian Army stands guard at the National War Memorial during a ceremony at the memorial on October 24, 2014 in Ottawa, Canada. Two days ago a gunman killed Cpl. Nathan Cirillo, a soldier guarding the memorial. The gunman then stormed the main parliament building, terrorizing the public and politicians, before he was shot dead. (Photo by Andrew Burton/Getty Images)

OTTAWA - Le 22 octobre s'annonçait comme un autre mercredi occupé sur la colline du Parlement.

Des touristes profitaient du soleil automnal pour visiter le Monument commémoratif de guerre en bronze et en granit, où deux sentinelles non armées assuraient la garde d'honneur à la tombe du Soldat inconnu.

À quelques centaines de mètres au nord, dans l'édifice du Centre, le premier ministre, les membres de son cabinet et des centaines de députés étaient réunis pour leur caucus hebdomadaire, entourés par la foule habituelle d'attachés politiques et de journalistes dans les couloirs de marbre du bâtiment, où se trouvaient aussi des groupes de touristes et plusieurs agents de sécurité.

En quelques instants, peu après 10 h, un assaillant seul, armé d'un long fusil de chasse désuet, a fait voler en éclats la paix et l'ordre, braquant les projecteurs du monde entier sur la capitale du Canada.

Seulement deux jours après une autre attaque menée par un jeune Québécois attiré par le discours djihadiste, le chaos à Ottawa a profondément secoué le pays.

Les attaques d'Ottawa et de Saint-Jean-sur-Richelieu, qui ont coûté la vie au caporal Nathan Cirillo et à l'adjudant Patrice Vincent et déclenché un débat sur les "terroristes locaux", ont été largement désignés comme l'événement ayant le plus marqué l'actualité canadienne en 2014, selon le sondage annuel des salles de nouvelles du pays mené par La Presse Canadienne.

Près de 70 pour cent des directeurs de l'information et des rédacteurs en chef sondés _ 59 sur 85 _ ont choisi les événements entourant le 22 octobre comme la principale nouvelle de l'année au Canada.

"Ces attaques ont marqué l'imaginaire de tous les Canadiens", a estimé François Beaudoin, rédacteur en chef de La Voix de l'Est.

Pour Michel Lorrain, directeur général de Cogeco Nouvelles, "ce sont les fondements mêmes de notre système qui ont été attaqués".

"Les deux attentats ont fait réaliser aux Canadiens que leur pays n'était pas à l'abri d'actes terroristes", a affirmé Jean-Pascal Beaupré, rédacteur en chef du journal Métro.

Deux autres événements troublants se sont classés au deuxième rang du sondage des salles de nouvelles: le meurtre de trois agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à Moncton, et le débat sur le harcèlement sexuel provoqué à la fois par les allégations contre l'ex-animateur de CBC Jian Ghomeshi et par la suspension de deux députés libéraux par le chef Justin Trudeau.

Ces deux nouvelles ont obtenu dix votes chacune.

Julie Carl, éditrice adjointe du quotidien Winnipeg Free Press, a choisi l'histoire du harcèlement sexuel pour des raisons évoquées par d'autres ailleurs au pays.

"J'étais déchirée entre cette histoire, la fusillade au parlement et la mort des agents de la GRC, a-t-elle écrit. Mais la conversation sur le harcèlement sexuel et les raisons pour lesquelles les femmes ne le rapportent pas semblent constituer un point tournant dans ce débat. Je crois que nous en parlerons encore pendant très, très longtemps."

D'autres ont eu du mal à choisir entre deux actes de violence très différents, mais tout aussi dérangeants.

"C'était vraiment un tirage à pile ou face entre le terrorisme à Ottawa et les tirs contre la GRC à Moncton, a indiqué Darryl Mills, du Prince Albert Daily Herald, en Saskatchewan. Ce sont deux événements profondément anti-canadiens, des attaques contre ce que nous sommes."

La question des "terroristes locaux" risque de prendre encore beaucoup de place dans les médias en 2015.

Des djihadistes canadiens autoproclamés continuent de formuler des menaces publiques, tandis que les motivations du tireur du parlement, Michael Zehaf Bibeau, font toujours l'objet d'un débat.

Le commissaire de la GRC, Bob Paulson, a parlé de la "vision du monde tordue" du jeune homme et a déclaré qu'il était "poussé par des motivations idéologiques et politiques".

Une vidéo tournée par Michael Zehaf Bibeau avant l'attaque doit encore être rendue publique et pourrait ne jamais l'être, malgré les assurances initiales de la GRC, qui avait indiqué qu'elle serait du domaine public.

Dans une entrevue de fin d'année accordée à CBC, le premier ministre Stephen Harper a insisté sur le fait que les attaques du mois d'octobre n'étaient pas le résultat de la décision de son gouvernement de participer aux frappes aériennes en Irak contre les djihadistes du groupe armé État islamique (ÉI).

"Nous ne sommes pas une cible pour l'ÉI parce que nous les combattons, nous les combattons parce qu'ils nous considèrent comme une cible, a dit M. Harper. Il s'agit d'une organisation qui, avec le mouvement djihadiste international qu'elle représente, a fait des menaces répétées contre ce pays."

Ce lien de cause à effet semble toujours faire l'objet d'un débat animé dans les salles de nouvelles du pays, si l'on en croit certains commentaires faits dans le cadre du sondage de La Presse Canadienne.

"Le meurtre de deux soldats canadiens et le fait que le Canada se soit joint à la mission de combat en Irak sont étroitement liés, selon moi, a écrit Margo Goodhand, éditrice du Edmonton Journal. Nous ne pouvons prendre la décision d'aller en guerre sans accepter qu'il pourrait y avoir des conséquences, tant à court qu'à long terme."

Pour Brad Works, directeur de la rédaction du Journal Pioneer à Summerside, à l'Île-du-Prince-Édouard, "il est juste de dire que les actions de Michael Zehaf Bibeau ont forcé les Canadiens à reconsidérer notre sécurité ici même, ainsi que notre place et nos actions dans les affaires mondiales".

"Rares sont les Canadiens qui n'ont pas été touchés d'une façon ou d'une autre par cette histoire", estime-t-il.

INOLTRE SU HUFFPOST

Fusillade à Ottawa

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.