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Un enterrement coûte cher à Vancouver

Un enterrement coûte cher à Vancouver
Radio-Canada

Les Vancouvérois se plaignent souvent du coût de la vie dans leur ville, notamment à cause des prix de l'immobilier qui est le plus cher au pays. Et ils n'ont pas de répit, même jusqu'à leur mort. Se faire enterrer dans son cercueil dans le seul et unique cimetière de Vancouver coûte environ 22 000 $.

Un texte de Frédéric ArnouldTwitterCourriel

Les citoyens de Vancouver n'échangeraient leur ville pour rien au monde, même si, bien souvent, ils doivent payer leur logement toute leur vie. Et ils devront encore payer très cher leur dernière demeure s'ils veulent être enterrés dans leur ville chérie.

Selon Glen Hodges, gérant du cimetière Mountain View - le seul cimetière sur le territoire de la municipalité qui s'étend sur 42 hectares -, il ne reste que 700 places pour être enterré dans son cercueil.

Une place qui coûte 22 500 $, un montant qui permet d'enterrer dans la concession funéraire un maximum de deux cercueils et de huit urnes. Un avantage tout de même, car cela comprend un accès à perpétuité pour la famille. Mais une perpétuité qui peut poser problème pour les autres familles.

« La réutilisation de tombes n'est pas possible [à Vancouver], c'est contre la loi. Alors que dans l'est du pays ou en Europe, par exemple, on achète un lot qui ne reste en propriété de la famille que pendant 50, 60 ou 70 ans. »

— Maurice Guibord, historien

Se faire enterrer en banlieue

Une solution? Se faire enterrer en banlieue dans les cimetières privés. Les coûts y varient beaucoup cependant : entre 11 000 $ et 50 000 $. Pas étonnant alors que près de 90 % des résidents de la province se font incinérer, le taux le plus élevé sur le continent. Ils choisissent d'ailleurs ce que Glen Hodges appelle des « condos » dans le columbarium, où ils installent leurs urnes funéraires, car c'est presque six fois moins cher.

Un monopole irréel

Tom Crean, président de Kearney Funeral Services, une société de pompes funèbres depuis plusieurs générations à Vancouver, s'est battu contre la privatisation du seul cimetière de Vancouver dans les années 90. Aujourd'hui, il dénonce ce qu'il appelle un monopole irréel construit de toutes pièces. Selon lui, il existe de l'espace ailleurs que dans le seul cimetière de Vancouver, qui est cerné par des quartiers résidentiels et commerciaux.

Pour l'instant, malgré ses protestations , il n'y a aucune volonté politique de changer la loi. Résultat : ce marché de la mort conduit parfois à du marchandage. Selon l'historien et spécialiste des cimetières Maurice Guibord, il existe dans la région métropolitaine de Vancouver un commerce des concessions de cimetière.

« On se départit souvent de ces tombes à fort prix, par exemple sur des sites comme Craigslist. »

— Maurice Guibord

Bref, un autre exemple qui prouve, comme l'a si bien dit Benjamin Franklin, que les deux choses certaines en ce bas monde restent les impôts et la mort. Et à Vancouver, les deux coûtent cher...

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