Plusieurs actes de bravoure ont été réalisés lors de l'incendie de la Résidence du Havre en janvier 2013. L'histoire du sauvetage de Jacqueline Dumont-Martel en est une belle illustration. Le coroner Cyrille Delâge qui préside l'enquête publique en a déjà parlé comme d'un miracle.
Le sauvetage de la dame est intervenu près d'une heure après le début de l'incendie et dans la vieille partie, celle qui a complètement été rasée par le feu lors de cette nuit d'horreur.
La femme de 85 ans, désemparée, est alors seule sur son balcon, en robe de nuit et pantoufles. La nuit est glaciale.
« Ma jaquette était pleine de trous. J'avais peur. »
— Jacqueline Dumont-Martel, ex-résidente de la Résidence du Havre
« J'ai passé 15 à 20 minutes sur le balcon. Pis là, j'ai crié un gros 10 minutes de temps. La fumée m'enterrait de temps en temps. La manière dont le troisième étage brûlait, c'était l'enfer. Ça rafalait. Ça me tombait sur la tête. Il y avait des tisons qui tombaient sur moi », se souvient Jacqueline Dumont-Martel.
Un pompier-préventionniste de 28 ans de Rivière-du-Loup, Christian Provencher est alors appelé à intervenir. Il est sur place en prévision de l'enquête, mais devant la situation qui dégénère, son supérieur l'affecte au sauvetage.
« Elle appelait à l'aide. C'est comme cela qu'on l'a vu parce qu'il y avait beaucoup de fumée, beaucoup de tisons. Il y avait des flammes à travers. C'est comme cela qu'on l'a repéré », raconte le pompier.
Christian Provencher poursuit : « Elle était au 2e étage. On n'était pas capable de l'atteindre. On lui disait de sauter. Elle n'était pas capable. C'est un policier qui a apporté une échelle. Et je suis monté sur le balcon ».
Jacqueline Dumont-Martel précise que le pompier l'a portée dans ses bras par-dessus le balcon jusqu'à l'échelle. Des policiers sont alors venus à la rescousse.
« C'est l'adrénaline qui fait que l'on peut faire cela. »
— Christian Provencher, pompier-préventionniste
Christian Provencher réalisera trois sauvetages cette nuit-là.
« C'est l'entraînement. Ce sont des situations que l'on a déjà vécues à l'entraînement et que l'on se repasse dans la tête », croit le sauveteur.
Le coordonnateur en incendie à la MRC de Rivière-du-Loup, Christian Chénard-Guay abonde dans le même sens. « Plus on est formé, plus on gère mieux notre stress, et qu'on est capable de réaliser des actions comme celle-là », fait-il valoir.
11 mois après le drame, Jacqueline Dumont-Martel se qualifie elle-même de miraculée. Elle se porte bien et prépare un souper de remerciement pour le jeune pompier.
D'après les informations recueillies par Denis Leduc
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