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Télé-Québec: dans les coulisses de «Deux hommes en or» (PHOTOS)

Télé-Québec: dans les coulisses de «Deux hommes en or»
David Kirouac

Les Deux hommes en or de Télé-Québec s’offrent un plateau effervescent pour leur dernière de l’automne, qui sera diffusée ce vendredi, à 21h. Alors que Patrick Lagacé et Jean-Philippe Wauthier s’affairaient à préparer consciencieusement la venue de leurs invités Guy A.Lepage, Justin Trudeau, Mariloup Wolfe et Léon Garceau, chanteur du Minuit Chrétiens à l’église de Saint-Élie-de-Caxton depuis plus de 35 ans, quelques minutes avant le début de l’enregistrement, jeudi, le Huffington Post Québec s’est infiltré en coulisses pour assister à l’élaboration de cet ultime rendez-vous de 2014.

Dans les coulisses de «Deux hommes en or»

C’est dans une salle de répétitions du deuxième étage du Monument-National, à Montréal, que la toute petite équipe de Deux hommes en or, formée essentiellement de la rédactrice en chef Marie-Pierre Duval, des recherchistes Marie-Pierre Ouellet-Morand et Magalie Chauvin, du réalisateur Yannick Savard, des producteurs Pierre-Louis Laberge, Marie-Claude Coutu et Isabelle Lemoine, et de quelques autres têtes chercheuses, se réunit, le jeudi, pour construire la rencontre d’une heure que vous regarderez confortablement de votre salon, le lendemain soir.

Entre deux mises au point, ajouts et modifications au plan de match avec leurs troupes, les hôtes Lagacé et Wauthier soupent, courent à leur loge pour changer de vêtements, passent sur la chaise de la maquilleuse. Puis, vers 19h, ils descendent au café de l’établissement, où les spectateurs les attendent, et ouvrent les festivités (ou les hostilités?) avec leur petit numéro d’ouverture, sympathique joute de ping-pong verbale.

La question parfaite

Pour le duo d’animateurs, le véritable labeur en vue de l’émission qui sera présentée le vendredi commence deux jours plus tôt, le mercredi, avec une première réunion de production, au cours de laquelle on filme les segments des «préliminaires», ces séances de remue-méninges montrées au petit écran à titre d’introduction aux entrevues. Les deux hommes ont alors lu leurs dossiers et pris connaissance de tout le matériel pertinent que les recherchistes ont débroussaillé pour eux en début de semaine.

«Puis, le jeudi, quand on arrive, vers 11h30 ou midi, on reprécise, on retravaille, on réécrit les questions dans nos mots, raconte Jean-Philippe Wauthier. On a environ sept minutes par entrevue ; alors, nos questions doivent être bonnes! Et on fait le moins de montage possible.»

C’est effectivement la formulation des questions qui exige le travail le plus minutieux dans toute l’épopée hebdomadaire qu’est Deux hommes en or. L’auteure de ces lignes peut en témoigner, après avoir observé pendant de longues minutes Patrick Lagacé et Marie-Pierre Duval, rédactrice en chef, assis face-à-face, leurs ordinateurs dos à dos, tous deux le nez dans un document GoogleDrive, débattre avec vigueur de la tournure de phrase idéale pour demander à Guy A.Lepage si Rock et Belles Oreilles ne presse pas un brin le citron en remontant à nouveau sur scène avec le spectacle The Tounes. Devait-on employer l’expression «tordre la serviette»? Comparer RBO aux Rolling Stones? Taquiner Guy A. sur le fait que Patrick Lagacé n’avait pas encore de poil au menton lorsque les membres du groupe se sont rencontrés, en 1980? L’objectif demeurant, au final, de surprendre l’interlocuteur autant que le public avec une interrogation imagée et coup-de-poing.

«Guy A. est un invité authentique, signale Patrick Lagacé. Si ta question n’est pas bonne, il risque de te le dire en pleine face!»

En vouloir encore

Lorsqu’il co-pilotait jadis Les francs-tireurs à la même antenne que celle qui héberge Deux hommes en or, Patrick Lagacé jouissait d’un grand luxe: le temps. À Deux hommes en or, les secondes sont comptées, la concision et la clarté doivent être reines, et les failles et les forces de l’invité, parfaitement ciblées.

«Ici, on n’a pas beaucoup de temps. Aux Francs-tireurs, on faisait une heure d’entrevue, où on repassait la vie et l’œuvre de l’invité. Là, on est dans l’actualité de la personne. On pose sept ou huit questions en 10 minutes. On anticipe les réponses au préalable avec l’équipe de recherche, et on essaie de poser les meilleures questions possibles, pour avoir les meilleures réponses possibles. C’est beaucoup de travail.»

Si la longueur des entretiens représente un tel défi, pourquoi alors ne pas les allonger? Plusieurs personnes ont d’ailleurs déploré le fait, l’an dernier, lorsque Deux hommes en or a débuté, que les face-à-face de Lagacé et Wauthier avec les personnalités de passage chez eux étaient trop brefs. Plusieurs en auraient pris plus. Jean-Philippe Wauthier est pourtant catégorique.

«C’est court, mais on aime quand les gens en redemandent. C’est mieux d’en vouloir encore que d’en avoir assez. Je suis très «assis» là-dessus. C’est un bon feeling à avoir. On a le goût de revenir, dans ce temps-là…»

Alors que son comparse planchait sur le «cas Guy A.», Jean-Philippe Wauthier, lui, se creusait les méninges pour trouver le bon angle à exploiter avec Justin Trudeau, un être fascinant de par les multiples couches de sa personnalité (et de son personnage public).

«On a un bon 15 minutes avec lui, et j’ai hâte de voir ce qui va en sortir, lance Wauthier, en hasardant un œil au bouquin Terrain d’entente, autobiographie de Trudeau, posé près de lui. Ça fait longtemps qu’on court après Justin Trudeau. Alors, on est contents et on va essayer d’en profiter. Il y a beaucoup de choses à aborder avec lui. Les politiciens sont des gens imputables, donc, c’est normal de les boxer un peu…»

Autre «proie» que les hommes en or espéraient capturer depuis plusieurs semaines: Mariloup Wolfe. Coup du destin, la jeune femme a défrayé les manchettes, récemment, suite à son règlement à l’amiable dans le conflit judiciaire qui l’opposait à Gab Roy. Mais pas question de tourner le fer dans la plaie à ce sujet. Jean-Philippe Wauthier se réjouissait plutôt d’avoir, une fois de plus, l’opportunité de discuter avec l’une des têtes d’affiche d’Unité 9.

«On a presque eu le casting au complet, s’amuse-t-il. Anne Casabonne, Guylaine Tremblay, Micheline Lanctôt… Mais c’est la première fois qu’on reçoit une IPL! (rires)»

Des apprentissages

Pour Jean-Philippe Wauthier, disciple absolu de Johnny Carson, Deux hommes en or s’inscrit à son cheminement professionnel comme un premier mandat télévisé d’envergure, un savoureux prétexte à croiser le fer, à vivre des échanges mémorables, avec des monuments tels Micheline Lanctôt, Jean-Pierre Ferland, Bernard Drainville et Gilles Vigneault. Patrick Lagacé, lui, voit dans ce boulot un «vase communiquant» à son rôle de chroniqueur à La Presse.<

«On fait un magazine d’intérêt social, mais moi, les gestes que je pose, ce sont des gestes de journaliste, évoque-t-il. Il n’y a pas une question que je pose ici que je ne poserais pas en entrevue pour La Presse. Parfois, ma chronique sert à l’émission Deux hommes en or, et d’autres fois, c’est le contraire qui se produit. J’apprends et je comprends des choses ici qui finissent par me servir dans mes chroniques, et vice-versa.»

La dernière de l’automne de Deux hommes en or est présentée à Télé-Québec, ce vendredi, 12 décembre, à 21h, et en rediffusion dimanche, à 15h, lundi, à 14h30, et mardi, à 22h. Après la pause des Fêtes, l’émission sera de retour le 9 janvier.

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