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Les restaurateurs en crise, surtout à Montréal

Crise de la restauration à Montréal
Thomas Gerbet

« Il y a beaucoup de gens naïfs et un peu innocents ». Le vice-président de l'Association des restaurateurs du Québec, François Meunier, n'y va pas avec le dos de la cuillère pour qualifier ceux qui se lancent en affaire dans cette période tumultueuse. L'industrie de la restauration vit une période aussi difficile qu'au lendemain de la crise économique.

Vous marchez dans la rue et regardez à travers la vitre d'un restaurant. Les lumières sont allumées, le patron est là, debout, mais aucun client n'est assis aux tables. Cette scène n'a rien d'exceptionnel. Les restaurants ferment les uns après les autres.

Avec la période de restrictions budgétaires, les consommateurs coupent dans leurs dépenses non essentielles et c'est souvent la sortie au restaurant qui passe à la trappe. « On est vraiment dans un creux de la vague », constate François Meunier.

Selon les données de l'Association des restaurateurs du Québec, seuls 15 % des restaurants ouverts il y a neuf ans ont survécu.

Photo : Thomas Gerbet

Le vice-président de l'Association des restaurateurs en a long à dire sur les raisons de la crise de l'industrie à Montréal. « Quand on va exiger à n'importe quel boui-boui 7000 $ par mois pour louer un local, on n'y arrivera pas là », se plaint François Meunier. « Quand le Plateau s'en va avec des règlements qui empêchent des surfaces de dépasser 200 mètres carrés, vous allez vous retrouver avec uniquement des vendeurs de sandwichs et de cafés ».

« Montréal est en éternelle reconstruction. Quand on ferme votre rue pendant trois mois, c'est clair que dans le contexte actuel, c'est extrêmement difficile de pouvoir passer par-dessus »

— François Meunier, vice-président de l'ARQ

La rue Saint-Denis serait un des secteurs où les restaurateurs éprouvent le plus de difficultés. Et la situation risque d'empirer avec d'importants travaux d'égouts prévus dès 2015. À l'inverse, le quartier Griffintown est le secteur où les restaurants connaissent un boom actuellement.

« Il y a eu un boom Crescent, il y a eu un boom Saint-Denis, il y a eu un boom Vieux-Montréal, il y a eu un boom Mile-End, puis là on est rendu à Griffintown. Mais à chaque fois, c'est juste un transfert de clientèle », explique François Meunier.

Les restaurants de banlieue se portent mieux

« On est complet quatre soirs par semaine dans tous nos restaurants. Il faut réserver une semaine à l'avance » se réjouit Claude Labonté, le président du Groupe restos Dix30. Ses trois restaurants [Le Vestibule, La Tomate Blanche et L'Aurochs] affichent un chiffre d'affaires de 13 millions de dollars cette année.

Tous les restaurateurs ne connaissent pas le même succès en banlieue, mais le dynamisme y est plus présent qu'au centre-ville de Montréal. En proportion, depuis 10 ans, la croissance est deux fois plus forte en Montérégie et deux fois et demie à Laval.

« Il y a beaucoup de gens qui pensaient, dans le passé, qu'il fallait se rendre dans le centre-ville de Montréal pour avoir une nappe blanche ou un beau restaurant. Maintenant, on est en mesure de satisfaire cette clientèle-là, près de la maison »

— Maxime Caron-Labonté, directeur des opérations Groupe restos Dix30

En plus de ses restaurants, Claude Labonté préside le conseil d'administration du théâtre de l'Étoile, une salle de spectacle du Dix30 qui concurrence de plus en plus les salles montréalaises. Le stationnement gratuit ou les problèmes de circulation incitent les résidents de banlieue à rester en banlieue pour sortir. Selon lui, les restaurants de banlieue sont en train de vivre le même phénomène.

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