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Procès Luka Rocco Magnotta: la Couronne amorce sa plaidoirie finale (VIDÉO)

Procès Magnotta: la Couronne amorce sa plaidoirie finale (VIDÉO)

MONTRÉAL - Lorsqu'il a assassiné Jun Lin en mai 2012, Luka Rocco Magnotta tenait une promesse, faite six mois plus tôt, de tuer un être humain, a soutenu la Couronne, jeudi, lors de sa plaidoirie finale au procès pour le meurtre prémédité de l'étudiant chinois.

Me Louis Bouthillier a tenté pour la dernière fois de convaincre les jurés que l'accusé a planifié son crime, et qu'il était sain d'esprit lorsqu'il a assassiné l'étudiant de 33 ans — mais aussi avant et après le meurtre.

Le procureur a demandé aux jurés de condamner Magnotta pour meurtre prémédité et pour quatre autres chefs d'accusation relativement à l'assassinat et au démembrement de Jun Lin.

Me Bouthillier a fait valoir aux jurés que la défense avait échoué à démontrer que Magnotta n'était pas sain d'esprit.

Il a ainsi fait valoir au jury que le courriel envoyé à un quotidien britannique en décembre 2011, six mois avant le meurtre, annonçait déjà le crime, selon lui.

Le procureur a soutenu que le sinistre courriel a été suivi d'une répétition générale du crime, avec le jeune homme non identifié que l'on voit au début de la vidéo, couché dans le lit de Magnotta. On voit ensuite ce jeune homme, chancelant mais en vie, quitter l'immeuble d'appartements de l'accusé, le 19 mai 2012. Moins d'une semaine plus tard, Jun Lin était assassiné.

Magnotta, âgé de 32 ans, a plaidé non coupable aux accusations de meurtre prémédité, d'outrage à un cadavre, de production et distribution de matériel obscène, d'utilisation de la poste pour envoyer du matériel obscène, et de harcèlement criminel. L'accusé, originaire de Scarborough, en Ontario, reconnaît être l'auteur de ces crimes, mais son avocat tente d'obtenir un verdict de non-responsabilité criminelle pour cause de maladie mentale.

Dans sa plaidoirie finale, Me Bouthillier a aussi mis en évidence, jeudi, certains détails de l'affaire et de la chronologie des événements, qui suggèrent, selon lui, que Magnotta ne souffrait pas d'une maladie mentale avant, pendant ou après les crimes. Le procureur a ainsi soutenu que l'accusé est un homme déterminé et très organisé, qu'on n'a jamais vu parler tout seul ou poser des gestes bizarres.

«Il (Jun Lin) pourrait avoir représenté la victime parfaite pour Magnotta», a dit Me Bouthillier, faisant référence au fait que la victime n'avait pas de famille au Canada.

Les gestes de Magnotta ne cadraient pas avec quelqu'un qui aurait été déconnecté de la réalité, a fait valoir le procureur.

Après les crimes, Magnotta a fui le pays et a tenté de dissimuler la preuve et sa propre identité.

Dans les 48 heures ayant suivi l'assassinat de Jun Lin, l'accusé a vidé son appartement, se débarrassant notamment des instruments utilisés pour tuer et démembrer la victime.

Me Bouthillier a demandé aux jurés d'accorder peu d'intérêt aux rapports de l'expert de la défense, qui a échoué selon lui à défier Magnotta sur des éléments importants et s'est plutôt fié à la propre version des faits de l'accusé.

Magnotta s'est prévalu de son droit au silence et n'a pas témoigné au procès. Il a aussi refusé de rencontrer l'expert de la poursuite.

La veille, dans sa plaidoirie finale d'une heure, l'avocat de la défense, Luc Leclair, avait fait valoir que Magnotta ne pouvait être tenu criminellement responsable du meurtre et du démembrement de Jun Lin, parce que l'accusé souffre de schizophrénie et qu'il n'était pas sain d'esprit au moment de commettre les crimes.

L'affaire a été ajournée jusqu'à lundi matin, le juge Guy Cournoyer ayant indiqué avoir besoin de plus de temps pour préparer sa dernière déclaration aux jurés.

Douze des 14 jurés qui ont assisté aux procédures seront ensuite isolés jusqu'à ce qu'ils s'entendent sur un verdict unanime pour chacun des cinq chefs d'accusation.

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