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Les films de la semaine du 5 décembre 2014: «Serena», «Bird People», «The Circle»... (PHOTOS)

Quoi voir au cinéma cette semaine? (PHOTOS)
Mediafilm

En 1929, en Caroline du Nord, George Pemberton, riche exploitant forestier, épouse Serena, jeune femme ayant perdu sa famille dans un incendie de forêt. À peine arrivée sur le chantier, cette dernière découvre que son mari a eu un fils, Jacob, avec l'une de ses employées, Rachel Harmon. Serena fait mine de les ignorer et s'impose rapidement comme partenaire d'affaires de son époux. Découvrez Jennifer Lawrence dans un tout nouvel univers dans Serena!

BIRD PEOPLE

Films de la semaine - 5 décembre 2014

BIRD PEOPLE

France. 2014. 128 min.

Comédie fantaisiste de Pascale Ferran avec Anaïs Demoustier, Josh Charles, Roschdy Zem, Radha Mitchell, Geoffrey Cantor, Taklyt Vongdara, Hippolyte Girardot, Camelia Jordana.

Afin de payer ses études, Audrey travaille comme femme de chambre dans un grand hôtel impersonnel situé à proximité de l'aéroport Charles-de-Gaulle. En transit à Paris, Gary, prospère ingénieur informatique américain, y a posé ses valises le temps d'un rendez-vous d'affaires qui doit ensuite le conduire à Dubaï. Mais quelque chose, à son retour à l'hôtel, se déclenche en lui. Gary prend la décision de tout abandonner: son entreprise, qu'il partage avec deux autres partenaires, ainsi que son épouse et leurs deux enfants. Tandis que devant cette liberté retrouvée, l'angoisse de l'informaticien cède le pas à l'ivresse, Audrey, attendue ce soir-là dans une fête à laquelle pourrait assister le jeune homme avec qui elle a passé la dernière nuit, se découvre elle aussi des ailes.

Mariant deux récits aux tonalités différentes, Pascale Ferran (LADY CHATTERLEY) a puisé dans les décors austères des hôtels et des aéroports l'inspiration pour une oeuvre d'une poésie brute, surréaliste. D'une grande liberté de style et d'écriture, BIRD PEOPLE est en outre enrichi par le jeu tout en retenue d'Anaïs Demoustier et Josh Charles.

THE CIRCLE

Suisse. 2014. 102 min.

Docu-fiction de Stefan Haupt avec Matthias Hungerbuhler, Babett Arens, Aaron Hitz, Marianne Sagebrecht, Sven Schelker, Martin Hug.

Zurich, années 1950. Ernst Ostertag, instituteur timide dans une école pour jeunes filles, entretient le secret de son homosexualité. Jusqu'à ce que sa rencontre avec le fondateur d'une petite communauté gay clandestine, éditeur d'un magazine spécialisé distribué sous pli anonyme, lui procure la famille dont il a toujours rêvé. Il y fait la connaissance de Robi, travesti charismatique, coqueluche d'un cabaret fréquenté par une faune venue de partout en Europe. Mais l'ivresse amoureuse des deux hommes est bientôt atténuée. Zurich est en effet le théâtre d'une série de meurtres dont les auteurs et les victimes sont toutes homosexuelles. Jusque là tolérants, les médias se mettent à publier des reportages diffamatoires, qui érigent le système de justice et l'opinion publique contre la communauté gay. Tandis que d'autres pays commencent à décriminaliser l'homosexualité, la Suisse serre la vis.

Didactique et cousue de fil blanc, cette docu-fiction suisse emmêle reconstitutions, images d'archives et témoignages à la caméra, pour raconter un chapitre méconnu de l'histoire de la communauté gay européenne. Si la distribution joue au diapason, l'interprétation affectée de Matthias Hungerbuhler, dans la peau de l'instituteur, brise un peu l'harmonie.

DE PRISONS EN PRISONS

Canada. 2014. 85 min.

Documentaire de Steve Patry.

Pas facile de retourner à la vie normale après un séjour derrière les barreaux. Le réalisateur suit le parcours de trois ex-détenus vivant une telle situation. Jean-François, revendeur de drogues récidiviste âgé de 32 ans, tente de se trouver un emploi régulier, encouragé en cela par sa nouvelle petite amie. Julie-Chantale, la quarantaine indéfinie, doit combattre ses démons qui la poussent à consommer divers stupéfiants. Enfin, Yves, quinquagénaire toxicomane suivant thérapies sur thérapies, tente de mettre de l'ordre dans sa vie avec l'aide de ses parents. Chacun à sa façon doit apprendre à se libérer de sa prison intérieure.

Le nouveau venu Steve Patry a suivi pendant environ trois ans le parcours chaotique d'individus vivant dans des conditions précaires. Par son approche discrète, le cinéaste a su établir des liens de confiance avec ses sujets, qui s'expriment candidement, en les filmant à une distance respectueuse qui leur permet de préserver leur dignité.

DEAR WHITE PEOPLE

États-Unis. 2013. 106 min.

Comédie de Justin Simien avec Tessa Thompson, Brandon P. Bell, Tyler James Williams, Teyonah Parris, Kyle Gallner, Dennis Haysbert, Justin Dobies, Marque Richardson, Peter Syvertsen.

Samantha White, activiste afro-américaine, anime sur les ondes de la radio de l'université Winchester une émission au ton provocateur visant à dénoncer le racisme ambiant. Mais son influence ne s'arrête pas là. Élue contre toute attente présidente de sa résidence étudiante, elle promulgue des règlements radicaux qui sèment la discorde et ont des répercussions sur quatre autres étudiants: Troy, son prédécesseur et ex-petit ami; Lionel, un Noir réservé et impopulaire engagé par le journal de l'école pour écrire des articles sur la réalité afro-américaine; Coco, une ambitieuse assimilée à la culture blanche qui cherche à devenir la vedette d'une téléréalité tournée sur le campus; enfin Kurt, le fils du président blanc de l'université, à la tête d'une publication satirique spécialisée dans l'organisation d'événements controversés.

À la manière du Spike Lee de DO THE RIGHT THING, le nouveau venu Justin Simien dénonce le racisme aux États-Unis à l'ère Obama, sur un ton oscillant entre satire et drame. Librement inspiré de fait réels, l'ambitieux scénario pèche parfois par didactisme, mais il a le mérite d'être peuplé de personnages pétris de contradiction, défendus avec aplomb.

THE HOMESMAN

États-Unis. 2014. 122 min.

Western de Tommy Lee Jones avec Hilary Swank, Tommy Lee Jones, Hailee Steinfeld, James Spader, John Lithgow, Meryl Streep, Tim Blake Nelson, William Fichtner, Jesse Plemons, Miranda Otto.

Nebraska, 1857. Mary Bee Cudding, pionnière célibataire, cultive seule sa terre en entretenant le vain espoir de marier un colon qui l'aidera à la faire fructifier et à fonder une famille. Déjà exposée à la lâcheté des hommes, Mary Bee n'est pas surprise d'apprendre qu'aucun de ses concitoyens ne veut raccompagner en Iowa, à plusieurs semaines de route, trois pauvres épouses qui, ayant sombré dans la folie à la suite de diverses tragédies, sont renvoyées à leurs familles par leurs maris. Bonne chrétienne et femme de courage, elle décide de s'acquitter de la tâche et, par un heureux hasard, obtient l'aide de Briggs, un vieux gibier de potence à qui elle a sauvé la vie. Sur la route traversant la plaine aride du Midwest, le duo mal assorti affronte maints périls, tandis qu'à l'intérieur de la diligence improvisée, les trois femmes meurtries atteignent une sorte de paix tranquille.

Alors que THE THREE BURIALS OF MELQUIADES ESTRADA voyageait du Nord au Sud, cette nouvelle micro-épopée de Tommy Lee Jones se meut d'Ouest en Est, dans le sens contraire du mouvement migratoire de l'époque. Si son intrigue déboule sans temps morts sur l'impulsion d'une réalisation énergique, le récit manque de profondeur et certains développements, de nuance.

MILLE FOIS BONNE NUIT

Norvège. 2013. 118 min.

Drame de Erik Poppe avec Juliette Binoche, Nikolaj Coster-Waldau, Lauryn Canny, Larry Mullen Jr., Maria Doyle Kennedy, Adrianna Cramer Curtis.

Alors qu'elle réalise à Kaboul un reportage sur des femmes kamikazes, Rebecca Thomas, photographe émérite couvrant les grands conflits de la planète, est légèrement blessée dans un attentat. De retour chez elle en Irlande, la journaliste constate que ses absences prolongées l'ont peu à peu éloignée de son mari et de ses deux filles, particulièrement l'aînée, qui l'admire tout en se sentant abandonnée par elle. Or, l'occasion se présente pour la mère et la fille de se rapprocher l'une de l'autre lorsqu'elles sont invitées à aller visiter, sous l'égide de l'ONU, un camp de réfugiés au Kenya.

Ancien photographe de guerre, Erik Poppe (TROUBLED WATER) a trouvé en Juliette Binoche un alter ego plus grand que nature. La talentueuse comédienne transcende les enjeux dramatiques plutôt schématisés du récit et la sagesse de la mise en scène, qui enferme les passages intimes, tout comme les plus intenses, dans une esthétique un peu trop léchée.

SERENA

États-Unis. 2014. 109 min.

Drame de Susanne Bier avec Jennifer Lawrence, Bradley Cooper, Rhys Ifans, Toby Jones, Ana Ularu, David Dencik, Sean Harris, Sam Reid.

En 1929, en Caroline du Nord, George Pemberton, riche exploitant forestier, épouse Serena, jeune femme ayant perdu sa famille dans un incendie de forêt. À peine arrivée sur le chantier, cette dernière découvre que son mari a eu un fils, Jacob, avec l'une de ses employées, Rachel Harmon. Serena fait mine de les ignorer et s'impose rapidement comme partenaire d'affaires de son époux. Au grand dam de Buchanan, l'associé de ce dernier, bientôt victime d'un mystérieux accident de chasse. Alors que le shérif McDowell menace de fermer le chantier, Serena fait une fausse couche. Apprenant coup sur coup qu'elle ne pourra pas avoir d'enfants et que Georges désire subvenir aux besoins de son fils illégitime, la jeune femme, au comble du désarroi, charge un ex-taulard à qui elle a sauvé la vie de tuer Rachel et Jacob.

Ce deuxième film américain de la Danoise Susanne Bier (AFTER THE WEDDING), adaptation libre du roman de Ron Rash, souffre d'une progression dramatique laborieuse et de personnages à la psychologie sommaire - néanmoins défendus par des interprètes de talent. La belle photographie confère tout de même un certain panache à ce mélodrame mâtiné de film noir.

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