L'Assemblée nationale, et notamment les 33 députées féminines, a rendu hommage jeudi aux victimes de la tragédie de l'École polytechnique, survenue à Montréal il y a maintenant 25 ans.
Le gouvernement a déposé une motion afin de leur rendre hommage. Le premier ministre Philippe Couillard a prononcé un discours en mémoire des jeunes femmes assassinées, suivi des chefs des partis d'opposition.
Rappelons que le 6 décembre 1989, 14 femmes, dont 13 étudiantes, avaient été tuées par un homme armé à l'école de génie de l'Université de Montréal.
« Cette tragédie nous rappelle à quel point nous avons tous la responsabilité de dénoncer sans réserve et haut et fort la violence physique, psychologique et verbale faite aux femmes. » — Philippe Couillard
Lors de son allocution, le premier ministre en a profité pour « réitérer » l'engagement du gouvernement à mettre en place un registre québécois des armes à feu, incluant les armes de chasse.
Dernière des quatre chefs à parler, la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, a également été la première des 33 femmes qui siègent à l'Assemblée nationale à prendre la parole. Les 32 autres députées féminines ont par la suite, chacune leur tour, lu un texte rendant hommage aux 14 victimes.
Avec émotion, Mme David, qui était à la tête du Regroupement des femmes du Québec au moment du drame de Polytechnique, a rappelé qu'à cette époque, le constat d'une « certaine mysogynie ambiante » avait été difficile à faire.
Elle a ensuite fait le lien avec toutes les allégations de harcèlement sexuel entendues cet automne, qui sont, selon elle, « stupéfiantes ».
« Si tant de femmes et d'hommes aujourd'hui hésitent à dénoncer, ça doit bien être parce qu'il y a un problème » — Françoise David
À ce sujet, Mme David a tenu à remercier la ministre de la Condition féminine, qui permettra cet hiver « d'entamer des débats à caractère public sur la question des violences à caractère sexuel ».
La gorge nouée, elle a également remercié « chaleureusement » le premier ministre de prendre l'engagement de mettre en place un registre des armes à feu, une mesure qui, dit-elle, fait consensus au Québec.
Tous ces hommages se sont terminés par une minute de silence.
Les familles des victimes avaient été invitées à assister à la cérémonie.
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