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Boko Haram: le massacre de 48 marchands de poissons attribué au groupe islamiste au Nigéria

Un nouveau massacre attribué à Boko Haram
This Friday Oct. 31, 2014 image taken from video by Nigeria's Boko Haram terrorist network, the leader of Nigeria's Islamic extremist group Boko Haram, center, has denied agreeing to any cease-fire with the government and said Friday more than 200 kidnapped schoolgirls all have converted to Islam and been married off. (AP Photo)
ASSOCIATED PRESS
This Friday Oct. 31, 2014 image taken from video by Nigeria's Boko Haram terrorist network, the leader of Nigeria's Islamic extremist group Boko Haram, center, has denied agreeing to any cease-fire with the government and said Friday more than 200 kidnapped schoolgirls all have converted to Islam and been married off. (AP Photo)

Le groupe armé islamiste Boko Haram a commis un nouveau massacre en égorgeant ou noyant 48 vendeurs de poissons dans le nord-est du Nigeria, au bord du lac Tchad. Commise jeudi, c'est la dernière attaque en date des islamistes dans l’État de Borno, leur fief du Nord-Est.

"Des dizaines de combattants de Boko Haram ont bloqué jeudi la route près du village de pêcheurs de Doron Baga sur les rives du lac Tchad, et ont tué un groupe de 48 commerçants qui allaient acheter du poisson au Tchad", a affirmé le responsable de l’association des marchands, Abubakar Gamandi.

Selon lui, les insurgés ont arrêté sur la route le convoi des commerçants, au niveau de la localité de Dogon Fill, à 15 km de Doron Baga, massacrant sur place une partie d'entre eux et noyant les autres dans le lac. "Les combattants de Boko Haram ont tranché la gorge de certains des hommes et ont noyé dans le lac les autres après leur avoir lié les pieds et les mains", a précisé Abubakar Gamandi.

Selon lui, les assaillants ont tué les commerçants sans tirer un coup de feu. Ils "ont tué leurs victimes silencieusement sans se servir de fusil afin de ne pas attirer l'attention de la Force multinationale", a-t-il expliqué.

Doron Baga, située à 180 km au nord de Maiduguri, est pourtant la base de la Force multinationale (MNJTF), comprenant des troupes du Nigeria et de deux pays voisins, Tchad et Niger, qui combattent le groupe islamiste. Un officier de l'armée nigériane à Maiduguri a confirmé l'attaque. "Mais nous n'avons pas de détails car la région est sous le contrôle opérationnel de la MNJTF", a-t-il expliqué.

La nouvelle de l'attaque a mis du temps à se répandre en raison de la destruction des relais de téléphonie cellulaire par Boko Haram au cours d'opérations précédentes.

Les attaques incessantes des islamistes ont désorganisé les activités agricoles sur les rives du lac Tchad, et les pêcheurs de Doron Baga ont dû abandonner leur activité pour se tourner vers l'importation de poisson séché depuis le Tchad.

Selon Abubakar Gamandi, la route par Dogon Fili, qui longe le lac, reste le passage le plus sûr pour les commerçants de Doron Baga allant au Tchad. Les autres axes sont en effet infestés de combattants islamistes qui pillent et tuent les voyageurs. En décembre 2013, au moins sept pêcheurs avaient déjà été tués au cours d'une attaque nocturne attribuée à des combattants de Boko Haram, qui avaient incendié de nombreuses maisons du village de Doron Baga.

En août dernier, les islamistes avaient encore attaqué Doron Baga, tuant 28 villageois et en enlevant 97. Les otages, dont des femmes et des enfants, avaient été emmenés à bord de canots à moteur sur le lac jusqu'au Tchad. L'armée tchadienne avait ensuite intercepté un convoi de bus transportant les otages depuis la rive et avait libéré 85 d'entre eux.

L'insurrection, qui se dit désormais à la tête d'un "califat islamique" dans les zones sous son contrôle, et les contre-offensives de l'armée ont tué des milliers de personnes, essentiellement des civils, depuis 2009 et déplacé près de 1,5 million d'habitants.

L'état d'urgence dans trois États du Nord-Est, en vigueur depuis mai 2013, a expiré jeudi. Mais ses détracteurs ont souligné que cette mesure n'avait pas empêché la violence d'empirer dans les États concernés (Borno, Yobe et Adamawa), où des villes entières sont contrôlées par les islamistes.

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