MEXICO - Des dizaines de milliers de manifestants ont marché à Mexico, jeudi soir, pour réclamer que justice soit faite relativement à la disparition de 43 étudiants en septembre dans le sud du pays.
Les autorités avaient annulé le défilé traditionnel de la révolution de 1910-1917, et les manifestants brandissant des drapeaux sur lesquels les couleurs nationales rouges et vertes avaient été remplacées par le noir montraient que l'esprit n'était pas à la célébration.
La marche à Mexico a été largement pacifique, contrastant avec de récentes manifestations s'étant terminées avec des incendies d'édifices gouvernementaux dans l'État de Guerrero, où les étudiants sont disparus.
Lorsque des protestataires masqués tentaient de se joindre à la marche, des manifestants les repoussaient en scandant «pas de violences» et «bas les masques».
Le gouvernement croit que des membres du crime organisé de l'État de Guerrero ont tué et incinéré les étudiants. Le maire de la ville d'Iguala aurait ordonné aux policiers d'arrêter les étudiants, avant que ceux-ci soient redirigés vers le groupe criminel Guerreros Unidos.
Les familles éplorées ont rejeté cette hypothèse et pressent le gouvernement de retrouver leurs proches.
Au terme de la manifestation de jeudi soir, et après le départ de la plupart des manifestants, un petit groupe de jeunes masqués a attaqué les policiers avec des gourdins et des pierres. Les policiers ont répliqué avec des extincteurs pour éteindre les incendies allumés par les malfaiteurs et pour les chasser de la place publique où ils s'étaient rassemblés.
Les policiers ont ensuite donné l'assaut. Au moins trois photographes, dont un de l'Associated Press, ont été blessés. Les policiers ont aussi saisi de l'équipement photographique de l'AP d'une valeur de 15 000 $ US.
Deux autres photographes du magazine Proceso et de l'agence Cuartoscuro ont été hospitalisés. Eduardo Miranda, de Proceso, a subi une fracture du tibia, possiblement après avoir été atteint par un objet métallique lancé par les policiers fédéraux.
Le ministère de l'Intérieur, qui supervise la police fédérale, n'a pas immédiatement commenté ces attaques contre la presse.
Plus tôt jeudi, des manifestants avaient bloqué l'accès à une route menant à l'aéroport de Mexico, qui a toutefois pu poursuivre ses activités normalement. Les manifestants ont néanmoins lancé des pierres, des feux d'artifice et des bombes incendiaires aux policiers, dont au moins un qui aurait été atteint.
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