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Un deuxième jihadiste français, Michaël Dos Santos, identifié sur la vidéo d'exécutions de l'État islamique

Un deuxième jihadiste français identifié sur une vidéo de l'État islamique
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Un deuxième Français qui apparaît sur une vidéo du groupe Etat islamique parmi les jihadistes qui ont décapité 18 soldats syriens aurait été identifié comme Michaël Dos Santos, "un jeune de 22 ans originaire de Champigny-sur-Marne" annonce France 2 mercredi 19 novembre.

La chaîne se base sur "des informations recueillies auprès des services de renseignements" et précise que le jeune homme, surveillé depuis 2014, "s'est illustré en Syrie dans des actions violentes, et a été formellement identifié comme l'un des égorgeurs" de la dernière vidéo d'exécutions de Daech. Michaël Dos Santos aurait été "identifié sur une photo par un ancien ami", selon lequel il a "surpris ses proches en se convertissant brusquement à l'islam".

Abou Othman comme nom de guerre

Un second Français a été identifié sur cette vidéo, a confirmé à l'AFP une source proche du dossier. Sollicité, le parquet de Paris a fait état de "fortes présomptions" que cet homme soit le deuxième Français parmi les bourreaux évoqué lundi par le procureur François Molins, qui avait parlé d'un homme de 22 ans parti rejoindre les jihadistes de l'EI en août 2013. Selon la source proche du dossier, il a adopté le nom de guerre d'Abou Othman.

Selon France Info, le parquet a confirmé l'identification de Michaël Dos Santos. "Il y avait une difficulté à établir son identité parce que la photo issue de la vidéo de Daech ne collait pas trait pour trait avec les photos en possession des enquêteurs français", explique la radio sur son site, "mais sa mère a fini par l'identifier".

Sur son compte Twitter (désormais supprimé), le jeune homme avait publié des photos le montrant armé et en tenue de combat, ou bien tout simplement en train de prendre un selfie:

Dans la nuit de mardi à mercredi, le président français François Hollande avait annoncé que ce deuxième jihadiste français, après Maxime Hauchard, était "en voie" d'être identifié. "Ce qui apparaît, c'est qu'il y avait deux Français, l'un identifié formellement, l'autre en voie de l'être", a déclaré le président français François Hollande lors d'une conférence de presse à Canberra au côté du premier ministre australien Tony Abbott.

Combattants à visage découvert

La justice française avait déjà formellement confirmé la présence, parmi les bourreaux, de Maxime Hauchard, 22 ans. Ce converti à l'islam serait "parti en Syrie en août 2013", avait indiqué le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve au lendemain de la diffusion dimanche d'une vidéo d'exécution, dans laquelle le groupe jihadiste a également revendiqué la décapitation de l'otage américain Peter Kassig, enlevé il y a un an en Syrie.

Parmi les autres combattants apparaissant dans la vidéo à visage découvert, aucun d'entre eux n'a jusqu'à présent été formellement identifié. Certains d'entre eux ont un type occidental ou asiatique. Un journal belge a fait état de la possible implication d'un Belge parti combattre dans les rangs jihadistes en octobre 2012. Mais cette information n'a pas été confirmée par les autorités.

Le fait de montrer dans la vidéo des hommes à visage découvert est une "manière d'illustrer la composition internationale du groupe", a estimé Aymenn al-Tamimi, membre du Forum Moyen-Orient et expert des groupes jihadistes.

"Effet d'horreur"

Pour le président Hollande, l'EI cherche à "créer un effet d'horreur" avec ce message: "voyez (...) de quoi vos éventuels ressortissants seraient capables".

Suivant l'exemple de la France qui a choisi de désigner l'EI par "Daech", le ministre espagnol de l'Intérieur Jorge Fernandez Diez a souhaité que médias et experts utilisent aussi cet acronyme qui peut aussi être perçu en arabe phonétiquement comme le mot désignant "la chose qui écrase, qui piétine".

L'EI, qui comprend des centaines de combattants étrangers, s'est emparé de larges pans de territoire en Syrie et en Irak, où il sème la terreur.

La vidéo de dimanche semble en outre montrer le Britannique surnommé "Jihadi John" par les médias britanniques, qui apparaît masqué avec, à ses pieds, la tête décapitée de Peter Kassig.

La question des rançons

Cet homme ayant un fort accent de la banlieue de Londres est considéré comme l'assassin présumé de James Foley et Steven Sotloff, les deux journalistes américains décapités depuis la mi-août avec les humanitaires britanniques Alan Henning et David Haines.

Le président américain Barack Obama, qui a dénoncé avec force cette exécution, a ordonné un réexamen complet des procédures en cas de prises d'otages "terroristes à l'étranger". Contrairement à de nombreux autres pays, les Etats-Unis refusent le paiement de rançons en échange de la libération d'otages.

L'intransigeance de Washington n'est pas partagée par certains alliés européens, dont plusieurs auraient secrètement payé des millions de dollars pour faire libérer leurs otages, certains retenus par l'EI.

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