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Vincent C : la France dans sa poche, le Québec à conquérir (PHOTOS)

Vincent C : la France dans sa poche, le Québec à conquérir (PHOTOS)
Courtoisie

Bonne nouvelle pour le magicien Vincent C : les Français se l’arrachent, il multiplie les prestations sur le continent européen et il a même remporté un prix prestigieux, le Mandrake d’or, remis par l’Académie française des illusionnistes, à la fin octobre.

Maintenant, bonne nouvelle pour les Québécois : l’irrévérencieux garçon de 33 ans prévoit revenir à Montréal en février et commencer le rodage de son premier spectacle l’été prochain. Si tout va bien, le one man show devrait être officiellement lancé à la fin de 2015 ou au début de 2016. Épaulé par la boîte Encore Spectacle (Martin Matte, Mario Jean, Mike Ward, Adib Alkhalidey, Claudine Mercier), Vincent C compte nous en mettre plein la vue avec son style audacieux, trash et insolent, qui ne ressemble à celui d’aucun autre. On pourra en outre renouer avec lui sur une base régulière au petit écran, dans un projet qui sera dévoilé sous peu.

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Vincent C.

Vincent C.

«Depuis que j’ai 17 ans que je travaille là-dessus, confie l’artiste, en entrevue téléphonique depuis Paris. J’en ai fait, des shows! J’ai donné des séries de 200 spectacles par année pour enfants, j’ai été dans des maisons privées, j’ai fait de la micro-magie dans les restaurants. Pendant 10 ans, je me suis produit dans les bars, dans toutes sortes de conditions, autant à Rouyn Noranda qu’à Laval ou Montréal et en Ontario… Je pense que j’ai droit à ma petite place! Je travaille fort et, en ce moment, je récolte le fruit de mes efforts. Je suis très content. Pour moi, la magie est un hobby, qui est devenu une passion, qui est devenue mon métier…»

Fort Boyard

Même si Vincent C n’a pas encore la notoriété d’un Alain Choquette ou d’un Luc Langevin dans la Belle Province, sa bouille vous dit assurément quelque chose. En 2009, il épatait Normand Brathwaite dans un Gala Juste pour rire en utilisant une colombe comme missile dans un bazooka. Cette prouesse lui a valu le prix de la Révélation Juste pour rire : mention d’honneur. On l’a ensuite vu à l’œuvre dans quelques émissions de télévision, comme Un gars le soir, à V, ou Bar ouvert, à Télé-Québec. En 2013, il intégrait la troupe du Komedy Majik Cho, collectif réunissant des magiciens de partout dans le monde, mis en scène par Serge Denoncourt, animé par Arturo Brachetti, et présenté au Festival Juste pour rire. Depuis un an et demi, la bande du Komedy Majik Cho est d’ailleurs toujours active et suscite un grand intérêt chez nos cousins ; Brachetti et ses invités viennent de terminer un marathon de 40 représentations au Théâtre du Palais-Royal, à Paris, et s’apprêtent à poursuivre leur périple en Suisse et en Belgique jusqu’en février 2015.

Mais c’est véritablement dans les derniers mois que les astres se sont alignés pour Vincent C. Au printemps, un membre de la production de la mouture française de Fort Boyard a remarqué ses vidéos sur YouTube et l’a contacté pour lui proposer d’interpréter un personnage régulier du jeu.

Quelques semaines plus tard, il se retrouvait dans la vigie du célèbre fort, jadis occupée par le Père Fouras qui, lui, officie maintenant dans l’antre de l’imposante structure.

«Je faisais un tour de magie est les participants devant moi devaient essayer de deviner comment je m’y prenais, détaille Vincent C pour expliquer son rôle dans le fort. Il y avait quatre choix de réponses, tous plausibles. S’ils avaient la bonne réponse, je leur remettais une clé. S’ils ne l’avaient pas, je la gardais. Et ensuite, je leur ordonnais de quitter ma vigie à jamais!»

La diffusion de Fort Boyard sur France 2, en juillet et août, a aidé Vincent à accroître sa visibilité, et le principal intéressé a vu grimper en flèche son nombre d’abonnés sur Facebook.

Entre deux tours au Komedy Majik Cho, il est monté sur la scène du Théâtre de Dix Heures, propriété de Juste pour rire, à Paris, le temps de trois performances de 60 minutes, constituées exclusivement de matériel original, le 12 octobre, et le 3 et 4 novembre. Sans campagne de promotion agressive, il est parvenu à faire salle comble à chaque fois.

Mandrake d’or

Et le jeune homme ne s’assoit pas sur les lauriers. Dès qu’une plage se libère dans son horaire, il trouve une autre salle à aller charmer et faire rire, toujours dans le but de stimuler le bouche-à-oreille. En décembre, il s’arrêtera notamment au Festival du rire de Montreux et dans un événement corporatif à Nantes. Un passage au Jamel Comedy Club est également prévu.

«Dès que j’ai un peu de temps, j’essaie de donner d’autres spectacles et de me faire voir le plus possible. Il y a un petit buzz qui est bien agréable, en ce moment. Les gens veulent voir mes shows, et j’en profite pendant que c’est le temps», s’enthousiasme Vincent C.

Puis, le 20 octobre dernier est venue une confirmation du «buzz» qui se dessine autour de lui, lorsqu’on lui a octroyé le Mandrake d’or, trophée estimé en France comme l’équivalent d’un Oscar au cinéma, mais décerné aux magiciens. La récompense a été créée en 1990 par Gilles Arthur, réputé prestidigitateur français. Dans le passé, des sommités comme David Copperfield et Siegfried et Roy ont aussi reçu le Mandrake d’or.

«On n’a pas besoin de s’inscrire pour recevoir ce prix, explique Vincent C. L’Académie française des illusionnistes fouille et regarde ce qui émerge de la scène magique pendant l’année et choisit cinq ou six personnes. Les prix sont remis dans une soirée de gala où on fait nos numéros, et on reçoit ensuite nos statuettes.»

Non conventionnel

Un «ado de fond de ruelle». C’est ainsi que Vincent C. définit son personnage de scène, qui ne porte ni tuxedo ni haut-de-forme solennel, qui utilise un bâton de baseball en guise de baguette magique, qui s’amuse avec couteaux et bazookas et pour qui le vaudou n’a pas de secret.

«Il en a dedans, il sait où il s’en va et il ne se laisse pas écoeurer par les autres, résume Vincent en riant. C’est un personnage d’anti-magie, qui ne se prend pas au sérieux, qui s’habille comme monsieur et madame tout le monde. Mes techniques et mes bases sont les mêmes que celles de tous les magiciens ; je les ai juste enrobées dans un univers plus glauque et déjanté. Il n’y a rien de violent mais, visuellement, ça crée des réactions.»

Celui qui vit de son art depuis l’âge de 19 ans constate avec bonheur que ses méthodes non conventionnelles plaisent énormément aux Français.

«Les Parisiens sont déjà baveux un petit peu, s’esclaffe Vincent. Se faire remettre à leur place, ils aiment ça! Mais le deuxième degré est tellement clair ; j’ai juste l’air d’un gars qui ne veut pas se conformer aux trucs normaux, qui se fout de l’autorité, qui fait ses affaires. Un anarchiste qui fait ce qu’il veut dans une sorte d’innocence, qui ne se rend pas compte de ce qu’il dit et ce qu’il fait. Alors, les gens se demandent jusqu’où je vais aller. Pour eux, c’est frais, c’est nouveau…»

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