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Décapitation de Peter Kassig: le jihadiste français Maxime Hauchard identifié dans la vidéo

Décapitation de Peter Kassig: le jihadiste français Maxime Hauchard identifié dans la vidéo

Une vidéo qui a suscité l'effroi. Dimanche 16 novembre, l'Etat islamique (ou Daech) a revendiqué l'exécution de l'otage américain Peter Kassig. Sur la vidéo diffusée par l'organe médiatique de groupes jihadistes Al-Furqan, des combattants sont aussi montrés en train d'exécuter au moins 18 hommes présentés comme des soldats syriens.

Les images diffusées par le groupe ultra-radical montrent des jihadistes et des soldats marchant par deux, les uns derrières les autres. Les jihadistes se saisissent ensuite chacun d'un couteau avant de plaquer leur victime au sol et de la décapiter. Alors qu'un homme masqué (qui semble être le Britannique "Jihadi John") prend la parole pour revendiquer l'exécution de Peter Kassig, ces combattants agissent en revanche à visage découvert. Parmi eux, il pourrait bien y avoir un Français.

Interrogé par Le Figaro, le consultant international et spécialiste des questions de terrorisme Jean-Charles Brisard assure avoir reconnu "au moins" un Français sur cette vidéo, "un jeune homme de 22-23 ans, originaire de Normandie, qui est parti en Syrie en août 2013". Des informations qui concordent avec celles de BFMTV, qui explique que le ministère de l'Intérieur cherche à confirmer cette présence française.

Lundi 17 novembre, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a identifié l'homme comme étant "très probablement" "Maxime Hauchard, né en 1992". Selon BFMTV, il est visé par un mandat de recherche depuis le moins d'août.

Il "pourrait s'agir de Maxime Hauchard, né en 1992 originaire d'une localité du département de l'Eure et parti en Syrie en août 2013 après un séjour en Mauritanie en 2012", a affirmé le ministre de l'Intérieur, s'appuyant sur l'analyse de la vidéo diffusée dimanche et dans laquelle le groupe EI revendique également l'assassinat de l'otage Peter Kassig. Bernard Cazeneuve a également appelé les jeunes Français à "ouvrir les yeux" sur la "barbarie" de l'EI.

"La vidéo a été analysée par nos services de renseignement. Cette analyse tend à établir avec une très forte probabilité qu'un ressortissant français a pu participer directement à la commission de ces crimes abjects", a affirmé le ministre, place Beauvau.

"Au-delà de la condamnation de ces crimes innommables, j'appelle solennellement et avec gravité tous nos compatriotes et particulièrement les plus jeunes, qui sont la cible privilégiée de la propagande terroriste, à ouvrir les yeux sur la terrible réalité des actions de Daesh et de ses groupes affiliés qui asservissent, martyrisent et tuent", a affirmé le ministre. "Ces prêcheurs de haine doivent être regardés pour ce qu'ils sont: des criminels qui érigent en système la barbarie".

"Des vérifications sont en cours" pour déterminer si un deuxième Français originaire d'une grande ville de province pourraient également figurer parmi les bourreaux, a déclaré une source proche des services de renseignements.

Les services spécialisés sont convaincus de la participation de Français à des atrocités commises par l'organisation de l'Etat islamique ou d'autres groupes jihadistes. C'est notamment le cas pour un homme actuellement détenu, qui a confessé avoir pris part à des exactions, après son retour en France, a indiqué une source proche du dossier

Converti à l'islam puis radicalisé "seul sur Internet"

Comme l'affirme BFMTV sur son site, Maxime Hauchard se fait appeler Abou Abdallah Al Faransi. En juillet dernier, la chaîne avait interviewé via Skype Maxime Hauchard, 22 ans, parti faire le jihad en Syrie sous ce nom de guerre (voir la vidéo en haut de cet article). Originaire de Normandie, le jeune homme avait un casier judiciaire vierge avant son départ il y a quinze mois, précise BFMTV. D'éducation catholique, il se serait converti à l'islam puis radicalisé "seul sur Internet", à la surprise de ses proches qui le décrivaient comme "gentil" et "intéressé par la spiritualité".

"Ça fait toujours froid dans le dos. Il a tué quelqu'un, en voulant défendre ses idées, son point de vue il a tué quelqu'un. C'est pas la bonne manière de faire", témoigne un de ses amis sur RTL après les révélations de BFMTV et du Figaro. "Il buvait il faisait la fête, il était avec ses amis. Tout ce qu'il y a de plus normal", explique-t-il, estimant que "tout le monde a le droit d'avoir sa propre religion, ce n'est pas ça le problème mais juste que lui, il va dans l'extrémiste".

Abou Abdallah Al Faransi "est surveillé de très près par le renseignement", a expliqué Jean-Charles Brisard à BFMTV, tout en précisant qu'il y a eu "différentes communications sur les réseaux sociaux qui ont pu confirmer de manière implicite la participation d'au moins un Français à ce massacre". "Des vérifications sont en cours, cela pourrait prendre plusieurs jours", a indiqué le ministère de l'Intérieur au Figaro.

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