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« We are here, in 1969 » - John Fogerty au Centre Bell

« We are here, in 1969 » - John Fogerty au Centre Bell
NEW YORK, NY - JANUARY 31: John Fogerty performs at 'Howard Stern's Birthday Bash' presented by SiriusXM, produced by Howard Stern Productions at Hammerstein Ballroom on January 31, 2014 in New York City. (Photo by Larry Busacca/Getty Images for SiriusXM)
Larry Busacca via Getty Images
NEW YORK, NY - JANUARY 31: John Fogerty performs at 'Howard Stern's Birthday Bash' presented by SiriusXM, produced by Howard Stern Productions at Hammerstein Ballroom on January 31, 2014 in New York City. (Photo by Larry Busacca/Getty Images for SiriusXM)

Une vidéo aux couleurs vivantes du psychédélisme, de la drogue et de l’amour est projetée sur un immense écran sur l’avant-scène du Centre Bell, mercredi soir. En images, nous sommes au paroxysme de la carrière de Creedence Clearwater Revival (CCR), l’un des groupes américains les plus marquants dans l’histoire du rock. Coupe soudaine dans le montage : gros plan sur le jeune visage du guitariste et leader de la formation californienne John Fogerty, qui chantait alors Born on the Bayou, en 1969. Puis, tout disparaît comme dans un flash.

Boum, tout passe au vert lumineux et au son lourd. La nouvelle bande de Fogerty, 45 ans plus tard, interprète à sa façon (pas grand changements cela dit) le morceau dans l’amphithéâtre. Cette amorce, dont l’élan est convaincant, sera le point de départ d’un concert plongeant quelque 6000 spectateurs dans une sorte de cérémonie festive en l’honneur du bon vieux rock’n’roll enlevant et rassembleur qu’a produit le groupe durant son existence.

Fogerty est en grande forme dans sa chemise à carreaux. Pour un homme de 69 ans (le chiffre est donc souligné en gras dans le concept de cette tournée hommage à CCR), il a encore pas mal de chien. « We are here, in 1969. So let it roll », enverra-t-il après les dernières notes de Born on the Bayou.

Au cours de ce spectacle de plus de deux heures et d’une trentaine de morceaux, on constate que l’homme dispose d’une armada de succès, dont plusieurs ont fait chanter et danser les gens partout autour du globe. Sans oublier que Fogerty peut piger dans les plus populaires chansons écrites durant sa carrière solo (Mystic Highway, Joy of My Life, Hot Rod Heart, Centerfield), qui s’est entamée à la suite de la tumultueuse dissolution de CCR, en 1972. Le bonheur étant doublement grand de le voir rejouer les pièces qu’il a si longtemps boudées.

Up Around the Bend,Bad Moon Rising, Sweet Hitch-Hiker, Hey Tonight, Fortunate Son (wow !), Travelin’ Band, Long As I Can See the Light, Proud Mary, Have You Ever Seen thew Rain? et autres Ramble Tamble ont été autant de chansons de CCR envoyées avec conviction par Fogerty et ses musiciens (batterie, guitares, basse, congas, claviers).

Pour ajouter au sacré, Fogerty s’est permis de joueur Lodi (enregistrée en mars 1969) avec son fils, Shane. Postés sur une mini-scène installée à l’autre extrémité du parterre, au cœur de la foule, ils ont fait chanter leurs guitares électriques sur cette populaire pièce aux sonorités country.

Et pour ajouter de la magnificence, le chanteur a rendu hommage au talent de quelques autres grands de la musique : Huddie « Leadbelly » Ledbetter (Midnight Special), Marvin Gaye (I Heard It Through the Grapevine), Little Richard (Good Golly Miss Molly) Ray Charles (The Night Time Is the Right Time), Dale Hawkins (l’incomparable Susie Q) ou encore Gary U.S. Bonds (superbe interprétation énergique de New Orleans).

Pour se gâter, il a par ailleurs livré un sympathique monologue sur son impressionnante collection de guitares. « I always say, just one more », a-t-il affirmé en voulant faussement justifier sa passion pour cet instrument. Ce sera la valse des Rickenbaker et autres Telecaster, bonifiée de plusieurs anecdotes au sujet de leurs sonorités respectives.

L’année

Dans le premier tiers du concert, la légende a expliqué que l’année 1969 avait été marquée par de grands événéments de l’histoire de l’humanité : un homme a marché pour la première fois sur la lune, John Lennon et Yoko Ono ont tenu leur fameux bed-in à l’hôtel Queen Elizabeth de Montréal pour protester notamment contre la guerre qui fait rage au Vietnam… « Mais il y a plus, CCR a joué dans un festival qui s’appelait Woodstock ! »

« Après de nombreux problèmes techniques, Grateful Dead (il laissera aussi comprendre que les effluves de pot étaient en apesanteur permanente dans cette foule d’un demi-million de boomers, y compris backstage) a laissé sa place à CCR… à 2 h 30 du matin... Les spectateurs étaient à peu près tous comme nous, excepté qu’ils étaient nus et pour la plupart à moitié endormis ! Dans la foule, un homme a crié » " T’inquiète pas, on est avec toi " », Fogerty imitant la voix d’un homme vraiment sous l’effet de substances hallucinogènes. « Après le show, je suis rentré chez moi et j’ai écrit cette chanson »…

Il a envoyé la magnifique Who'll Stop the Rain.

C’est souvent malaisant d’assister à ces concerts dans lesquels de vieilles stars du rock revisitent leur matériel de la belle époque. Parfois, la proposition ne se remet pas bien du décalage puis provoque un étrange et déstabilisant retour vers le futur, pour le spectateur du moins. Mercredi soir, au Centre Bell, John Fogerty a toutefois remporté son pari avec brio. Le rock de Creedence Clearwater Revival survit farouchement au temps.

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