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La Ville de Montréal provoque la colère de ses pompiers

Montréal provoque la colère de ses pompiers avec une requête pour outrage au tribunal
Radio-Canada

« Un acte de provocation inqualifiable qui ne cherche qu'à miner davantage le climat de travail pourri à la ville de Montréal », a déclaré le président de l'Association des pompiers de Montréal, Ronald Martin, au sujet de la requête pour outrage au tribunal déposée mardi par la Ville de Montréal à leur endroit.

La Ville reproche aux pompiers de ralentir délibérément le temps de réponse aux appels d'urgence pour dénoncer le projet de loi 3 sur les régimes de retraite. Elle a déposé une requête en Cour supérieure affirmant que le temps de réponse des pompiers demeure trop élevé, malgré une ordonnance de la Commission des relations du travail rendue en septembre. Les parties sont convoquées en cour le 28 novembre.

La manoeuvre judiciaire de la Ville vise à faire pression sur les pompiers, selon M. Martin, qui réitère que le syndicat n'a jamais demandé à ses membres de « lever le pied » et d'allonger le temps de réponse lors de leurs interventions.

M. Martin soutient que les pompiers s'apprêtaient à exprimer leur point de vue sur les reproches qu'on leur adresse au sujet des temps de réponse. La requête judiciaire les empêchera toutefois de le faire.

Le président de l'Association des pompiers de Montréal, qui dit ne pas avoir accès aux statistiques dénoncées par l'administration Coderre, souligne avoir tenté d'obtenir des précisions sur le calcul des temps de réponse, mais la Ville n'a jamais répondu à ses questions.

« On n'est pas surpris, c'est le style de gestion que la Ville veut prendre, des contestations judiciaires. » — Ronald Martin

Le président du syndicat estime que la Ville compromet ainsi un éventuel rétablissement de relations de travail saines, dans un avenir rapproché, entre les deux parties. « En clair, l'attitude condescendante et bêtement suffisante de l'administration Coderre-Marcoux vient de mettre la hache dans ce qui pouvait subsister de la paix industrielle qui avait pourtant été signée pour une période de 8 ans, en 2010, en toute bonne foi », a déclaré M. Martin par voie de communiqué.

« C'est un quasi-retour au Duplessisme. » — Ronald Martin

S'en remettant à la « sagesse du Tribunal », M. Martin soutient que la preuve que présentera le syndicat fera « tomber les masques de l'hypocrisie de l'administration montréalaise quant aux véritables motivations qui sont les siennes dans ce dossier chaud ».

L'audience devant le CRT

En septembre dernier, l'administration montréalaise et ses pompiers avaient participé à une audience publique devant la Commission des relations de travail (CRT). L'administration reprochait alors au Service de sécurité incendie d'imposer des délais de réponse plus longs depuis le début du conflit sur les régimes de retraite. De son côté le syndicat avait nié avoir envoyé un mot d'ordre en ce sens.

La CRT avait donné raison à la Ville de Montréal et sommé les pompiers de répondre sans délai aux appels d'urgence. Les pompiers avaient porté en appel cette décision de la CRT, mais cette dernière avait refusé d'entendre la cause.

La contestation du projet de loi 3 sur les régimes de retraite a provoqué des heurts entre les pompiers, les policiers, de même que d'autres employés municipaux et la Ville de Montréal.

La Ville a également déposé une poursuite de 12,85 millions de dollars contre la Fraternité des policiers de Montréal, qu'elle accuse de donner moins de contraventions pour protester contre le projet de loi 3.

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