Pierre Karl Péladeau n'entend pas se laisser intimider par la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), qui menace de noyauter le PQ pour bloquer son élection éventuelle à la tête du parti.
Les vice-présidents de la FTQ doivent décider à la fin du mois, le 26 novembre, s'ils vont de l'avant ou pas avec ce projet.
Le syndicat a indiqué la semaine dernière qu'il souhaite que le PQ demeure un parti de centre-gauche préoccupé par le sort des travailleurs, et il ne croit pas que ce soit possible avec, à sa tête, le « champion des conflits de travail », comme l'a surnommé la FTQ.
Or, M. Péladeau ne semble pas apprécier cette réputation d'un patron de presse impitoyable, antisyndical, responsable d'avoir décrété « 14 lock-out » dans ses entreprises. Il s'en est défendu sur sa page Facebook mardi soir.
« La vérité, c'est qu'il y a eu 3 conflits durant les 14 années où j'ai eu le privilège de diriger Québecor [au Journal de Montréal, au Journal de Québec et chez Vidéotron] », écrit-il, dans un long message adressé au président de la FTQ, Daniel Boyer.
Il explique vouloir lui raconter la « vraie histoire des 14 lock-out ».
Pierre Karl Péladeau commence avec le conflit en 2002 chez Vidéotron, une entreprise qui, selon lui, « requérait un changement de culture », puisque « tous les clients se plaignaient du service ». Il se félicite aujourd'hui que la restructuration a permis de créer de 5000 nouveaux emplois ces neuf dernières années.
Il se penche ensuite sur le lock-out au Journal de Montréal, qui a duré plus de deux ans. Selon lui, il n'avait pas le choix d'agir alors que la presse écrite était à un tournant. Il en prend pour preuve les nombreuses réductions d'effectifs dans les médias de partout dans le monde.
« Selon M. Boyer, j'aurais commis une erreur d'anticiper le renversement de situation et demandé des aménagements à une convention collective d'une autre époque ponctuée de dispositions comme la semaine de 4 jours, 6 semaines de vacances payées à temps double [...] », écrit-il.
Il s'en prend aussi aux syndicats. À la CSN notamment qui selon lui, durant ce conflit, « a préféré siphonner le fonds de grève recueilli durant les 30 années précédentes plutôt que pourvoir à cette fameuse solidarité que l'on entendait sur les lignes de piquetage ».
Il s'attaque aussi à la FTQ en rappelant les actes de vandalisme commis par des syndiqués durant le conflit chez Vidéotron.
Le député péquiste de St-Jérôme termine en disant espérer que la FTQ et sa direction « vont évoluer » pour « que nous puissions faire du Québec un pays ».
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