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Zaz chante «Paris» (ENTREVUE/ VIDÉO)

Zaz chante «Paris» (ENTREVUE/ VIDÉO)
Yann Orhan

En quelques années seulement, la chanteuse française Isabelle Gefroy est devenue une véritable vedette internationale de la pop. Après avoir vendu plus de deux millions d’exemplaires de ses deux premiers disques, elle s’offre une parenthèse en proposant un album concept intitulé Paris, qui rend hommage à la ville lumière. Le Huffington Post Québec lui a posé quelques questions à la veille de la parution de son troisième disque, qui a lieu aujourd’hui, le 10 novembre.

Accompagnée de Quincy Jones à la réalisation de trois morceaux et entourée d’un big band, la femme de 33 ans revient à la charge avec un disque renfermant 12 reprises et une chanson originale. Dans une ambiance bon enfant, elle flirte avec différentes époques et différents genres. Sur des airs de jazz, de manouche ou de gospel, Zaz s’est faite plaisir. Elle propose par ailleurs des duos avec Charles Aznavour, Thomas Dutronc et la Montréalaise Nikki Yanofsky.

Huffington Post Québec: Pour faire un album qui rend hommage à Paris, il est préférable d’y vivre, n’est-ce pas?

Zaz : Tout à fait. J’ai appris à aimer Paris. J’ai un pied à terre dans la ville et j’y habite de manière ponctuelle. Bien que je faisais de la musique depuis une dizaine d’années, c’est à mon arrivée dans la capitale que ma carrière a pris vraiment son envol. Au plan médiatique, disons. Merci Paris!

C’était donc assez naturel?

Oui. Tout le monde s’est emballé durant une discussion d’équipe. On jasait de ce que j’avais envie de proposer pour un prochain album. Je voulais vraiment faire du jazz. J’ai dit aussi que de nombreux fans me parlaient souvent d’un disque de reprises de chanson française… Et cette idée de rendre hommage à Paris est venue. Je trouvais que c’était du bonbon.

Le ton est très jovialiste sur l’album. Sur le morceau Dans mon Paris, le texte effleure « les touristes, les cartes postales et les clichés ». Est-ce une façon bien a vous de justement mettre cartes sur table et ainsi éviter les commentaires désobligeants à l’égard d’un tel disque concept ?

Haha! Inconsciemment, peut-être. Dans mon Paris est la seule composition de l’album, en tout cas. J’ai surtout voulu affirmer que Paris, au-delà des Champs Élysées, à bien davantage à offrir. Il faut s’aventurer dans cette magnifique ville et s’y perdre. Il y a tellement à découvrir. J’aime autant le côté populaire et diversifié du 20e (arrondissement), que la beauté des quais du canal Saint-Martin. J’aime bien aussi le quartier de Belleville…

La plupart des morceaux retenus pour le disque sont assez vieux. Était-ce recherché au débat?

Oui. Mais ça s’est avéré assez progressif. Je trouve que certaines chansons originales sont de véritables chefs-d’œuvre. C’était un plaisir de les retrouver pour un album.

Était-ce ardu de mettre ces anciens morceaux dans un contexte plus contemporain?

Non, pas vraiment. On a travaillé beaucoup sur les arrangements, bien entendu. J’ai mis de ma couleur un peu partout. De toute manière, ils sont complètement d’actualité. Ce sont pour la majorité des chansons très rebelles pour l’époque. Paris, pour moi, c’est d’abord la liberté, le bon goût, l’esthétisme. Aujourd’hui, on dirait que l’on entend parler que de morosité. Il y a une pensée unique envahissante, comme si nous devions absolument mettre la joie et l’épanouissement de côté au profit de la peur et de la réussite financière. Puis, on se prend vraiment trop au sérieux...

Ça va, Zaz ?

Absolument ! (rires) J’ai tendance à m’emporter quand je parle de ces thèmes. Mais ouais, ça va très bien. Sans soucis.

Pourquoi le réalisateur Quincy Jones?

Parce que c’est un génie. Il sait tellement bien s’y prendre pour rendre le jazz accessible. Je le respecte énormément. J’avais déjà formulé l’envie de travailler avec lui il y a quelques années, mais son équipe n’avait pas donné réponse. Cette fois, il a accepté. Il a une superbe énergie. Il adore faire de la musique. Et son bras droit, John Clayton, il était toujours rempli d’enthousiasme.

À quoi ressemblait le groupe de collaborateurs musiciens?

C’était un big band européen. J’ai travaillé en studio avec eux durant six jours. C’était beaucoup de boulot, mais j’étais parfaitement dans mon élément avec tous ces musiciens de jazz.

Avez-vous travaillé à la musique?

Oui. Il y a d’ailleurs eu un gros travail de pré-production. Tout le long de l’enregistrement en studio, j’aimais bien m’investir dans les arrangements, les ambiances et tout.

Charles Aznavour, Thomas Dutronc et Nikki Yanofsky sont des choix personnels?

En ce qui concerne Aznavour, oui. Nous nous sommes rencontrés une première fois sur un plateau de télé. Il était si gentil. On a rapidement développé des affinités l’un pour l’autre. Plus tard, je lui ai proposé une collabo et il a dit oui, sans hésiter. J’étais ravie. C’est une icône de la chanson française et il aime le jazz. Quant à Thomas, je le connais aussi depuis quelques années. On se voit au moins une fois l’an pour les Enfoirés (regroupement d’artistes), une association caritative des Restos du Cœur, crée par Coluche. Il était incontournable pour faire le style manouche. Du côté de Nikki, c’est Quincy Jones qui m’a recommandé cette chanteuse. Il travaille avec elle. Nos voix, si différentes, s’accordent parfaitement bien, je trouve.

Outre Paris, quelle serait l’autre capitale qui mériterait autant d’amour de votre part? En terme de passion ou de fascination?

Oh, ce n’est pas facile comme question ! Il existe une belle capitale dans plusieurs pays du monde… Je dirais New York. Elle a quelque chose qui inspire autant que Paris. Ça brasse du monde. Ça brasse de la culture. C’est extrêmement vivant et stimulant comme ville. En plus, elle a cette femme de la liberté! (Rires)

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