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«Pour le plaisir» à Radio-Canada : déjà 1000 bougies... dans l'harmonie (PHOTOS)

«Pour le plaisir» à Radio-Canada : déjà 1000 bougies (PHOTOS)
Radio-Canada

C’est presque difficile à croire : en huit ans et 1000 éditions de Pour le plaisir, cap qu’ils franchiront ce lundi, France Castel et Michel Barrette n’ont jamais eu la moindre querelle, la moindre confrontation, le moindre différend.

«Je pense que, si ce duo-là a duré pendant 1000 émissions, sans se crêper le chignon une seule fois, c’est parce que ces gens-là ont été vrais, juge Luc Rousseau, producteur chez Zone 3 et co-concepteur de Pour le plaisir avec Ève Déziel. France et Michel n’ont jamais joué de game. C’est ce qui leur a permis de tenir la route pendant tout ce temps.»

«Ce sont deux vedettes établies. Ils auraient pu se pogner! On en connaît, des duos d’animateurs qui étaient en guerre après deux semaines, il y en a eu dans le passé. Mais nous, en 1000 épisodes, ce n’est jamais arrivé.»

France Castel et Michel Barrette affichent en effet une complicité qui n’est aucunement simulée. Quelques minutes avant d’enregistrer leur 1000e rendez-vous, mardi dernier, les deux amis étaient excités comme des enfants et ont partagé leur enthousiasme aux journalistes venus les rencontrer. Ils n’avaient alors aucune idée des surprises qui les attendaient.

Maintenant que le tournage est complété, on peut dévoiler que France Beaudoin, Alex Perron, Jérémy Demay, Benoît Brière et les Denis Drolet étaient tous présents pour rendre hommage aux deux piliers de Pour le plaisir, à qui le chef Giovanni Apollo avait aussi préparé un gâteau spécial pour l’occasion. Judi Richards et ses filles, les quatre fils de Michel et un chœur composé de tous les collaborateurs de Pour le plaisir ont pour leur part assuré la portion musicale de cette sympathique fête. Vous verrez le résultat lundi, à 12h30, à Radio-Canada.

«Je n’en reviens pas qu’on soit encore là après 1000 shows, s’est extasié Michel Barrette, avec sa sincérité habituelle. J’ai l’impression qu’on a commencé l’an dernier. Ce que je retiens de ces années, sans jeu de mots, c’est le plaisir qu’on a à travailler ensemble, avec toute l’équipe. C’est un peu cliché, mais on est comme une belle gang de fous lâchés lousse, sans trop de censure, qui ont du fun.»

Vérité et proximité

Avant que Radio-Canada ne leur propose de piloter Pour le plaisir, France Castel et Michel Barrette n’avaient jamais travaillé ensemble. Ils s’étaient croisés à quelques reprises sur le plateau de Scoop sans jamais partager de scènes, et France avait interviewé Michel deux ou trois fois à Deux filles le matin, mais sans plus.

Or, tant Zone 3 que Radio-Canada tenaient à les jumeler eux, et personne d’autre, pour cette tribune du midi sans prétention, où humour, discussions, chansons et cuisine se côtoient dans une atmosphère légère et bon enfant.

«Le public aime France en raison de sa proximité avec les gens, explique Luc Rousseau. Elle est sincère et vraie, elle n’a pas de filtre. Ce qu’elle pense, elle le dit. Une fois, Pauline Martin était venue nous voir, et elle avait perdu beaucoup de poids. Au lieu de lui dire : «Tu as donc bien l’air en forme!», France lui a dit : «Tu as donc bien désoufflé!» France n’a vraiment aucun filtre, et c’est comme ça que les gens la connaissent et l’aiment.»

«Et Michel est un rassembleur, un conteur. Il va chercher les gens un à un en leur racontant des histoires. On a pris le pari d’unir ces deux personnes-là, et c’a super bien marché», se félicite encore Luc Rousseau.

Au début, Michel n’était pas certain de vouloir se lancer dans l’aventure quotidienne que représentait Pour le plaisir. Il s’est fait tirer l’oreille jusqu’à ce que France ne lui téléphone pour le convaincre. À la fin de l’été 2007, le tandem animait avec grand succès, devant artistes et médias, le lancement de programmation d’automne de Radio-Canada, et entrait en ondes quelques jours plus tard, dans la première semaine de septembre. Depuis, Pour le plaisir maintient son auditoire à 150 000 téléspectateurs par jour, environ, ce qui équivaut à entre 12% et 15% de parts de marché.

«C’a pris trois émissions pour se placer, se souvient France Castel. On connaît beaucoup les clichés liés à Michel Barrette, on connaît le «gars de chars», mais moi, j’ai découvert un homme plus complet que ce que j’avais en tête. Je le voyais un peu à travers ses rôles ; Michel est un érudit. Il connaît plein d’affaires, il lit beaucoup. Il a une culture extraordinaire. Il a son personnage, mais il a aussi une grande sensibilité. On s’approfondit d’année en année, lui et moi! (rires)».

«Moi, mon fun, c’est de faire rire France, de la faire réagir, renchérit Michel Barrette. Et ça marche. Les gens sentent la vérité, et je pense qu’ils sentent la vérité dans nos rapports, à elle et moi. On ne fait pas semblant de s’aimer et d’avoir du fun ; on en a pour vrai. On peut faire semblant pendant une semaine ou deux, mais pas pendant huit ans ou mille émissions! (rires) France est une bombe de vérité. Avec elle, il n’y a jamais de faux fuyant. Quand on dit : «What you see is what you get», on ne peut pas avoir de meilleur exemple que ça.»

Moderne et déjanté

En créant Pour le plaisir, Radio-Canada et Zone 3 s’étaient fixé le mandat de rejoindre une tranche d’âge précise, celle des baby-boomers, dans une formule simple, accessible, amusante et sans flafla.

«On voulait ramasser deux complices et partager du plaisir aux gens à la maison, sans retenue, sans complications, indique Luc Rousseau. On voulait faire quelque chose d’honnête et de vrai.»

«C’est merveilleux que les gens de notre génération aient une place et soient reconnus», souligne France Castel.

«On n’a pas une ambiance de 1943, précise Michel Barrette. Ça groove, il se passe quelque chose. Les animateurs n’ont pas 20 ans… Mais on donne l’impression d’en avoir 12, parce qu’on est tellement déjantés! Ici, c’est un endroit sans prétention, où les invités n’ont jamais l’impression qu’ils seront mis en boîte, parce qu’on a juste du plaisir.»

Parmi leurs plus belles entrevues menées dans le cadre de Pour le plaisir, Michel Barrette et France Castel citent les noms de Michel Fugain, Dick Rivers, Loreena McKennitt, Bobby Bazini et… Lucian Bute dans le cas de madame. «Il m’a donné des chaleurs!», s’esclaffe-t-elle sans timidité. Sur leur liste d’invités rêvés figurent notamment Julie Snyder et Pierre Karl Péladeau. D’ailleurs, ils s’enorgueillissent vivement de n’entretenir aucune guerre de réseaux et n’hésitent pas à mentionner à la caméra tous les projets de ceux qui leur rendent visite, incluant ceux diffusés ailleurs qu’à Radio-Canada.

Tous les segments de Pour le plaisir sont filmés devant public, au Studio 48 de Radio-Canada, deux ou trois jours avant d’être présentés à la télévision. Cette année, pour la première fois, le happening de 90 minutes tient l’antenne quatre jours par semaine ; la case du vendredi est occupée par une rediffusion.

«J’espère qu’on va finir en marchette!», a badiné France Castel en guise de conclusion, avant de regagner son décor avec son pote Michel Barrette.

La 1000e de Pour le plaisir est présentée ce lundi, 10 novembre, à 12h30 (en rediffusion à 23h), à Radio-Canada.

Pour le plaisir

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