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« Un homme »: Coup de cœur pour Albin de la Simone (ENTREVUE)

« Un homme »: Coup de cœur pour Albin de la Simone (ENTREVUE)
Courtoisie

Le chanteur et musicien français Albin de la Simone, qui a notamment collaboré avec Iggy Pop, Vanessa Paradis, M ou encore le montréalais Pierre Lapointe, propose à compter de ce jeudi une mini-tournée québécoise, armé de son raffiné et sensible album intitulé Un homme. Une journée avant sa montée sur la scène de L’Astral dans le cadre de Coup de cœur francophone le 7 novembre, à Montréal, Le Huffington Post Québec a rencontré l’homme de 44 ans.

Sans hésiter, on peut en effet affirmer que ce chansonnier est en plein contrôle de son art. Son quatrième disque est une belle réussite. Un homme est intelligemment fabriqué, rempli de nuances, de délicatesses et de complexités. Exit le rock (qu’il a néanmoins joué pour d’autres) et les sentiments découpés carré. Ici, l’ambiance est intimiste et agrémentée d’humour circonspect. C’est aussi le cas en concert.

Cet album semble jusqu’à ce jour le point culminant d’une carrière professionnelle qui a commencé il y a plus de 20 ans. Il a été reçu avec grand respect à sa parution l’an dernier. Même constat dans les différentes salles d’Europe et du Québec, où Albin de la Simone a depuis convaincu la grande majorité des spectateurs et des critiques, dans des salles qui ne dépasse jamais 700 personnes. Car, l’amplification de la voix et des instruments est au stricte minimum. « J’aime aller chercher les gens autrement », explique le chanteur.

Cet automne, Albin de la Simone boucle la boucle d’un cycle scénique qui l’a ravi. Après cinq autres spectacles en France, avant la mi-décembre, « il tombera en jachère ». Pour écrire son prochain disque.

Plus près pour aller plus loin

Parmi tous les éloges, Albin de la Simone a été nommé aux Prix de la Victoire grâce à son album Un homme.

« C’est l’équivalent de l’ADISQ chez vous, dit-il avec humilité. Cet album a résonné pas mal. Ça été exponentiel. Il a reçu beaucoup plus d’attention que mes disques précédents. Il a eu des commentaires plus chaleureux, aussi, en général. C’est super, parce que c’est un album sur lequel je me suis plus resserré. J’ai eu envie d’être plus intime. Au départ, j’ai cru que ça m’amènerait moins loin. Mais bon, je m’étais dis tant pis, j’ai besoin d’être comme ça. En fait, c’est tout le contraire qui s’est passé… C’est rigolo, plus j’ai été fidèle à cette intimité, ce truc en dedans de moi, plus ça s’est étendu. »

Au dire d’Albin de la Simone, ce n’est pas vraiment une transformation, mais plutôt une acceptation naturelle de ce qu’il est vraiment comme individu et artiste.

« Le défi était plutôt de trouver un centre, un équilibre. C’est plus une histoire de maturité que de véritable changement. Après, on en reparlera dans cinq ans ! J’ai déjà dit, en effet, que je n’étais pas dans le bon costume ou encore que j’étais monté à l’envers. Depuis, on m’a souvent souligné cette phrase. J’ai vraiment commencé à l’envers. Je veux dire dans ma carrière solo. Mon père jouait du jazz comme à l’époque d’Armstrong et tout ça. Certainement pour l’emmerder et me faire aimer de lui en même temps, j’ai fait du jazz contemporain durant dix ans. Ce n’était qu’un fantasme au fond. Il fallait que je me débarrasse de ça. Comme à l’époque où j’ai voulu faire de la musique plus musclée, avec des guitares électriques et tout. »

Après avoir vécu quelques-uns de ses fantasmes artistiques, Albin de la Simone s’est rendu compte, notamment en travaillant auprès d’autres créateurs comme Vanessa Paradis et Iggy Pop, qu’il n’était pas au bon endroit pour sa propre démarche professionnelle.

« J’ai mis du temps à comprendre que j’avais fait des choix pour les mauvaises raisons. Finalement, j’ai trouvé mon chemin. Tant mieux si tout ce cheminement, qui a débuté il y a cinq ans, toutes ces collaborations sur scène ou en studio ont pu permettre cette évolution, d’arriver à Un homme. »

« Je me suis rendu compte que je pouvais faire de la chanson comme Arthur H, M ou Katerine. Je veux dire un genre d’artiste qui mélange la musique soignée, des textes travaillés, la délicatesse et la pop. J’ai mis longtemps à comprendre quelque chose que je ressentais pour les autres musiciens et chanteurs. »

Pour les spectacles au Québec et à Toronto, Albin de la Simone s’est associé à deux violoncellistes québécoises du collectif Mommies on the run, Mélanie Vaugeois et Annie Gadbois. « J’ai rencontré ces personnes grâce à Stéphanie Lapointe, avec qui j’ai collaboré (il a joué du clavier sur trois morceaux) pour son récent disque. Je commence à connaître pas mal de gens, ici. Montréal est clairement la ville que je connais la mieux après Paris. Le feeling passe bien entre moi et le Québec. »

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