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Stephen Harper s'apprête à partir pour la Chine dans un climat tendu

Stephen Harper en Chine dans un climat tendu
Canadian Prime Minister Stephen Harper attends a joint press conference with Palestinian President Mahmoud Abbas, at Abbas's headquarters, in the West Bank city of Ramallah, Monday, Jan. 20, 2014. (AP Photo/Nasser Nasser)
ASSOCIATED PRESS
Canadian Prime Minister Stephen Harper attends a joint press conference with Palestinian President Mahmoud Abbas, at Abbas's headquarters, in the West Bank city of Ramallah, Monday, Jan. 20, 2014. (AP Photo/Nasser Nasser)

Le premier ministre Stephen Harper s'envolera pour la Chine, à la fin de la semaine, alors que les conservateurs sont très divisés quant à l'attitude à adopter face au deuxième partenaire commercial du Canada.

M. Harper avait organisé la semaine dernière une séance de photos avec l'ambassadeur de Chine, pour annoncer sa troisième visite dans ce pays, répondant ainsi à une vieille demande du président Xi Jinping. Mais cette rencontre enjouée offrait un contraste marqué avec le climat tendu qui règne entre les deux pays depuis quelques temps, et qui a peut-être même retardé cette visite.

"Je crois que l'invitation était sur la table depuis un an et demi, mais la décision n'a été prise que tout récemment (...) ce qui est très inhabituel", a estimé Paul Evans, professeur de relations internationales à l'université de Colombie-Britannique.

Depuis la dernière visite de M. Harper dans ce pays en 2012, les conservateurs ont restreint les investissements d'une société d'État chinoise dans l'industrie des sables bitumineux en Alberta, et n'ont toujours pas répondu à l'invitation de Pékin de négocier un accord de libre-échange. Le gouvernement conservateur a ensuite mis du temps à ratifier l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers.

Le climat s'est envenimé davantage, au cours des derniers mois, lorsque le premier ministre Harper a accusé les Chinois d'avoir mené une cyberattaque au Conseil national de recherches du Canada. Pékin a ensuite porté des accusations d'espionnage contre un couple de Canadiens vivant en Chine.

Ces irritants auraient normalement dû être réglés par les voies diplomatiques traditionnelles, estime le professeur Evans, mais la décision du premier ministre Harper de porter lui-même haut et fort les accusations d'espionnage contre la Chine démontre à quel point le statut de ce pays divise les conservateurs, selon lui.

Ainsi, l'influent ministre Jason Kenney exprimait des doutes, le printemps dernier, sur la nécessité de tisser des liens plus étroits avec la Chine. Plusieurs autres ministres estiment que la Chine "est un pays totalitaire, sans foi, qui dispose d'armes nucléaires pointées sur nous", soutient M. Evans.

"La Chine constitue un dossier difficile pour n'importe-quel gouvernement (...) Mais au Canada, une partie importante du cabinet, du caucus et de la base conservatrice a une opinion très négative de la Chine."

Une source proche du gouvernement, qui a requis l'anonymat, a indiqué que le premier ministre Harper évoquera la question des droits de la personne lors de "dialogues francs" avec les dirigeants chinois "sur la gouvernance, l'état de droit et la démocratie, des valeurs qui nous définissent en tant que Canadiens".

Mais l'agenda de la visite officielle du premier ministre en Chine est par ailleurs fortement orienté vers son volet économique et commercial. M. Harper dirigera d'abord vendredi et samedi une délégation de gens d'affaires canadiens dans la ville industrielle de Hangzhou. Il sera ensuite dans la capitale pour deux autres jours de rencontres.

Il participera enfin à la première journée de travaux du sommet de l'APEC (Coopération économique de la zone Asie-Pacifique) le 10 novembre, avant de rentrer rapidement à Ottawa afin d'être présent, le 11, aux cérémonies du jour du Souvenir, qui revêtiront cette année un caractère particulier suite aux attentats des 20 et 22 octobre.

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