Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Informatique: abandonné par Coiteux, Jean-Guy Lemieux remet sa démission

Démission du grand patron de l'informatique au Québec, Jean-Guy Lemieux
Don Farrall via Getty Images

QUÉBEC - Un mois et demi après avoir été nommé par le gouvernement Couillard, le grand patron de l'informatique au Québec, Jean-Guy Lemieux, abandonne ses fonctions.

Les apparences de conflit d'intérêts ont coûté son poste à M. Lemieux qui a remis sa démission mercredi au président du Conseil du trésor, Martin Coiteux.

«Le mandat que je confie, que le gouvernement confie à la personne qui dirige les projets informatiques est un mandat de redressement extrêmement ambitieux. Pour cela, la personne qui dirige a besoin d'avoir toute la confiance nécessaire pour exercer sa tâche. Compte tenu des apparences de conflit d'intérêts, M. Lemieux m'a offert ce matin sa démission, démission que j'ai acceptée», a déclaré le ministre Coiteux à l'Assemblée nationale.

Entraîné dans le tourbillon de la controverse, M. Lemieux a conclu qu'il ne jouissait pas d'un niveau de confiance requis pour exercer ses fonctions, a précisé un peu plus tard le ministre en point de presse.

«M. Lemieux a jugé qu'il n'était pas en mesure de s'acquitter de cette tâche parce qu'il avait un problème de confiance, pas seulement la confiance que je pouvais avoir envers lui, mais la confiance de l'ensemble des Québécois», a-t-il dit.

Nommé président-directeur général du Centre de services partagés du Québec et dirigeant principal de l'information (DPI) le 17 septembre, M. Lemieux avait pour mandat de conseiller le gouvernement en matière d'acquisitions en informatique. Les responsabilités associées à cette fonction sont lourdes: Québec dépense 3 milliards $ par an en projets informatiques.

Or, M. Lemieux est le frère de Claude Lemieux, vice-président à Québec de la firme informatique CGI, l'un des principaux fournisseurs de l'État avec des contrats de dizaines de millions de dollars par année.

Le ministre Coiteux, qui avait jusqu'ici défendu la nomination de M. Lemieux tout en sachant que son frère était au service de CGI, a évoqué un «fait nouveau» pour justifier le départ du haut-fonctionnaire.

«Au cours des 24 dernières heures, j'ai appris qu'au moment où il était à la RAMQ, il n'avait pas déclaré de manière officielle sa situation par rapport à son frère à CGI. Bien que j'ai absolument aucune indication qu'il ait pu dans les faits se mettre dans une situation de conflit d'intérêts, disons que ça ajoute à la perception d'apparence de conflit d'intérêts», a-t-il souligné.

Avant de prendre les commandes du dossier informatique de l'État, M. Lemieux occupait le poste de vice-président à l'administration et à la gestion de l'information à la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ).

Comme il s'agit d'un fonctionnaire bénéficiant de la sécurité d'emploi, M. Lemieux sera reclassé ailleurs dans la fonction publique. Ses émoluments sont de 197 032 $ par année.

En Chambre, la Coalition avenir Québec a soulevé des doutes sur le jugement du président du Conseil du trésor.

Au moment où les voix s'élevaient pour réclamer plus de rigueur dans les dépenses informatiques, le ministre Coiteux désignait à la barre le frère d'un dirigeant de l'une des trois grandes firmes qui transigent avec l'État, a dénoncé le chef caquiste, François Legault.

«Est-ce que le président du Conseil du trésor peut se rendre enfin à l'évidence puis reconnaître que c'était une erreur de nommer M. Lemieux comme grand patron de l'informatique?», a-t-il lancé, sans obtenir la réponse voulue.

INOLTRE SU HUFFPOST

L'affaire Bolduc

11 controverses du gouvernement Couillard

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.