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«Moi et l'autre» de Talia Hallmona: Explorer le flou (ENTREVUE/ VIDÉO)

«Moi et l'autre» de Talia Hallmona: Explorer le flou (ENTREVUE/ VIDÉO)

À Montréal, le multiculturalisme fait partie du quotidien, presque du décor, de ses habitants. Enfin, pour certains. Pour Talia Hallmona, dramaturge et comédienne d'origine égyptienne, italienne et grecque vivant au Québec depuis ses huit ans, c'est plus complexe. Dans Moi et l'autre, pièce autofictionnelle qui sera présentée au Théâtre Aux Écuries du 28 octobre au 8 novembre, l'artiste explore sa relation à l'identité. À son identité.

La prémisse de la pièce écrite à quatre mains avec Pascal Brullemans et mise en scène par Michel-Maxime Legault est simple: sur scène, Talia Hallmona (jouée par elle-même). À son arrivée au Québec, elle rencontre Julie Sirois (Marie-Ève Trudel), une Québécoise avec qui elle se liera d'amitié. Lorque celle-ci décédera dans un accident de voiture, elle deviendra le prétexte pour une transposition identitaire très porteuse. Talia deviendra Julie, tout simplement. Talia, elle, en viendra à jouer les rôles de sa soeur. De sa mère.

Une description qui n'est pas sans faire penser à Trois, qui a été présentée au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui début octobre: un monologue autobiographique de Mani Soleymanlou, qui s'interroge sur ses racines iraniennes. Une pièce qui a permis à plusieurs comédiens et auteurs de s'exprimer, dont Talia Hallmona d'ailleurs.

«Qui suis-je dans le regard des autres?»

Hallmona est catégorique. Ce qu'elle a voulu soulever avec cette oeuvre, ce sont les interrogations. «Ce que j'ai cherché, et ce qui me plaît surtout, c'est de poser cette question, la question. Qui suis-je dans le regard des autres? »

Parce que si l'artiste affirme avoir saisi son identité personnelle, c'est la réaction de certains interlocuteurs envers son identité culturelle qui l'ont fait réfléchir. «Je sais qui je suis. Je confronte plutôt le flou, le magma dans lequel plusieurs personnes semblent être en me rencontrant. Ils se demandent d'où je viens, qui je suis exactement. Avant, je trouvais ça lourd. Aujourd'hui, ça me fait rire.»

Tellement, que Talia Hallmona n'hésite pas à pousser la forme de l'autofiction à l'extrême. Comment? «La pièce se termine par un mariage. Chaque soir, le public sera invité à partager de la nourriture avec nous.» Du mardi au jeudi, les spectateurs auront droit à une part du gâteau de mariage. Les vendredis et samedis, c'est plutôt un banquet qui sera offert, sous forme de méchoui d'agneau (ou de mezzes végétariens). C'est ma mère qui prépare le buffet et mon père qui s'occupe de l'agneau. Ce sera très familial!»

Le processus de création de Moi et l'autre, telle une quête identitaire, s'est étendu sur des années de travail. «Il y a eu plusieurs versions. Cinq au total. D'ailleurs, on a lu la pièce au Jamais Lu en 2013. Aujourd'hui, le point final est définitivement mis. Je ne sais pas pour Pascal, mais moi je suis prête à d'autres défis!»

Et quelles formes prennent-ils, ces nouveaux défis? «J'ai envie d'étudier et de réfléchir sur la diversité culturelle. J'ai un projet avec des écoles secondaires dès la fin des représentations Aux Écuries.» Est-ce qu'on peut s'attendre à une pièce après cette exploration? «J'espère... Qui sait?»

Moi et l'autre, au Théâtre Aux Écuries du 28 octobre au 8 novembre 2014.

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