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Philippe Bond: vie privée, vie publique (ENTREVUE/ VIDÉO)

Philippe Bond: vie privée, vie publique (ENTREVUE/ VIDÉO)

Philippe Bond se remémore avec beaucoup de fierté le chemin qui l’a mené à son deuxième one man show, tout bonnement intitulé Philippe Bond 2, dont la première médiatique a lieu ce soir, au Théâtre St-Denis: sa graduation de l’École nationale de l’humour, en 2002, sa participation, comme comédien, aux Gags Juste pour rire, qui a duré trois ans, les premières parties du spectacle de Louis-José Houde, Suivre la parade, son entrée à NRJ Montréal, en 2009, son animation de The Price is Right, à V, en 2011, et la première médiatique de son premier solo, le 29 septembre 2010…

Le garçon l’affirme sans gêne: il a travaillé très fort pour se rendre aux 250 représentations (dont une au Centre Bell), aux 145 000 spectateurs et aux 170 000 billets vendus de son premier effort sur scène. Et il continue de bûcher dur, en alliant matinées à la radio, tournages pour la télévision le jour et spectacles le soir. Il dit n’avoir besoin que de quatre ou cinq heures de sommeil par nuit et croit fermement que s’il avait grandi dans les années 2000, on lui aurait diagnostiqué un trouble du déficit de l’attention. Il gardera toujours en mémoire les heures de trajet Laurentides-Montréal en voiture-train-métro auxquelles il a dû s’astreindre pour compléter sa formation à l’École nationale de l’humour.

Or, s’il s’explique bien cette réussite qu’il a vivement souhaitée, il se réjouit un peu moins de voir certains journalistes s’intéresser parfois de trop près à sa vie privée et ses amours, sorte de «rançon de la gloire». On a d’ailleurs parfois l’impression que son statut matrimonial en fascine plusieurs, et pas seulement les jolies demoiselles célibataires qui lui font les yeux doux. Comment explique-t-il cet attrait qu’il semble exercer?

«C’est peut-être, justement, parce que je n’en parle pas beaucoup, philosophe le principal intéressé. Jamais de ma vie je ne vais mettre des photos de mon mariage ou de mes vacances sur les réseaux sociaux. Seul le mot «mariage», pour moi, sonne privé. Si je me marie un jour, il n’y aura pas 800 000 personnes, et encore moins des journalistes. Pour moi, c’est très clair. Si je sors avec une fille, je vais lui dire dès le départ que je ne donnerai jamais d’entrevues pour crier que je suis en amour avec elle. Je vais lui dire à elle, que je l’aime, mais je n’ai pas besoin que la population le sache. On m’a récemment demandé si j’étais en amour mais, s’il y a une femme dans ma vie, personne ne va la connaître.»

Philippe Bond insiste: il n’a jamais lu une revue à potins de sa vie et ne s’intéresse nullement à l’intimité des autres. C’est pourquoi il prend un soin jaloux de la sienne. «Que Jean Airoldi ne soit plus avec sa blonde, que Louis-François Marcotte se soit acheté une terre, ou qu’Éric Lapointe soit allé en vacances sur un bateau et qu’il se soit pris en photo, je m’en fous! On m’a demandé plusieurs fois de donner des entrevues chez moi, ou de laisser une équipe de télévision rénover une pièce de ma maison. Mais c’est non. Je vais les faire moi-même, mes rénos!»

Amis pour la vie

S’il effectue lui-même des travaux dans sa résidence de Sainte-Adèle, peut-être les anecdotes de vis et de marteaux se retrouveront dans les textes de son troisième one man show. Car, on le sait, Philippe Bond est un as raconteur. Il l’a prouvé dans son premier spectacle. Et il poursuit dans cette veine avec Philippe Bond 2, en axant beaucoup son contenu sur les «premières fois».

«Je parle beaucoup de mes premières expériences, des emplois que j’ai exercés avant de devenir humoriste, car j’en ai eu plusieurs : j’ai travaillé dans la restauration, dans la construction, dans un club de golf, j’ai été pompiste, etc. Je fais une rétrospective de ma première tournée, en racontant des choses qui me sont arrivées pendant cette période et que je n’ai pas envie de voir se reproduire. Donc, j’énonce des avertissements ; si tu veux être dans la salle pour mon show, tu dois suivre des règlements! (rires) Je me souviens aussi de mon pire show à vie, et de mon premier, qui s’est passé dans un bar, à ma sortie de l’École nationale de l’humour.»

«Il y a aussi un très gros volet consacré à mes amis, qui occupent une grande place dans ma vie, continue le comique. Si mes amis n’étaient pas là, je ne serais pas là où je suis, aujourd’hui. Ils font en sorte que je reste terre à terre. J’ai des amis dans le milieu de l’humour, comme Louis-José Houde, Patrick Groulx, Dominic Paquet, François Morency, que je suis toujours content de voir quand je travaille. Mais les fins de semaine, mes amis, ce sont des gars que je connais depuis que j’ai 8 ou 9 ans, avec qui j’allais à l’école primaire ou secondaire, ou que j’ai rencontrés en jouant au hockey. Je les côtoie depuis 25 ans. Je rends hommage à l’un d’eux, Jean-Luc, qui est, sans le savoir, le gars le plus drôle au monde. Pendant 30 bonnes minutes du spectacle, je livre des anecdotes d’amis, de voyages, de mariages, de crémaillères…J’ai bien hâte que mes chums viennent voir le show, parce que je ne les ai pas nécessairement consultés, avant d’écrire! (rires)»

Habile improvisateur

Le boulot de création de Philippe Bond 2 a été accompli à la vitesse de l’éclair, en quelques semaines à peine, entre la fin de la première tournée, le 7 novembre 2013, et début du rodage du nouveau matériel, au début de 2014. avec un autre excellent pote de Bond, Sylvain Larocque.

«Il est une machine d’écriture, vante Philippe. On a tellement une bonne chimie ensemble! La façon dont on fonctionnait, c’est que j’arrivais chez Sylvain, lui était assis dans la cuisine avec son laptop et moi, j’étais debout dans le salon. Je lui défilais des anecdotes, et lui tapait sans arrêt. Quand j’avais fini, on repassait tout du début et on ajoutait des gags. On a écrit une heure vingt dans le temps de le dire, et j’ai fait 62 shows de rodage avant la première montréalaise.»

Les admirateurs de l’humoriste ne se délecteront que de blagues originales en assistant à Philippe Bond 2, même si les rappels de 25 minutes qui ont souvent clôturé ses prestations des quatre dernières années lui ont servi de canevas de base pour pondre ses nouvelles lignes.

Habile improvisateur, Philippe Bond enregistre tous ses passages sur planches sur des cassettes audio, et se réécoute quand vient le temps de se rassoir à sa table de travail. Il peut ainsi récupérer des sujets abordés au vol et les explorer plus en profondeur.

«J’ai repris un vieux, vieux numéro que j’avais, que je faisais dans les premières parties de Louis-José, où je parlais d’un show que j’ai déjà donné dans une prison. Je l’ai retravaillé au complet, parce qu’il allait bien avec mes autres sujets. Personne ne l’a vu, je ne l’ai jamais fait à la télé… Et c’est un des meilleurs numéros du spectacle!»

Philippe Bond présente Philippe Bond 2 au Théâtre St-Denis, à Montréal, jusqu’au 25 octobre. Il partira ensuite en tournée à travers tout le Québec. Consultez le site internet de l'humoriste pour connaître toutes les dates. Joseph Saint-Gelais assure la mise en scène du spectacle, Sylvain Larocque, la script-édition, et Yves Aucoin, la scénographie.

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