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Saint-Jean-sur-Richelieu : le suspect abattu, Martin Rouleau, s'était «radicalisé»

Le suspect abattu à Saint-Jean-sur-Richelieu, Martin Rouleau, s'était «radicalisé»
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L'homme qui a pris la fuite après avoir happé avec sa voiture deux militaires à Saint-Jean-sur-Richelieu était connu de la GRC, qui craignait dans les derniers temps qu'il ne se soit radicalisé. Selon les témoignages de ses voisins, le suspect s'était converti à l'islam il y a environ un an.

L'homme, qui a succombé à ses blessures après avoir été atteint par balle par les policiers, était Martin Rouleau, 25 ans, un résident de Saint-Jean-sur-Richelieu. Selon nos informations, il se présentait comme étant « Ahmad LeConverti » sur Facebook. Sa page a été fermée en soirée.

La SQ a confirmé, mardi matin, la mort d'un des deux militaires happés par Martin Rouleau. La deuxième personne que le suspect a happée avec son véhicule est pour sa part légèrement blessée.

Les policiers ont procédé à des saisies à la suite de la perquisition de la maison du père du suspect, en fin de soirée lundi.

Martin Rouleau avait notamment attiré l'attention de l'Équipe intégrée de la sécurité nationale de la GRC.

La GRC a refusé de commenter davantage, afin de ne pas nuire à l'enquête menée par la Sûreté du Québec (SQ).

« Les autorités fédérales ont confirmé que certains éléments indiquent clairement qu'il s'agit d'un individu qui s'est radicalisé. » — Déclaration du Bureau du premier ministre Stephen Harper

La SQ n'écarte pas la possibilité que le drame puisse avoir été planifié par le fuyard. Elle affirme toutefois que ses enquêteurs n'ont pour le moment aucune raison de croire qu'il est relié à un acte de terrorisme, bien que ce mobile fasse partie des hypothèses.

« On va éplucher sa vie », a indiqué le porte-parole du corps policier, Michel Brunet, qui dit être en communication avec la GRC.

Réactions à Ottawa

L'histoire avait rebondi plus tôt en journée à la Chambre des communes, où un député conservateur, interpellant le premier ministre Stephen Harper peu après l'événement, avait évoqué un possible acte terroriste contre deux membres des Forces canadiennes, alors qu'il n'y avait aucun indice à cet effet à ce moment-là.

Le premier ministre n'a alors rien nié, tout en disant être au courant de ces informations. Il a présenté un message aux familles des militaires touchés, affirmant ensuite que les autorités surveillaient la situation et qu'elles étaient prêtes à mettre toutes leurs ressources au service de l'enquête.

En début de soirée, le Bureau du premier ministre a confirmé que Stephen Harper avait été informé de tous les détails de la situation avant de prendre la parole à la Chambre des communes.

Les réactions politiques n'ont pas tardé à venir.

« Comment ça se fait que cet individu-là ait pu se rendre dans cette situation-là? On a parlé dans le dossier de l'Irak de gens qui seraient revenus au Canada. S'ils connaissent la présence de ces gens-là, comment ça se fait que les autorités compétentes n'ont pas agi? » a demandé Hélène Laverdière, la députée néo-démocrate de la circonscription de Laurier-Sainte-Marie.

« Il y a toujours la menace, qui est réelle. Et nous accordons beaucoup de confiance aux agences de sécurité afin de prévenir les attentats. Mais c'est impossible de les empêcher totalement », a lancé de son côté le ministre de l'Emploi et du Développement social, Jason Kenney.

La poursuite

Les policiers avaient pris l'homme en chasse dès leur arrivée dans le stationnement d'un centre commercial du boulevard du Séminaire Sud, où il venait de renverser les deux militaires.

La poursuite, qui s'est prolongée sur quatre kilomètres, a pris fin lorsque Martin Rouleau a perdu la maîtrise de son véhicule à l'intersection du boulevard du Séminaire Sud et de la rue Schubert. La voiture a fait une embardée avant de finir sa course sur le toit, dans un fossé.

Sorti indemne de son véhicule, l'homme aurait alors foncé sur une policière, muni d'une arme blanche. Les policiers ont aussitôt ouvert le feu sur lui. Des témoins rapportent qu'ils ont entendu environ six coups de feu.

En plus du Collège militaire royal de Saint-Jean, qui forme les officiers des Forces canadiennes, Saint-Jean-sur-Richelieu compte une garnison militaire.

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