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Après avoir ciblé les libéraux, Pierre Karl Péladeau attaque François Legault par Facebook

PKP s'en prend à François Legault sur Facebook
CP

QUÉBEC - Le député péquiste Pierre Karl Péladeau a réservé lundi deux de ses sorties «Facebook» contre le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault.

Après avoir accusé M. Legault d'avoir cautionné une motion «scélérate» et «loufoque», pour le forcer à renoncer au contrôle du conglomérat Québecor, M. Péladeau a soutenu que le chef caquiste est «un comptable ne sachant pas compter».

M. Péladeau, qui réfléchit à la possibilité de briguer la direction du Parti québécois, a ainsi servi au chef caquiste la même médecine qu'il avait réservée la semaine dernière aux libéraux.

Le député péquiste a dirigé ses deux salves vers M. Legault, lundi, le jour même où son collègue Bernard Drainville est allé au siège du PQ chercher un bulletin préalable à l'annonce de sa candidature à la succession de Pauline Marois.

Dans une première publication matinale, sur sa page Facebook, M. Péladeau a invoqué la Charte des droits et libertés de la personne du Québec ainsi que la Charte canadienne des droits et libertés pour dire qu'une motion, adoptée il y a deux semaines par la CAQ, les libéraux et Québec solidaire, contrevient à ses droits.

Pour illustrer son propos, M. Péladeau cite de nombreux articles de la charte québécoise, notamment ceux concernant les possibilités de recours dans les cas où ces droits sont lésés.

La motion, une initiative de la CAQ, vise à interdire à tout député et à sa famille immédiate de contrôler une entreprise médiatique, ce que M. Péladeau juge excessif.

Dans sa première salve, M. Péladeau soutient que si elle devait avoir force de loi, ce qui n'est pas le cas actuellement, la proposition incluse dans la motion empêcherait son épouse, Julie Snyder, de garder le contrôle de sa maison de production, Productions J.

«Il serait utile pour M. Legault de consulter des juristes avant de se donner en spectacle, écrit-il. Sa motion est d’autant plus loufoque qu’en vertu de cette dernière, ma conjointe Julie devrait vendre ses actions de l’entreprise qu’elle a fondée en 1998, Productions J, puisqu’elle possède une entreprise dans le domaine médiatique, tel que libellé dans la motion PKP.»

Selon M. Péladeau, actionnaire de contrôle du conglomérat Québecor, propriétaire notamment du réseau TVA, M. Legault n'a pas fait preuve de la même mesure que le premier ministre Philippe Couillard dans ce débat.

«Peut-être a-t-il été mieux conseillé que le chef de la deuxième opposition, François Legault, avant de proposer cette motion que l’on pourrait qualifier de scélérate», écrit-il.

«M. Legault devrait savoir que nous vivons dans un régime de droit et qu’il existe, chez nous, une Charte québécoise des droits et libertés de la personne dans laquelle les droits sont protégés contre les abus. Et comme il aime le Canada, il pourrait aussi consulter la Charte canadienne des droits et libertés.»

En après-midi, M. Péladeau en a rajouté, cette fois pour critiquer les compétences de M. Legault, un comptable agréé, l'accusant d'avoir sous-évalué la capitalisation boursière de Québecor.

«Avec de telles réponses, il (y a) fort à parier qu'il aurait été recalé à son examen de C.A.», a-t-il écrit.

Selon le péquiste, M. Legault a fait une erreur d'environ 1 milliard $ en situant à 2,4 milliards $ la valeur boursière de Québecor, une entreprise fondée par Pierre Péladeau, le père du député, ainsi qu'en lui attribuant la propriété de 24 pour cent des actions de l'entreprise en Bourse.

«Heureusement que le chef de la deuxième opposition n'a pas travaillé pour Pierre Péladeau parce qu'il ne l'aurait pas gardé longtemps», a-t-il écrit.

Une demande d'entrevue à M. Péladeau, formulée à l'aile parlementaire péquiste, est demeurée sans réponse. Il y a dix jours, M. Péladeau a reconnu s'être placé dans une position délicate en intervenant à deux reprises, alors qu'il était député, à propos d'une transaction impliquant son entreprise.

La semaine dernière, sur sa page Facebook, M. Péladeau avait rappelé les liens de M. Couillard et de son leader parlementaire Jean-Marc Fournier avec des personnes accusées dans le dossier du versement de pots-de-vin pour la construction du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), Arthur Porter et Riadh Ben Aïssa.

Le député caquiste François Bonnardel a soutenu lundi que par ses sorties sur Facebook, M. Péladeau veut détourner les regards de sa situation.

«M. Péladeau tente de faire diversion afin de ne pas répondre aux questions entourant l'indépendance des médias. Il sait plus que quiconque que le fait de placer ses actions dans une fiducie sans droit de regard ne réglera absolument rien. La protection des médias par rapport au pouvoir politique est une question qui touche le coeur de notre démocratie et il doit l'accepter», a déclaré M. Bonnardel.

Le député caquiste a choisi de répliquer au péquiste sur Facebook et il l'a invité à faire un effort pour répondre davantage aux journalistes.

«Par cette réplique, j'ai opté pour la même technique que lui, afin de souligner à quel point cette façon de faire ne peut fonctionner, a-t-il écrit. C'est pourquoi je l'invite dès (mardi) à accepter les règles du jeu et à répondre aux questions des journalistes, plutôt que se cacher derrière un clavier.»

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