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Keynote Apple: pourquoi l'iPad ne fait plus rêver

Keynote Apple: pourquoi l'iPad ne fait plus rêver
Apple CEO Tim Cook introduces the new iPad Air on Tuesday, Oct. 22, 2013, in San Francisco. (AP Photo/Marcio Jose Sanchez)
ASSOCIATED PRESS
Apple CEO Tim Cook introduces the new iPad Air on Tuesday, Oct. 22, 2013, in San Francisco. (AP Photo/Marcio Jose Sanchez)

Ce jeudi 16 octobre, il ne faudra pas s'attendre à la grandiloquence du keynote précédent. Après la très médiatique présentation de l'iPhone 6 et de la montre connectée, le premier produit inédit depuis 2010, Apple devrait seulement apporter quelques retouches à son iPad. Intégration du lecteur d'empreintes digitales présent depuis l'an dernier, service de paiements mobiles Apple Pay annoncé en septembre, design proche de l'iPhone 6... La moisson ne promet pas d'être très généreuse.

Il faut dire qu'Apple traverse une petite crise d'identité au sujet de sa tablette. En manque de nouveautés, trop chère, pas assez adaptée au monde professionnel, elle perd du terrain au profit d'Android. Conçu par Google mais utilisé par une série de fabricants dans le monde à commencer par le numéro un mondial Samsung, le système s'octroie désormais la part du lion sur le marché. D'après les dernières estimations du cabinet Strategy Analytics, Android faisait fonctionner 75% des tablettes vendues dans le monde au deuxième trimestre, contre 20% pour l'iOS d'Apple et son iPad, et 5% pour Windows (Microsoft).

Pour le cabinet Gartner, l'une des raisons du succès d'Android est l'omniprésence des tablettes moins chères qu'il fait fonctionner. C'est le même problème pour l'iPhone, sauf qu'Apple apporte plus de nouveautés d'une année sur l'autre à son téléphone intelligent. D'une durée de vie plus courte, ce type d'appareils se renouvelle plus rapidement, ce qui n'est pas le cas de l'iPad. Une tablette ne sera pas changée tous les deux ans, surtout si la dernière ne dispose pas d'innovations significatives.

Trop cher pour les marchés qui s'équipent en tablettes

Le marché s'oriente de plus en plus vers des tablettes d'entrée de gamme, en particulier sur les marchés émergents d'où vient désormais l'essentiel de la croissance des ventes. Les pays occidentaux se sont déjà équipés et peuvent désormais attendre plusieurs années avant de changer leur matériel. Du coup, Apple n'a plus de relais de croissance.

Le cabinet IDC a ainsi abaissé récemment ses prévisions pour cette année, s'attendant à une progression des ventes mondiales de seulement 6,5% cette année, contre encore 50% l'an dernier. IDC avait invoqué la saturation des marchés développés d'Amérique du Nord et d'Europe occidentale, où les ventes vont stagner cette année. Mais pour Apple c'est encore pire, les ventes d'iPad ont carrément chuté: -16,1% et -9% au premier au deuxième trimestre 2014.

Les nouveaux iPad ne devraient pas y changer grand-chose. "Il faudrait une refonte importante de l'iPad pour redonner de l'élan aux ventes, et sur le marché des tablettes dans son ensemble", note encore IDC.

Gros retard sur les entreprises, mais rien n'est perdu

Dans ce contexte, certains fabricants tentent de trouver de nouveaux débouchés dans les entreprises, jusqu'ici fidèles aux ordinateurs traditionnels. C'est le créneau choisi par Microsoft pour sa tablette Surface, avec laquelle il dit vouloir satisfaire à la fois les besoins tant privés que professionnels. L'appareil n'a toutefois rencontré qu'un succès mitigé depuis son lancement fin 2012. Néanmoins, la nouvelle version est une vraie réussite matérielle.

Dotée d'un écran de 12 pouces (contre 9,7 chez Apple), la Surface peut vraiment remplacer un PC portable grâce à son clavier amovible et sa suite de logiciels (Office...). Design, puissant et aussi bien à l'aise pour travailler que pour les loisirs, c'est le produit hybride le plus abouti du marché. On ne se félicitera jamais assez de l'ouverture de Windows face à un iOS toujours trop verrouillé. C'est beaucoup trop important si l'on compte se séparer de son ordinateur.

Apple s'est aussi lancé dans cette direction avec l'annonce cet été d'un partenariat commercial de grande ampleur avec IBM. Dans le détail, ce contrat "historique", selon les mots des deux parties, longtemps opposées, doit aboutir sur la création d’une centaine d’applications pour iPhone et iPad pensées pour des secteurs d’activités particuliers. IBM devrait également optimiser ses services de gestion de flotte d’entreprise, de sécurité, d’analyse de données et d’intégration mobile sur iOS. Enfin, Big Blue pourra vendre les engins frappés de la Pomme en y intégrant des solutions adaptées à chaque client.

"Un moyen pour Apple de sécuriser son marché est d'attirer davantage d'utilisateurs professionnels", reconnaît Gartner. La tablette "n'est pas l'appareil le plus productif pour toutes les professions, mais pour certains emplois, qui nécessitent de se déplacer, comme dans la santé, la vente, ou les assurances, la tablette s'y prête parfaitement".

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