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Photoreportage en compagnie de l'équipe d'enterrement des victimes d'Ebola (PHOTOS)

Ils enterrent les victimes d'Ebola. Voici leur quotidien (PHOTOS)

Kieran Kesner, photographe, était au Liberia pour documenter le quotidien en temps de virus Ebola du 27 août au 4 septembre. Il a pu se joindre à une équipe d'enterrement des victimes d'Ebola à Unification Town, au Liberia. «Ce n'est certainement pas un job de rêve mais ces hommes, comme beaucoup d'autres, doivent travailler tous les jours dans des conditions dangereuses pour contenir l'épidémie d'Ebola», a déclaré Kieran Kesner au Huffington Post. «Ces hommes croient fermement en leur responsabilité de protéger leurs familles, leurs proches et leur pays.» Le photographe a partagé ses images avec Le HuffPost, ainsi que ses éclaircissements sur la procédure. Pour voir plus de ses photos, visitez son site internet.

Attention: ces images peuvent choquer la sensibilité des âmes sensibles.

Les hommes assis sur ce banc sont tous membres de l'équipe d'enterrement d'Unification Town, au Liberia. Je me suis arrangé pour les rencontrer le 30 août afin de comprendre l'histoire derrière les masques des hommes en charge des corps ayant succombé à Ebola. Ils attendaient sur la banc en attente d'un sac contenant un corps.»

Des membres de l'équipe d'enterrement poussent leur voiture pour récupérer un corps. Dans le coffre se trouvent de la chlorine et autres équipements de protection.

Voici l'équipement standard utilisé par l'équipe d'enterrement. L'équipement minimum nécessaire à leur travail comprend une combinaison complète, des gants en latex, des gants en caoutchouc, un masque facial, des bottes en caoutchouc, des lunettes, une deuxième capuche protectrice sous la combinaison et un tablier. Toutes le souvertures sont scellées avec du ruban adhésif.»

Un membre de l'équipe asperge la poignée de la porte avec un fort concentré de chlorine avant d'entrer pour récupérer le corps d'une femme tuée par Ebola. Bien que l'épidémie n'ait pas encore été confirmée à cette époque, cette femme est clairement morte de symptômes liés au virus et était la cinquième membre de son église à y succomber cette semaine-là.

Voici Sis -- du moins c'est ainsi qu'une amie de l'église de la Pentecôte locale l'appelait. Elle avait 46 ans et était mère de quatre enfants. Elle est morte la nuit précédente et a été trouvée par un proche.

Un peu avant d'entrer dans la maison de cette femme, mon masque a été envahi de chlorine, ce qui m'empêchait de sentir, mais aussi de respirer. Je me souviens d'être entré dans la chambre et d'une impression d'obscurité. Mes yeux ne s'étaient pas encore habitués et mon masque était embrumé. Par peur de trébucher sur le corps, je traînais des pieds.

Voici la procédure standard. Tout d'abord, les membres de l'équipe ont ouvert le sac pour la placer sur le sol. Puis ils ont aspergé le sac, le corps de la victime et les alentours de chlorine. Le corps a ensuite été déplacé par les mains et les pieds et déposé sur le sac. Il a ensuite été fermé, aspergé encore une fois puis transporté jusqu'au camion de retrait des corps.

Après avoir placé le corps dans le van, l'équipe a démarré le processus complexe de déshabillage. Enlever la moindre partie dans le mauvais ordre représente un risque de s'exposer au virus. Quand nous avons fini de nous déshabiller, nous étions trempés de chlorine et pendant les 15 minutes suivantes, nous toussions du désinfectant.

Il existe différents niveaux d'équipements de protection. Par exemple, les combinaisons blanches utilisées ici ont pour nom Tyvek, un équipement légèrement perméable et loin d'être aussi protecteur que les Tychem de couleur jaune. La région fait face à une pénurie sévère d'équipement nécessaire pour combattre Ebola. J'ai visité un bâtiment forcé de fermé parce qu'on n'avait même pas les bons gants, alors qu'une des plus grandes plantations de caoutchouc se trouve dans le coin.

Après avoir sorti le corps de la femme, l'équipe ci-dessus s'est rendue dans une fosse creusée récemment dans la forêt. Ici, on les voit conduire le corps vers une fosse creusée le matin. Tous les équipements, en-dehors des bottes et des épais gants de caoutchouc, ne sont utilisables qu'une fois. Les accessoires sont ensuite soit enterrés, soit brûlés.

L'équipe d'enterrement se trouve dans une région relativement reculée du Liberia, elle était donc non seulement en charge de la récupération du corps, mais aussi de l'enterrement. Dans les régions les plus urbaines comme Monrovia, on brûle régulièrement les corps.

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