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De jeunes assistés sociaux font les frais des mesures d'austérité de Québec

De jeunes assistés sociaux font les frais des mesures d'austérité
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« L'impact est assez dramatique. » Tel est le constat dressé par la porte-parole du Front commun des personnes assistées sociales du Québec, Amélie Châteauneuf, en réaction aux compressions du gouvernement libéral dans les programmes d'intégration au marché du travail.

Des compressions qui frappent de plein fouet les plus démunis, comme ces milliers de jeunes inscrits à Alternative jeunesse, un programme que le gouvernement qualifiait lui-même de « dernier recours » et qui est éliminé. Une économie de neuf millions de dollars pour Québec.

Au nom de l'austérité, déplore Mme Châteauneuf, on sacrifie un programme qui a aidé un nombre appréciable de jeunes.

En juin 2013, près de 7300 jeunes étaient inscrits à Alternative jeunesse. Un an plus tard, ils n'étaient plus que 4400, affirme, t-elle. Cette dernière attribue cette baisse de 45 % au fait que le gouvernement n'a pas voulu abolir le programme « d'un coup sec ».

Jusqu'à la fin du parcours

Dans une entrevue accordée à Pas de midi sans info, à la Première chaîne de Radio-Canada, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale du Québec, François Blais, a confirmé que le programme Alternative jeunesse était aboli. « Mais les jeunes qui bénéficient du programme en ce moment y auront droit jusqu'à la fin de leur parcours », a assuré le ministre Blais.

Alternative jeunesse procurait aux jeunes inscrits un supplément de revenu qui faisait passer leur prestation mensuelle d'aide sociale de 610 $ à 735 $, en plus de leur fournir gratuitement une carte OPUS. Le but? Les aider à entreprendre un parcours de réinsertion au plan personnel, social et professionnel.

Amélie Châteauneuf soutient qu'en vertu de ce programme créé en avril 2007, des jeunes ont pu terminer leur cours secondaire ou encore se trouver un appartement « et s'y stabiliser ». Elle trouve désolantes les conclusions du ministre Blais sur ce programme : « Pour un jeune, le fait de finir son secondaire a un effet sur son employabilité, même si ce jeune-là ne se trouve pas un emploi sur-le-champ », affirme-t-elle.

Pas d'autres options pour le moment

Quant aux affirmations du ministre selon lesquelles les conseillers en emploi ne pouvaient adéquatement accompagner les jeunes inscrits, Mme Châteauneuf est stupéfaite de voir qu'au lieu d'accroître ledit soutien, le gouvernement l'abolit complètement, sans offrir, pour le moment du moins, de solution de rechange.

Ce n'était pas la faute des participants si le programme ne suffisait pas à la tâche, fait remarquer en substance Amélie Châteauneuf, qui a vu des jeunes se voir refuser l'accès au programme sans qu'il puisse y avoir de processus de révision de cette décision.

« Pas d'effets probants »

Le ministre Blais soutient que le programme Alternative jeunesse n'a pas eu d'effets probants : à peine 25 % des jeunes participaient à Alternative jeunesse et parmi ceux-ci, on n'a pas vu d'effets probants quand on les compare, disons, à des groupes qui n'y participaient pas ».

François Blais assure que d'autres mesures seront instaurées et qu'elles permettront aux jeunes de rencontrer des conseillers en emploi afin de comprendre mieux leur parcours. Le tout visant « à essayer de les amener le plus vite possible vers l'emploi ». Car, d'expliquer le ministre, « quelqu'un qui démarre tôt dans la vie sur l'aide sociale, c'est traumatisant, et il y a un risque d'y demeurer longtemps ».

Caractéristiques des jeunes participants en début de participation, au programme Alternative jeunesse, en juillet 2014 (extrait du site Emploi et Solidarité sociale Québec)

  • ce sont pour la plupart des personnes seules (2 340 ou 75,4 %);
  • ce sont le plus souvent des femmes (1 765 ou 56,8 %);
  • en moyenne, ils sont âgés de 20,5 ans au moment de débuter leur participation à Alternative jeunesse;
  • la majorité est sans contraintes à l'emploi (2 421 ou 78,0 %);
  • la plupart sont nés au Canada (2 765 ou 89,0 %)

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