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Ebola : le personnel hospitalier au pays se dit mal préparé

Ebola : le personnel hospitalier au pays se dit mal préparé
RCQC

Un peu partout au Canada, les infirmières ne se sentent pas prêtes à faire face au virus Ebola. Le ministre de la Santé du Québec, Gaétan Barrette, dit comprendre les inquiétudes du personnel hospitalier du Québec, mais il se veut rassurant.

Le ministre affirme que tous les protocoles sont en place pour accueillir et traiter d'éventuels cas de fièvre hémorragique Ebola.

Il rappelle que l'infirmière américaine qui a contracté la maladie après avoir soigné un patient atteint n'avait pas respecté les protocoles prescrits.

Manque d'entraînement et d'équipements, disent les infirmières

Mais les travailleurs de la santé ne sont pas rassurés. Selon la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières, il y a de bons plans en place sur papier, mais sur le terrain, il manque d'entraînement, et parfois même d'équipement.

Le constat est le même au Québec : le protocole existe, mais il n'est pas au point, souligne Régine Laurent, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, qui représente les infirmière

« Elles nous disent: "les protocoles partout ne sont pas clairs. Comment est-ce qu'il faut se comporter? Qui est responsable dans mon établissement 24 heures par jour? Où est l'équipement dont j'ai besoin? Dans mon urgence, personne ne m'a dit où est l'équipement qu'il faut." Les inquiétudes sont vraiment au niveau de l'information, du soutien clinique et de la vigilance qu'on doit exercer forcément », explique Régine Laurent.

En dehors des deux hôpitaux désignés au Québec pour prendre en charge des cas d'Ebola - Notre-Dame pour les adultes et Sainte-Justine pour les enfants , les infirmières estiment être encore plus mal soutenues.

« Ça peut arriver sur la Rive-Sud, sur la Rive-Nord ou dans l'est de Montréal, mais les infirmières ne sentent pas qu'elles ont l'équipement approprié dans ces établissements-là pour rapidement protéger les autres patients et se protéger elles-mêmes », dit Régine Laurent.

Faiblesse au niveau du triage?

La présidente internationale de Médecins sans frontières, Joanne Liu, a raconté à l'émission Tout le monde en parle, dimanche, que lors d'une simulation à l'hôpital Sainte-Justine, le personnel hospitalier a pris beaucoup de temps à détecter un cas possible d'Ebola chez un enfant africain amené à l'urgence pour une fièvre.

L'enfant a passé le triage et l'examen sommaire et s'est retrouvé dans la salle de consultation avant que quelqu'un demande s'il avait récemment séjourné en Afrique et que les mesures de sécurité s'activent.

Le ministre Barrette n'en fait pas grand cas, soulignant qu'il s'agit justement d'un entraînement: « Pour éviter que les gens passent à travers les mailles du filet, il faut se pratiquer à lancer le filet. »

Il suggère d'ailleurs que « tous les hôpitaux » fassent ces tests pour s'exercer à « poser les bonnes questions ». Selon lui, le personnel de la santé devrait toujours vérifier auprès d'un patient fiévreux s'il a séjourné en Afrique.

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