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Intervention en Irak: Justin Trudeau croit que le Canada pourrait contribuer autrement (VIDÉO)

Le Canada pourrait contribuer autrement en Irak, dit Justin Trudeau (VIDÉO)

OTTAWA - Le premier ministre Stephen Harper donnera des détails vendredi sur une contribution militaire accrue du Canada dans la lutte contre les militants du groupe armé l'État islamique (ÉI) dans le nord de l'Irak.

Un porte-parole du premier ministre a précisé que M. Harper parlera aussi du soutien humanitaire que le pays continue d'apporter. Jason MacDonald a confirmé qu'une motion sera également inscrite au feuilleton vendredi, ajoutant s'attendre à ce qu'un débat et un vote aient lieu lundi.

L'approbation des parlementaires n'est pas nécessaire afin d'envoyer des soldats au combat ou de participer à des frappes aériennes, mais M. Harper a indiqué que le sujet sera amené à la Chambre des communes.

Il est fort possible que M. Harper propose la contribution d'un avion de chasse qui se joindrait à la campagne menée par les forces américaines contre l'ÉI.

Plus tôt jeudi, la lutte contre l'État islamique avait encore largement dominé les échanges à la Chambre des communes.

Les partis d'opposition avaient ainsi continué à taper sur le même clou, accusant M. Harper de maintenir les parlementaires et la population canadienne dans le noir.

«Au lieu d'ouvertement établir le bien-fondé de son argument, le premier ministre traite cet enjeu comme il a traité tous les enjeux depuis bientôt neuf ans, c'est-à-dire de manière partisane et secrète», a accusé le député libéral Dominic LeBlanc.

La tension a monté d'un cran lors des interventions du député néo-démocrate Paul Dewar, qui demandait au gouvernement de poser des gestes pour «enquêter» sur ces «horribles crimes de guerre» et «poursuivre en justice» ceux qui les commettent.

«Oui, c'est ça, on va envoyer des avions pleins d'avocats», a ironisé à voix haute un député conservateur avant que le ministre de la Défense, Rob Nicholson, ne se lève de sa banquette pour prendre la parole.

«Monsieur le président, il faut agir pour faire cesser les meurtres, et c'est la raison pour laquelle nous sommes actuellement sur le terrain à fournir des conseils stratégiques aux Irakiens», a-t-il lancé, déclenchant un tonnerre d'applaudissements de son côté de la Chambre.

À l'instar du premier ministre Harper, le chef libéral Justin Trudeau n'était pas aux Communes pour la période des questions jeudi après-midi.

Mais en matinée, M. Trudeau avait profité d'une tribune au Centre des congrès d'Ottawa pour donner plus de détails sur la position de son parti après avoir tergiversé au cours des derniers jours.

Ainsi, selon lui, le Canada a un rôle à jouer dans la lutte contre le groupe armé ÉI, mais pas forcément en déployant des soldats ou des avions de chasse.

Il serait ainsi plus sage de mettre l'épaule à la roue en fournissant de l'aide humanitaire et médicale, du transport aérien stratégique ou en offrant de la formation plutôt que d'«envoyer une poignée d'avions de chasse désuets», avait-il estimé.

Le premier ministre Stephen Harper aimerait faire croire à la population que la seule façon de contribuer à la lutte contre le groupe armé ÉI est de se lancer en guerre aux côtés de la coalition menée par les États-Unis, avait aussi dénoncé M. Trudeau.

Mais Ottawa peut et doit faire mieux que de «sortir («whip out») ses (avions) CF-18» afin de montrer à la communauté internationale «comme ils sont gros», a-t-il raillé dans l'allocution qu'il a livrée à l'invitation du centre d'études progressistes Canada 2020.

La blague à connotation vulgaire a provoqué des hauts cris chez les conservateurs, qui ont accusé le chef libéral de manquer de respect.

«Les commentaires de M. Trudeau sont irrespectueux envers les Forces armées canadiennes et banalisent un grave problème», a écrit dans un courriel Jason MacDonald, le directeur des communications du premier ministre Harper.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, a quant à lui qualifié ces propos de «juvéniles».

Au cours de la même allocution, le chef de la deuxième opposition a établi un parallèle entre la rhétorique employée par le président américain George W. Bush en 2003 et celle que mettent aujourd'hui de l'avant le premier ministre Harper et ses troupes.

M. Harper a qualifié en Chambre de «noble» le combat qui est mené contre les miliciens de l'organisation ÉI, tandis que le député beauceron Maxime Bernier a affirmé qu'il fallait «s'assurer de protéger l'humanité» en intervenant de façon plus musclée.

«N'oublions jamais comment cette mission a été vendue au public: avec une rhétorique exaltée et moraliste qui dissimulait les défauts très réels de la stratégie d'intervention et des façons de la mettre en oeuvre», a critiqué Justin Trudeau.

Il n'en demeure pas moins que le groupe armé ÉI constitue «certainement» une véritable menace pour l'Occident, a tenu à souligner le chef libéral.

«Ça fait partie de pourquoi nous devons nous engager», a-t-il laissé tomber en point de presse, quelques minutes après sa prise de parole.

Cependant, «on voit qu'on a un gouvernement qui, en matière de sécurité des Canadiens, trop souvent, semble vouloir jouer la politique plutôt que de se préoccuper de vraiment comment protéger les Canadiens», a lancé M. Trudeau.

Malgré l'insistance des journalistes, le chef libéral a refusé de préciser si sa formation accorderait son appui à une mission de combat. Il soutient toujours qu'il ne dispose pas de suffisamment d'informations.

Le NPD semble avoir fait son nid sur cette question, même s'il ne l'a jamais clairement dit: le chef Thomas Mulcair a exprimé à plusieurs reprises sa réticence à participer à une mission de combat qui ne se déroulerait pas sous l'égide de l'OTAN ou des Nations unies.

La mission actuelle de conseil et d'assistance, à laquelle participent 26 militaires canadiens, doit prendre fin ce week-end.

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