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Sans-fil: Cogeco demande au CRTC d'accepter un nouveau modèle d'affaires

CRTC: un nouveau modèle d'affaires pour une meilleure concurrence?
CP

MONTRÉAL - Une concurrence plus accrue dans le secteur du sans-fil passe par l'adoption d'un nouveau modèle d'affaires ayant fait ses preuves dans d'autres pays mais qui se fait toujours attendre au Canada, croit le président et chef de la direction de Cogeco Câble, Louis Audet.

Selon lui, les autorités fédérales devraient permettre la création d'opérateurs de téléphonie mobile virtuels (MVNO), qui louent des services d'accès auprès d'entreprises de télécommunications sans fil dotées d'installations.

«Il y a environ 800 opérateurs virtuels dans le monde aujourd'hui, mais toujours aucun au Canada», a expliqué M. Audet, jeudi, au cours d'une conférence téléphonique. Il a notamment cité en exemple le cas de Virgin Mobile, présent dans 10 pays.

C'est d'ailleurs le message qu'il compte livrer lors des audiences du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) sur l'avenir des services mobiles, qui doivent débuter lundi prochain.

L'examen du régulateur vise à déterminer si le marché des services sans fil mobiles de gros est suffisamment concurrentiel et, dans la négative, quelles mesures réglementaires sont nécessaires pour atteindre cet objectif.

«Jusqu'ici les joueurs établis n'ont pas rendu la tâche facile aux nouveaux venus, a-t-il souligné. C'est clair qu'ils (les joueurs établis) n'ont pas l'intention de le faire pour quiconque voudrait s'implanter.»

M. Audet souhaite une réglementation qui permettra, à des conditions déterminées, l'accès obligatoire aux réseaux sans-fil des compagnies existantes. Des entreprises telles que Cogeco Câble seraient alors en mesure d'offrir ce service.

«Il ne s'agit pas de faire une razzia, mais d'offrir des services à nos clients, principalement du câble, à des conditions attrayantes, a-t-il précisé. Le temps des chasses gardées est terminé.»

Le dirigeant de la société québécoise souhaite que le CRTC s'inspire de l'accès à Internet, où de petits fournisseurs sont en mesure d'offrir des forfaits en utilisant les réseaux de plus grandes entreprises comme Bell et Vidéotron, une filiale de Québecor (TSX:QBR.B).

«Les joueurs (de ce secteur) qui n'ont pas de pouvoir de marché ont accès à nos réseaux, a observé M. Audet. Cela permet l'émergence de scénarios dans les services ainsi que les prix.»

Celui qui dirige Cogeco Câble concède que les marges des MVNO ne seront pas aussi importantes que les trois grands joueurs à l'échelle nationale, mais qu'il s'agit tout de même d'un modèle économique «rentable».

M. Audet est convaincu que plusieurs entreprises seront prêtes à réaliser l'investissement nécessaire afin de se lancer dans ce marché si le CRTC permet l'arrivée des MVNO.

Ce dernier n'a toutefois pas voulu spéculer sur les prix qui pourraient être offerts aux consommateurs puisque les audiences de l'organisme fédéral n'ont pas encore débuté.

Le dirigeant de Cogeco Câble (TSX:CCA) a toutefois rappelé que d'après un récent sondage — mené par la revue PC Mag — les Canadiens sont parmi ceux qui déboursent le plus pour des services de téléphonie sans fil.

M. Audet n'a rien contre la volonté d'Ottawa de favoriser l'arrivée d'un quatrième joueur à l'échelle nationale, mais il doute qu'une entreprise soit en mesure de concurrencer Rogers (TSX:RCI.B), Bell (TSX:BCE) et Telus (TSX:T) — qui contrôlent près de 90 pour cent du marché.

«Cette stratégie est acceptable, a-t-il reconnu. Le problème, c'est que presque tous les concurrents qui ont vu le jour sont mort-nés, étranglés au berceau par les compagnies en place», a-t-il dit.

Si Public Mobile et Mobilicity se sont placés à l'abri de leurs créanciers l'an dernier en raison de difficultés financières, d'autres fournisseurs régionaux semblent se trouver dans une situation moins précaire.

Au Québec, le nombre de clients de Vidéotron a grimpé considérablement au cours des dernières années pour se chiffrer à près de 550 000, alors qu'en Ontario, Wind Mobile a racheté la participation de son actionnaire majoritaire.

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