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L'album «PAN» : la vraie nature de Fanny Bloom

L'album «PAN» : la vraie nature de Fanny Bloom
Jean-François Cyr

PAN est le second album de la belle blonde Fanny Bloom, l’ex-Patère Rose. PAN, c’est un son qu’elle dit aimer et qui n’a strictement rien à voir avec le pistolet ou l’oiseau tropical. Quoique… Si l’on en juge par la définition donnée par la principale intéressée, ça colle pour l’animal : « C’est un mot que je trouve doux, joli, merveilleux, ludique, mystérieux, divin », lance en introduction la jeune chanteuse.

Dans la mythologie grecque, Pan est le dieu de la nature. Monsieur Larousse nous apprend qu’il est notamment le protecteur des pâturages et des troupeaux. Ah? Ça colle un peu au disque de Fanny Bloom quand on connaît un peu l’artiste et sa sensibilité à la camaraderie, au collectif. « Je suis une fille de groupe », dit-elle au sujet de son envie grandissante de faire éventuellement une tournée solo/piano. Expérience qu’elle a déjà vécue en première partie de certains spectacles de Cœur de pirate et Ariane Moffatt.

PAN s’ouvre sur une mélodie de piano. Fanny Bloom chante l’ennui amoureux de sa douce voix, mieux maîtrisée qu’auparavant. Elle est revenue aux ivoires, son matériau de prédilection qu’elle avait peut-être un brin négligé sur sa précédente galette Apprentie guerrière. Mais dès que la première minute de Blanc est, on réalise que l’instrument ne sera pas seul : tambour, guitare et carillon d’orchestre gonflent le tableau aux arrangements nuancés. Tout est « organique », ou presque.

Il en va de même pour la proposition générale, bien que des parfums d’électro flottent (Danse, Il faudra) encore dans les airs. Les touffus arrangements signés de nouveau par Étienne Dupuis-Cloutier (en collaboration avec Fanny Bloom, excepté pour Misteur Valaire sur Il faudra et DeadBird) font appel à de nombreux instruments acoustiques, dont la flûte de pan (concept assumé jusqu’au bout!), la trompette et le marimba.

Musique verdoyante

Pop alternative, atmosphères exotiques (le succès radiophonique de l’été Piscine), textures chaleureuses, sensibilité contagieuse (Drama Queens), énergies charnelle et enjouée (évidemment), histoires personnelles (Sammy Sammy) sont des étiquettes qui accompagnent assez bien l’expérience musicale proposée par Fanny Bloom.

« Tout l’univers de PAN tourne autour de l’exotisme, raconte-t-elle. Mais disons que je ne me suis pas nécessairement inspiré de la forêt (rire en coin). Inconsciemment, ça s’est mis en place pour que ça donne ce feeling. J’ai en tête la pièce de théâtre de Shakespeare, Le songe d’une nuit d’été. » En gros, c’est l’histoire un brin fantastique de deux couples de jeunes amoureux qui fuient dans la forêt pour échapper au sort qu’on leur réserve, à savoir un mariage forcé… « L’univers étrange (on se met d’accord sur le mot mystique) et magique de cette pièce me fait penser à mon album. »

« On a beaucoup réfléchi au concept organique de l’album, continue Fanny Bloom. J’avais envie de prendre un instrument et jouer la toune avec un band, sans séquence. Je voulais créer un noyau sans électro. Sur DeadBird, les gars ont utilisé la batterie, la basse et le piano avant d’ajouter d’autres sons. Il y a eu des mots-clés. Quand je me suis assise avec Misteur Valaire, par exemple, j’ai souligné le désir d’avoir beaucoup de percussions dans le reverb. Je disais "si tu penses qu’il y en a trop, mets-en encore du Woodblock dans le reverb". Je voulais que ça flotte. »

Fanny Bloom voulait ainsi créer une sorte de « sixième dimension ». Selon ses propos, le mot exotique est aussi revenu quelques fois dans les discussions en préproduction.

« Je pense que c’est un album qui me ressemble plus. Je ne veux pas dénigrer Apprentie guerrière, car il était le reflet de ce que j’étais à ce moment-là. Mais, je me sens davantage capable de faire cette musique [celle de PAN]. Pour les bonnes raisons. J’ai mis mes culottes sur bien des affaires! J’ai tenu mon point sur des trucs au niveau desquels on ne m’écoutait pas […] Je suis retourné beaucoup au piano. J’ai beaucoup travaillé les mélodies. »

Souffle pop

À titre comparatif, elle mentionne le travail de Solange, la sœur de Beyoncé, qui a produit l’an passé un mini-album intitulé True. « C’est pas juste de la grosse pop (au sens péjoratif). C’est vraiment bien. Ça m’a touché tout de suite. J’aime les instrumentations. C’est comme Miley Cirus. Bien des gens critiquent le personnage. Mais sa musique pop est très intelligente. »

À l’égard de ce PAN, on ne peut qu’admettre l’évidence, Fanny Bloom semble enchantée.

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Fanny Bloom

PAN

Pop alternative

Dare To Care Records/Grosse Boîte

Août 2013 - Au VMAs

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