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«Chroniques» de Stéphane Laporte: écrire avec sa plume d'enfant (ENTREVUE/ VIDÉO)

«Chroniques» de Stéphane Laporte: écrire avec sa plume d'enfant (ENTREVUE/ VIDÉO)

Stéphane Laporte pose un regard unique sur la vie. Et, chaque week-end, il nous prête ses lunettes afin que nous puissions, le temps de lire sa chronique dans La Presse, voir le monde comme lui le perçoit.

Ces bribes de quotidien et d’actualité, vues de son œil plein d’humour, de gros bon sens, de pertinence, de compassion, d’empathie et d’affection profonde envers l’être humain, ces textes qu’on retrouve partout sur Facebook et Twitter le samedi et le dimanche, Stéphane Laporte en avait déjà regroupé plusieurs dans les trois premiers tomes du recueil Chroniques, parus au milieu des années 2000. Le dernier était sorti en 2006.

Et voilà qu’il nous propose un quatrième chapitre de cette compilation qui fait du bien à l’âme en cet automne frisquet. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de s’inviter à nouveau sur les tablettes des librairies? Simplement parce que l’homme cumule mille projets à la fois, passant de Star Académie au Banquier, de La voix à L’été indien, et qu’il souhaitait prendre le temps de bien choisir les 80 papiers, parmi les 400 pondus dans les huit dernières années, qui formeraient ce nouvel ouvrage. Et aussi, un peu, pour avoir un bassin plus large de textes dans lequel piger. Maintenant, avec les médias sociaux, Stéphane Laporte constate rapidement lesquelles de ses chroniques ont le plus d’impact et méritent d’être relues.

Sa chronique sur Guy Turcotte: une des plus marquantes

Se retrouvent donc dans le livre des billets traitant du drame de Lac-Mégantic, de la Syrie, d’Yvon Deschamps, de sa mère, d’ICI Radio-Canada, de l’effet des GPS sur les couples, des téléphones intelligents. Et de quantité d’autres sujets.

Leur date de publication dans La Presse est indiquée, mais ils ont été alignés dans le désordre, pas en ordre chronologique, à la façon des chansons dans un concert, où les balades chevauchent les morceaux frénétiques. La tendresse d’une parcelle de l’histoire familiale de Stéphane peut côtoyer, quelques pages plus loin, une réflexion sur les déboires de Pauline Marois au Parti québécois (avant qu’elle en devienne la chef). Plus tôt, le fantaisiste délire un brin en s’imaginant le mouvement des carrés rouges tel que considéré… en 2072.

Quels titres de Chroniques 4 ont valu le plus de commentaires à Stéphane Laporte? «Il y en a plusieurs. La chronique sur le verdict de Guy Turcotte, La vie ne vaut rien, a eu beaucoup de résonnance. Moi, j’étais vraiment révolté face à un tel jugement. Je pense que les parents ont une responsabilité envers leurs enfants, et celle-ci doit primer sur tout. Si tu as des problèmes, si tu es malade, tu le dis, tu demandes de l’aide, mais jamais tu ne peux devenir irresponsable de ce que tu as fait à tes enfants. Pour moi, c’est la base de la vie. Et il y en a une autre, Être la mère de sa mère, écrite pour la fête des mères, où je parlais de ma sœur, qui n’a pas d’enfant, mais qui est un peu devenue la mère de notre mère. Elle habite en haut de chez elle et en prend soin. Je racontais quelque chose d’extrêmement personnel mais, en même temps, c’est quand on est personnel qu’on devient universel. Plein de gens se sont identifiés à ça, car plusieurs connaissent cette réalité.»

L’amour des gens

Ce qu’il nous dépeint si joliment à chaque semaine, Stéphane Laporte l’envisage avec le même optimisme depuis toujours. Probablement, en fait, depuis que, tout jeune, sa mère lui a fait comprendre qu’il vaut mieux «penser vite que marcher vite».

«Peut-être qu’à cause de mon handicap aux jambes, j’ai été davantage amené à observer, hasarde-t-il. Ça a développé ce regard-là. Je n’ai jamais été à l’écart, parce que je me suis toujours incorporé aux autres, mais j’ai toujours eu une espèce de recul face à ce qui se passait devant moi. Ça a sûrement teint mon regard, l’a peut-être rendu sensible et spécial, face aux événements.»

Mais une personne taciturne aurait sans doute du mal à prendre les soubresauts et aléas de l’existence par le même bout de la lorgnette qu’un être aussi énergique, occupé, impliqué que lui…

«J’aime beaucoup la vie. J’ai une joie de vivre, qui m’a été communiquée par ma mère, qui est une grande passionnée. Je pense que mon amour des êtres humains vient de la chance que j’ai eu d’être très aimé, jeune, par ma famille. J’aime connaître les gens, j’aime écouter, poursuit Stéphane. Je pense que c’est une qualité, pour quelqu’un qui écrit, de s’inspirer des gens, de les écouter. Mes écrits sont rarement comme un monologue. J’entreprends mes textes comme un dialogue, comme si, dans mes phrases, il y avait un espace pour que les lecteurs répondent. Je ne leur dis pas qu’il faut penser ci ou ça, mais je leur fais ressentir une opinion, pour voir si ça peut en provoquer une contraire chez eux. Au moins, ça lance une discussion.»

Cœur d’enfant

Comme il le laisse entendre à demi-mot, Stéphane Laporte est encore ce petit garçon qui, à 5 ans, noircissait de mots des scrapbooks où il exprimait déjà sa passion pour le sport et ses autres intérêts. Fondamentalement, le créateur se définit comme un auteur, même s’il porte les chapeaux de concepteur et de réalisateur sur moult émissions de télévision. Même quand il monte des scènes pour le petit écran, c’est l’écrivain en lui qui s’éclate, en construisant un récit avec des images.

«J’ai gardé ma faculté d’émerveillement. Dans mes écrits, il y a un côté enfant. Pas dans le sens que c’est léger ; les enfants peuvent être très profonds. Mais j’ai l’impression de ne jamais être réellement devenu un adulte. Moi, je vais toujours rester plus un kid qu’un adulte qui se prend au sérieux dans ce qu’il fait.»

Et l’émerveillement se lit très bien dans ses yeux lorsqu’il évoque la première édition de la saison du Banquier, qui reviendra en ondes, à TVA, le 5 octobre, après le dernier tour de piste de L’été indien, ce dimanche. À son grand bonheur, P.K. Subban a accepté de co-animer le jeu avec Julie Snyder, devant des «beautés» qui prendront les traits d’anciens joueurs de la LNH. On assistera, semble-t-il, à la naissance d’une étoile hyper charismatique en regardant PK mener les troupes. En ce moment, Stéphane effectue aussi le tri des candidats en vue de la mise en feu de la troisième mouture de La voix, prévue pour l’hiver 2015.

Stéphane Laporte – Chroniques 4 est présentement en magasin. La préface est signée Patrick Huard.

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